L’Aubrac de Michel Fabre et Gérard Galtier

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  • Le Ruthénois Michel Fabre signe son deuxième roman. Le Ruthénois Michel Fabre signe son deuxième roman.
    Le Ruthénois Michel Fabre signe son deuxième roman. CPA
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Joël Born.

L’ancien chef d’entreprise Michel Fabre signe son deuxième roman, alors que notre confrère, Gérard Galtier publie des souvenirs et chroniques. Avec, pour tous les deux, l’Aubrac et ses paysages en toile de fond.

Lorsqu’il vous prend, l’Aubrac ne vous lâche plus. Il s’agrippe à vous. Vous pénétre de l’intérieur. Cet Aubrac à la fois majestueux et poétique. Cette terre de grands espaces, où souffle comme un vent de liberté. Cette terre façonnée par les sautes d’humeur d’un climat parfois rude.

Cette terre, où vivent des femmes, des hommes et des troupeaux. Cette terre, source d’inspiration pour les peintres, les poètes, les écrivains, les photographes, même les chanteurs, et tous ceux qui aiment ressentir l’appel d’une nature encore sauvage, intacte, préservée.

Dans des styles très différents, romanesque pour l’un, sous forme de souvenirs et chroniques, pour l’autre, Michel Fabre et Gérard Galtier viennent de lui consacrer un ouvrage. Et l’un comme l’autre rendent hommage à ce pays de caractère et à tous ceux qui font corps avec lui. Car, comme prévient Michel Fabre, dans les premières pages de son livre, "ceux qui vivent là, l’Aubrac les a choisis… Car il ne faut pas être de chair et de sang pour être d’ici, mais de basalte et de granit…"

Facteur d’un autre temps

Depuis qu’il a quitté le monde de l’industrie et de l’entreprise, Michel Fabre a pris goût à l’écriture. Aujourd’hui retraité et retiré dans le Sud, le Ruthénois de naissance, ancien directeur de Sopave, société viviézoise alors spécialisée dans la récupération et la transformation des plastiques agricoles, publie son deuxième roman, après La Micheline de 18 h 23, qui nous plongeait dans la Résistance sous l’occupation allemande.

Avec Un facteur pas comme les autres, l’auteur aveyronnais nous transpose dans l’Aubrac de la fin des années 50, en compagnie de Paul, cet homme qui accomplit des kilomètres et des kilomètres pour livrer le courrier aux habitants du plateau, par n’importe quel temps. Qu’il gèle, qu’il neige ou qu’il fasse tourmente. Un étranger, venu de la Région parisienne, qui n’était pas si étranger que cela. Et provoqua rapidement des jalousies lorsqu’il se mit à élever des bêtes et à en faire commerce… Car, ici, Monsieur, on se méfie Monsieur, on se méfie !

"Ici, c’est ailleurs"

La plume, notre confrère Gérard Galtier ne l’a jamais quittée ou presque. Une plume qui peut et sait être mordante, parfois plus légère. Une plume qui se laisse emporter par tous ses petits riens du quotidien. Avec cet Aubrac en vrac l’ami Gérard nous transporte dans ce pays qu’il a fait sien. Ce pays qu’il a définitivement adopté et qui l’a adopté. "Pour vivre ici, il ne faut pas être creux… Ici, c’est ailleurs." Ce pays où il n’aurait jamais pensé s’établir. Dans ces chroniques, on y découvre où on y retrouve bien sûr des personnages hauts en couleurs. Célèbres et moins célèbres. Dont Virginie Salazard, l’une des dernières arrivées sur le plateau. Un ancien mannequin qui a posé ses bagages à l’Annexe d’Aubrac.

Le livre de Gérard Galtier aux éditions Gaia.
Le livre de Gérard Galtier aux éditions Gaia. Repro CPA

On y parle un peu de politique beaucoup de gastronomie et de tous ces bons plats dont regorge la montagne aveyronnaise. De la nature, bien sûr. Du couteau, des vaches, du cerf, du loup, des légendes. Des pèlerins, des randonneurs et des marcheurs. Les authentiques, les vrais et ceux qui s’y sont mis parce que c’est à la mode. Des chroniques aussi savoureuses qu’une portion d’aligot, une pièce de bœuf d’Aubrac ou une part de tarte aux myrtilles.

Un Aubrac en vrac qui nous rappelle tout simplement plein de bonnes petites choses de la vie. Et le livre se referme comme il débute. Par quelques vers de poésie. À la bonne vôtre !

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