Baraqueville. L'Aveyronnais Roger Béteille, père fondateur du consortium Airbus industrie
Né en 1921, Roger Béteille, aussi appelé "monsieur Airbus" est ingénieur aéronautique. Né à Baraqueville, il est surtout connu pour être l’un des pères fondateurs du consortium Airbus Industrie dans les années 1970.
Si Airbus est aujourd’hui un pourvoyeur important de l’économie régionale et aveyronnaise – les sous-traitants sont légion dans le département – un Aveyronnais n’y est certainement pas étranger. Né du côté de Vors, ancienne commune aujourd’hui rattachée à Baraqueville, Roger Béteille est connu pour être l’un des pères fondateurs du consortium Airbus Industrie dans les années 1970. Ingénieur aéronautique, diplômé de l’École polytechnique, de l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace (Sup’Aéro) et du Centre des hautes études de l’armement, ce féru d’aviation a vu le jour en août 1921. Mais sa carrière débute véritablement en 1943, lorsqu’il rejoint la SNCASO, l’ancêtre de Sud Aviation. Très vite, il devient directeur des essais en vol et va jouer un rôle déterminant dans les programmes de l’Armagnac et de la Caravelle. De 1957 à 1967, il a la responsabilité de la division Missiles et Satellites de Sud Aviation, à Cannes. En juin 1967, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne décident de renforcer leur coopération pour créer un nouvel avion. C’est sous la direction de Roger Béteille qu’est lancé le projet Galion, précurseur de l’Airbus 300.
"Trio de génies"
Après les disparitions d’Henri Ziegler et Felix Kracht, il est le dernier représentant d’un "trio de génies", qui a conduit Airbus au rang de premier constructeur d’avions commerciaux au monde. Leur idée, à contre-courant de la philosophie ambiante : privilégier une organisation qui ne tienne pas compte des nationalités en reposant uniquement sur les compétences. Celle de Roger Béteille, qui fera bientôt la force du futur Airbus : développer la philosophie de la production en assemblage basée sur une famille d’avions, un procédé de fabrication qui n’existait pas dans la stratégie de l’industrie aérospatiale européenne.
"Rien n’est écrit"
"Peu de gens étaient convaincus au départ que la coopération pouvait être, non pas un handicap, mais un élément essentiel de la réussite. Ce choix initial de coopération était plus contraint et forcé qu’enthousiaste. Les pesanteurs de l’organisation Concorde ou même des coopérations sur des programmes militaires, avec leurs chaînes d’assemblage nationales, n’étaient guère encourageantes. Les capacités créatrices et industrielles étaient bien là, mais on ne croyait pas beaucoup à la possibilité de les exalter réciproquement ni à celle de faire face à une demande fluctuante dans un environnement sauvagement concurrentiel. Mais, comme le disait T.S.Lawrence sur la route d’Aqaba en traversant le désert du Néfoud : rien n’est écrit, si ce n’est dans la volonté des hommes" explique l’ingénieur de 99 ans en préface du livre l’épopée du Ciel Clair, de Lindberg à Airbus de Lew Bogdan.
L’homme à la chemise blanche
Homme discret, invariablement vêtu d’une chemise et cravate blanche, commandeur de la Légion d’honneur et Grand Officier de l’ordre national du Mérite, Roger Béteille est aussi l’un des fondateurs de l’Académie de l’air et de l’espace. Administrateur, directeur général honoraire d’Airbus Industrie, Roger Béteille était venu inaugurer, à 91 ans, la chaîne d’assemblage du futur long-courrier A350 qui porte désormais son nom. Apparu en pleine forme ce matin d’octobre 2012, "l’homme à la chemise blanche" avait salué "le travail fait main dans la main dans la paix pour établir en Europe le plus important et le meilleur constructeur d’avions de transport dans le monde". Un bel hommage ; une remarquable aventure à la fois humaine et technologique qui reste à jamais gravée dans l’histoire de la conquête du ciel. "Le développement d’un programme aéronautique reste aujourd’hui encore une passion. Peut-être la puissante charge émotive et imaginaire du mythe d’Icare ou de la "conquête de l’air" joue-t-elle toujours un rôle, mais point n’est besoin d’être le "Chevalier du Ciel" cher à la littérature de la première moitié de notre siècle ou aux médias pour entreprendre une telle tâche…" Notre Aveyronnais en est l’exemple, "modestement."
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