Entraygues-sur-Truyère. Heureuse, comme l’Happycultrice d’Entraygues, Sandrine Orozco

  • Une première récolte aux couleurs du « Fabriqué en Aveyron. »
    Une première récolte aux couleurs du « Fabriqué en Aveyron. » José TORRES
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    Une première récolte aux couleurs du « Fabriqué en Aveyron. » José TORRES
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Joel Born

Apicultrice, pour le plaisir, depuis 2013, la jeune femme d’Entraygues-sur-Truyère a créé les Happyculteurs en septembre 2018

Heureuse (happy en anglais) comme Sandrine Orozco, jeune apicultrice entrayole de 39 ans, qui a décidé de voler de ses propres ailes, en créant son entreprise, les Happyculteurs, en septembre 2018. Cette fille de postiers et petite fille d’agriculteurs, maman de deux garçons de 9 et 12 ans, Luis et Yanis, est apicultrice depuis 2013. Après une formation au rucher école de Toizac, avec son mari Gérard, elle a commencé avec seulement trois essaims. "Au début, c’était, avant tout, pour le plaisir, pour faire du miel pour notre consommation particulière."

L’ancienne animatrice des Francas de Decazeville (de 2000 à 2010) y a rapidement pris goût. " J’ai été piqué au sens propre comme au figuré ", plaisante-t-elle dans un sourire qui illumine son regard d’un bleu profond. " Je trouve du calme auprès des abeilles et ça me permet de m’occuper de mes enfants. "

Trois ruchers

Sandrine possède aujourd’hui une soixantaine de ruches d’abeilles jaunes, des buckfast, répartis en trois ruchers, à Entraygues, sur les coteaux du ruisseau de Lacoste, où ses grands-parents possédaient une petite ferme et fabriquaient des cabécous de chèvre, à Bozouls et Saint-Amans-des-Côts. Après avoir installé sa miellerie à son domicile, elle s’est également équipée d’un véhicule pour assurer les livraisons. Et c’est l’entreprise entrayole Mywork qui a réalisé, avec brio, toute la communication des Happyculteurs. L’objectif de Sandrine Orozco est de posséder 200 à 250 ruches, afin d’accéder au statut d’exploitant agricole. En attendant, la jeune femme assure en complément des animations pédagogiques, avec une ruche vitrée, dans des écoles primaires, des maisons de retraite et autres centres de loisirs. Elle travaille, également, à la demande, chez Pauline Brocqua, une jeune viticultrice installée aux Buis, sur les terrasses d’Entraygues.

Première récolte

Pour sa toute première récolte, l’été dernier, les abeilles de Sandrine ont produit 300 kg de miel. Cette année, elle espère bien atteindre 750 kg. Lorsqu’elle aura pleinement atteint sa vitesse de croisière, l’Happycultrice, que l’on retrouvera au mois d’août sur le marché d’Entraygues, souhaite pouvoir commercialiser 2 à 3 tonnes de miel, auprès d’une clientèle de particuliers, de restaurateurs et de boutiques spécialisées. Du miel toutes fleurs, à base de fleurs de châtaignier, d’acacia, de tilleul, de pissenlit… Elle propose également à la vente du pain d’épices, du pain au miel et elle a déjà testé des noix au miel.

Dès le départ, Sandrine a adhéré au syndicat apicole L’Abeille de l’Aveyron et elle a immédiatement rejoint le "Fabriqué en Aveyron" après la création de son entreprise. "C’est valorisant pour mes produits", témoigne-t-elle. Prochainement, l’Happycultrice va également distribuer ses produits sur la plateforme aveyronnaise Agatchako.

La jeune femme, qui ne manque pas de projets, a récemment participé à une formation sur l’élevage des reines à Apinov à La Rochelle. À terme, elle envisage d’élever ses propres reines et de vendre ses essaims.

D’ici quelques semaines, mi-juillet, Sandrine effectuera sa deuxième récolte. Une fois les cadres récupérés dans les trois ruchers, débutera le travail en miellerie. L’extraction, le filtrage naturel et la mise en pots après quelques jours de décantation. Viendra alors le temps savoureux de la dégustation.

Nourrice, bâtisseuse, nettoyeuse, butineuse

Dans la ruche règne une organisation quasi parfaite qui force le respect humain. Chaque abeille a un rôle bien défini. Il y a les nourrices, les bâtisseuses, les butineuses, les nettoyeuses, les ventileuses, les gardiennes… Les ouvrières bossent tout le temps. Les garçons, les faux-bourdons servent principalement à féconder les reines. L’hiver, l’essaim est au repos. Été comme hiver, les abeilles maintiennent une température de 35 % dans le couvain de la reine.
Dès les premières journées printanières, les abeilles prennent leur envol pour aller butiner. Une fois stocké, le nectar se transforme lentement en miel, grâce aux techniques d’ingestion et de régurgitation des ouvrières et à la ventilation de la ruche. Substance naturelle, la cire d’abeille constitue le matériau de base pour construire le nid d‘une colonie. La gelée royale est produite par les jeunes abeilles ouvrières. C’est l’unique nourriture de toutes les larves d’ouvrières durant les trois premiers jours. Puis cela devient la nourriture exclusive des futures reines. Les ruches de Sandrine comprennent chacune dix cadres. En moyenne, un essaim de cinq cadres avec la reine vaut 150 €. Ce qui explique, malheureusement, le vol de nombreuses ruches.
Le fait de rassembler plusieurs ruches permet de réduire la mortalité provoquée par les attaques de frelons. Le redoutable asiatique, mais également l’européen. La durée de vie d’une abeille est très courte. Entre 30 et 40 jours, pour une ouvrière, durant la pleine saison. Autant dire qu’il vaut mieux naître juste avant l’hiver. Lors d’une attaque, l’abeille pique sa victime. En plantant son dard, elle y laisse une partie de son abdomen et meurt. La durée de vie de la reine est plus longue. De 3 à 5 ans. Une fois vieille, la reine quitte d’elle-même la ruche avec plusieurs milliers d’ouvrières. C’est l’essaimage.

fabriqueenaveyron@centrepresse.com
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