Le village de Saujac restaure son petit patrimoine caussenard

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  • Le panorama sur le méandre du Lot vu du Saut de la Mounine.
    Le panorama sur le méandre du Lot vu du Saut de la Mounine. Repro CPA
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Centre Presse

Située en Rouergue occidental, aux limites des départements de l’Aveyron et du Lot, Saujac est une petite commune agricole et touristique, qui possède un patrimoine chargé d’histoires et de légendes.

À quelques kilomètres de Cajarc, non loin de Villeneuve d’Aveyron et de Villefranche-de-Rouergue, Saujac est une petite commune agricole et touristique de 130 habitants, qui entretiennent un patrimoine emblématique, chargé d’histoire et bien sûr de légendes. L’histoire nous dit que Marquès de Barrasc, seigneur de Saujac et de Montbrun château situé sur la rive opposée du Lot, habitait son repaire de la Barrasquié dont l’édifice privé aujourd’hui a été remanié au XVIe siècle.

L’église actuelle de Saujac est de 1840, mais une paroisse plus ancienne, existait dès le XIIIe à Estrabols, sur le Causse. Il en subsiste aujourd’hui, sur un espace privé, les ruines d’une chapelle romane et une tour carrée rehaussée au XIVe et XVe siècles.

Le saut de la Mounine et celui de la croix des Belges, sites géologiques et touristiques, attirent toute l’année des visiteurs amateurs de randonnées et de beaux points de vue sur les méandres et falaises.

Fontaines, lavoirs et cazelles

La commune de Saujac est riche d’un petit patrimoine rural composé de fontaines, lavoirs et cazelles de bergers qui bordent les trois itinéraires de randonnée fléchés entre causse et vallée.

Pour préserver et valoriser cette richesse culturelle, architecturale, naturelle, sociale en un mot patrimoniale, la municipalité dont le maire Robert Ayral est un fervent défenseur, s’est donnée comme objectif de restaurer le symbole de l’occupation des Causses par le pastoralisme qu’est la maîtrise de l’eau. Une première opération de restauration est engagée avec le soutien de la Fondation du Patrimoine concernant les fontaines d’Estrabols et du Lac d’une part et le lavoir de Fontanilles d’autre part.

Vestiges du XIXe siècle, ils témoignent de l’ingéniosité déployée à l’époque pour la collecte et la préservation de l’eau en des édifices construits s’intégrant parfaitement à la géologie locale. Ces édifices ont traversé le temps et leur entretien permettra encore aujourd’hui leur utilisation par les troupeaux et feront l’admiration des visiteurs.

Vous pouvez en apprendre plus et contribuer à leur restauration en vous connectant www.fondation-patrimoine.org/les-projets/fontaines-et-lavoir-de-saujac

Le moine et sa guenon

Au XVe siècle un moine nommé Sidoine, parcourant le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle avec sa chèvre et sa guenon (mounine en occitan), en venant de Conques, cheminait au bord des falaises surplombant le Lot. Il perdit l’équilibre et fit une chute heureusement amortie par sa ceinture qui s’était accrochée à une branche de buis. Rejoint par sa guenon qui s’engouffra dans une grotte devant lequel il était justement tombé, il décida à son tour de s’y installer en ermite.

Par la suite, les habitants des alentours prirent l’habitude de lui apporter quelques victuailles en échange de sages paroles et de bons conseils. Parmi eux se trouvent Ghislaine, fille d’Ogier, Seigneur de Montbrun et Renaud sire de Waifié, tous deux jeunes et beaux mais dont les pères étaient en conflit.

Arriva ce qui devait arriver, la grotte devint le lieu de rendez-vous des jeunes amoureux.

"Pauvrette, je préfère te voir sauter du roc au moine plutôt que tu épouses ce pauvre homme. Que le diable m’enfourche si je me dédis !" C’est par ces paroles qu’Ogier accueille la supplique de sa fille. Désespérée la jeune fille alla chercher conseil auprès de Sidoine qui eut l’idée de substituer sa mounine vieille et malade à la jeune fille. Le jour venu, alors que le père partait à la chasse, il para sa guenon de la plus belle robe de la jeune fille et la précipita dans le vide.

Ogier aux aguets aperçu de loin une grande robe rouge tomber de la falaise et cru qu’il venait de perdre sa fille. Envahi de remords, il courut au bord de la rivière ou l’attendait Sidoine. Le voyant plein de détresse le moine lui avoua le subterfuge et que sa fille était bien vivante.

Fou de joie et libéré de son serment, il réunit le jour même Renaud et Ghislaine pour célébrer les fiançailles. Cette légende nous révèle autant sur la dangerosité du site que sur les mœurs qui forgent notre histoire.

La Croix des Belges a été érigée par des descendants reconnaissants, venus se retirer à Saujac. Cette croix, à proximité de laquelle se dresse maintenant un olivier symbole de paix, est implantée sur le rocher de Langle qui domine le village, commémorant l’accueil par une famille villefranchoise de parents réfugiés belges en 1940. Ces deux sites appellent à la prudence et offrent des points de vue remarquables sur la vallée.

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