Decazeville. Le rapporteur de la loi PACTE en visite chez STS

  • Stéphan Mazars reçoit Roland Lescure (à droite), au milieu des pales d’avion fabriquées chez STS.
    Stéphan Mazars reçoit Roland Lescure (à droite), au milieu des pales d’avion fabriquées chez STS.
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GDM

Interview de Roland Lescure, député, président de la commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale et rapporteur de la loi Pacte.

Répondant à l’invitation de la députée Anne Blanc, son collègue sur les bancs de l’Assemblée nationale, Roland Lescure, député des Français d’Amérique du Nord et président de la commission des Affaires économiques au palais Bourbon, est venu constater sur place, au sein de l’entreprise STS (Société technic’services), à Decazeville, l’impact de la loi PACTE (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) dont il est le rapporteur général.

Vous avez entamé un tour de France pour mesurer l’application de la loi PACTE, pourquoi ?

J’ai envie de confronter la loi à la réalité du terrain pour m’assurer que ce qu’on fait a du sens pour eux. On a beaucoup consulté en amont de cette loi pour la préparer, l’amender, la voter, je veux maintenant qu’elle soit confrontée aussi en aval pour s’assurer que ça marche bien et que les gens qui vont l’appliquer soient à l’aise avec ce qu’on y a mis. Une fois que la loi est votée le travail n’est pas terminé, il commence, il faut aller sur le terrain, rencontrer les acteurs, leur expliquer la loi pour qu’ils se l’approprient et la mettent en œuvre. La loi doit aussi pouvoir s’ajuster. J’ai porté un amendement qui doit évaluer cette loi en continu. On s’est engagé dans les trois ans qui viennent à évaluer cette loi au fur et à mesure qu’elle est mise en œuvre de manière à pouvoir la transformer et la mettre plus en phase avec les réalités du terrain. Cette loi est faite pour simplifier la vie des entreprises, améliorer leur financement, mais aussi pour travailler autour de l’entreprise responsable car je suis convaincu qu’une entreprise du XXIe siècle a un rôle social, environnemental.

C’est le cas de STS ?

Oui STS est une très belle entreprise inclusive du XXIe siècle. Elle produit, elle gagne de l’argent, mais elle est aussi dans une logique des responsabilités et d’inclusion. La responsabilité sociale est un volet essentiel de la loi PACTE car aujourd’hui si vous voulez attirer des employés, que vos clients restent fidèles, que les élus, le tissu économique et social vous soutiennent, il faut donner du sens à ce que vous faites. Les employés ont envie aujourd’hui de travailler dans une entreprise dont ils sont fiers et qui les associe à sa stratégie. Et, très important, la responsabilité sociale et environnementale, ce ne sont ni des labels, ni des rapports, c’est la réalité du travail au quotidien.

Quelques mesures fortes de la loi PACTE ?

Elle simplifie beaucoup la création d’entreprise avec un guichet unique par exemple. Elle simplifie aussi la croissance en donnant cinq ans aux chefs d’entreprise pour franchir les fameux seuils comme celui des 50 salariés qui pose beaucoup de contraintes. Il faut donc leur donner du temps pour s’adapter. Elle tend à réformer les procédures de faillite et de défaillance.

En France, un échec est souvent considéré comme un stigmate qu’on traîne derrière soi toute sa vie. Mais en fait, un échec pour un entrepreneur est une manière d’apprendre, c’est une expérience. La loi simplifie donc aussi la mort, la défaillance et le rebond.

Quels sont les défis de demain ?

Je crois beaucoup dans la réindustrialisation des territoires, en Aveyron comme ailleurs. Je veux montrer qu’on peut créer de l’emploi dans une industrie qui n’est pas morte. Pour ça, pas de secret, il faut améliorer la couverture numérique.

Si on n’a pas aujourd’hui une couverture 4G et demain 5G de qualité on n’arrivera pas à créer les entreprises de demain. Ça, c’est le travail de l’état, des régions, de l’administration. Enfin, il faut responsabiliser les entreprises pour que sur les enjeux environnementaux on puisse mettre en phase l’entreprise avec les besoins de la société.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué chez STS ?

Ce qui m’a frappé, c’est la personnalité de Stéphan Mazars, le leadership de ce chef d’entreprise même s’il est très modeste. Mais aussi la créativité de cette PME de moins de 200 salariés qui produit environ 5 000 produits différents, de la machine aligot à l’hélice de l’avion en passant par la tête de missile. Enfin 80 % des employés de STS sont en situation de handicap. C’est un exemple fantastique car on a besoin de vivre avec tout le monde, d’intégrer tout le monde. Tout le monde a un rôle à jouer dans cette société française pour la rendre meilleure. Et quand on est dans une logique d’intégration, d’inclusion de personnes en situation de handicap, tout le monde y gagne. Ceux qui sont intégrés, l’entreprise qui a une gestion différente des ressources humaines et l’ensemble des gens autour de l’entreprise qui en vivent. Ils sont fiers que cette entreprise produise des produits d’extrême qualité en intégrant aussi des gens qui ont des défis.

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