Canet-de-Salars. Fernand Arguel, des quilles et des chiffres

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  • Fernand Arguel a commencé  à tomber les quilles à l’âge de la majorité au club de Prades-de-Salars.
    Fernand Arguel a commencé à tomber les quilles à l’âge de la majorité au club de Prades-de-Salars. D.C.
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Damien Calmels

Rencontre avec le chef d’orchestre des grandes compétitions et infatigable passionné de la discipline.

"Bonjour Fernand, ça va ?", "Non !". Tous ceux qui ont déjà croisé la route de Fernand Arguel au détour d’un terrain connaissent forcément cette réponse, souvent accompagnée d’une poignée de main vigoureuse ou d’une petite tape virile mais toujours amicale. "Si je dis oui ça s’arrête là, alors que si je dis non, la personne en face me pose une autre question, mais c’est peut-être aussi parce que je suis un peu givré (rires)".

Fernand Arguel est né voilà soixante-dix ans jour pour jour, sur les bords du lac de Pareloup, dans le village de Canet-de-Salars. Les quilles de 8, il commencera à les tomber à l’âge de la majorité au club de Prades-de-Salars. "J’ai commencé à 18 ans, en Juniors, mais je n’avais pas fait la saison parce qu’ils m’avaient inscrit en retard. À l’époque après le championnat classique il y avait celui en doublettes en septembre, du coup mon premier concours de quilles officiel a été l’Aveyron doublettes Juniors".

Un sportif hyperactif

Le Canetol s’exporte par la suite à la capitale pour y exercer le métier de contrôleur du Trésor Public entre 1972 et 1975, mais sans retrouver le sport typiquement Aveyronnais. "Je voulais jouer aux quilles à Paris mais je n’ai pas trouvé de contacts…". Un manque qu’il compensera par la pratique d’une autre discipline : "Je jouais au foot à Salles-Curan, je descendais toutes les semaines de Paris". L’homme tentera également une expérience avec la balle orange.

De retour dans le département, Fernand Arguel se distingue avec un titre majeur en équipes et de belles performances en individuel. "On a été champion de France par Équipes en Excellence en 1983, puis j’ai terminé dans les dix au France individuel à Toulouse en 1986. J’ai fait une année à 50, j’étais 14e au général".

De la quille au micro

Quelques années après avoir décroché un titre national, Fernand choisit de ralentir la cadence : "Je suis rentré au comité il y a 40 ans, j’étais responsable du district Sud et après j’ai remplacé Mouysset qui suivait la Ligue. Je faisais des quilles toute la semaine, avec Prades on s’entraînait 2 à 3 fois par semaine, le dimanche je faisais la compétition de A à Z, je jouais puis je partais vite à la radio et au journal pour amener les résultats, je ne profitais pas des gens… Je faisais trop de quilles donc il fallait que j’arrête un truc, j’ai choisi de garder le côté organisation."

Pour autant, Fernand Arguel reste toujours aussi omniprésent, car lui et ses stylos vissés à la poche de sa chemise s’investissent encore sans compter : "Organiser c’est un plaisir car tu rends service, tu essaies d’apporter un plus aux gens". Lors des compétitions, il est notamment en charge de la synchronisation du début des parties, et l’homme a l’œil vif pour détecter les équipes qui prendraient un peu de retard sur son planning réglé tel une horloge suisse. Et à l’heure du tout numérique, Fernand reste fidèle au papier "Je ne pourrais pas suivre une compétition sur ordinateur, j’ai tout mon support papier, je sais à l’instant T où c’est, et puis ça t’évite des problèmes. Tu vois à Colombiès dimanche, l’imprimante ne marchait pas…"

Une organisation parfois casse-tête comme à l’heure des individuels où il sait prendre en compte toutes les ententes pour former les terrains, car au fil des années, Fernand connaît tout le monde. Pour les séniors, ce n’est pas moins de cent joueurs à répartir par terrain de 5 de façon à ce que tout le monde s’y retrouve… Un travail minutieux et compliqué qu’il prend le temps de faire et défaire pour contenter le plus grand nombre de participants possibles. Et comme s’il n’avait pas eu assez de quilles le dimanche, Fernand prend également le temps d’éplucher les cartons de l’ensemble de l’Élite pour établir des statistiques aussi poussées que son sens de la perfection. De la moyenne à chaque distance au nombre de 0 et de neufs réalisés en passant par les équipes qui font le meilleur final, tout y passe. Une passion mathématique sans doute tirée de son passage au Trésor Public qu’il fait ensuite partager à tous les joueurs concernés.

Et lorsqu’on aborde la question piège du sport favori entre tous ceux qu’il a pratiqués, Fernand répond sans aucune hésitation : "Les quilles ! La convivialité des quilles je ne l’ai jamais retrouvé autre part". Une convivialité que Fernand retrouvera dès demain sur les terrains de l’Élite à Sainte-Geneviève-sur-Argence, où les joueurs ne devraient manquer de lui souhaiter un joyeux 70e anniversaire.

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