Le pérail, l’autre fierté fromagère du Sud-Aveyron
Rachetée en 2017, la fromagerie des Artisous regroupe 50 producteurs.
Jeannine Massebiau, 80 ans, ne se lasse pas de raconter son histoire, liée à celle du pérail. En devenant l’un des premiers Groupements agricoles d’exploitation en commun (Gaec), avec son mari et un voisin à La Cavalerie dans les années 1970, la bergère cherchait une solution pour ne rien jeter de sa production laitière.
En s’inspirant du pérail de la vallée du Tarn, l’idée du fromage à base de lait cru de brebis a fait son chemin. Près de 50 ans plus tard et alors qu’aucun de ses quatre enfants ne souhaitait reprendre l’activité, en 2017, cette pionnière lègue la fromagerie des Artisous à une cinquantaine de producteurs de lait de brebis du Lévézou et du Larzac.
"C’était important pour moi que ce soit des agriculteurs qui reprennent l’affaire", confie Jeannine Massebiau, toujours en boutique pour vendre ce fromage qu’elle a vu grandir.
Un renouveau qui s’est accompagné d’une entente avec l’entreprise Papillon, que ces producteurs livraient, et livrent toujours, pour s’assurer une collecte régulière, sur dix exploitations de ces adhérents. "Le tout au lait entier, cru et bio", souligne Laurent Angle, le président des Artisous. "C’est très valorisant de voir que ces agriculteurs se battent pour le pérail et on a tous envie que ça réussisse", répond Jeannine Massebiau.
Pour la diversification
Si la fromagère emblématique a officiellement passé le flambeau en 2018, les producteurs ont eu cette idée de se regrouper il y a déjà quelques années.
Les producteurs ont alors monté un Groupement d’intérêt économique (GIE), regroupant près de 130 fermes où était collecté le fameux lait. "On cherchait un atelier de diversification et l’opportunité de la fromagerie de Madame Massebiau s’est présentée", raconte Laurent Angle, également éleveur de brebis en bio sur Arvieu.
Vente directe à la fromagerie
Désormais, la fromagerie, aux normes et modernisée, fait travailler Julie Ravestein, qui avait déjà travaillé pour Jeannine Massebiau, ainsi qu’Emmanuel Cazottes, un jeune passionné par le produit qui cherche à obtenir ses lettres de noblesse.
En attendant, le pérail de Millau s’exporte jusqu’à la fromagerie de Rodez, ainsi que sur les marchés de Lodève et Gignac. Les visiteurs peuvent également venir le chercher directement à la fromagerie, avec les autres produits transformés sur place.
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