Villefranche-de-Rouergue. Ras le tag !

"Salut Bastidou, je vais te donner du travail !" Interpelé par cette résidente de la rive, l’iconoclaste de la bastide se demandait bien ce qu’il allait lui tomber sur la tête en ce premier jeudi heureux de mai.

Lasse de dégradations commises, comme autant d’actes gratuits ayant un sacré coût pour qui les subit, son interlocutrice lui indiqua une nette - doux euphémisme - recrudescence des tags nocturnes sur des murs immaculés, le plus souvent repeints à grands frais.

Il faut dire que dans son quartier point de caméra de vidéo protection, comme on dit dans les hautes sphères locales. Et les tagueurs, détériorant les façades à grand renfort de signatures ou autres marques de fabriques immondes, qui n’ont rien à voir avec des œuvres artistiques ou autres graphs, peuvent s’en donner à cœur joie. En toute impunité. Car pas vus, pas pris. Or, l’habitude jouant forcément des tours, les regards obliques des passants honnêtes finissent par oublier ces immondices. Sauf lorsqu’on est alerté par les uns ou les autres. Aussitôt piqué au vif, le Bastidou a enfilé, non pas ses bottes de sept lieues, mais de simples mocassins de marche afin d’aller constater d’un pas ferme et appuyé ses dires. Force fut de constater que la ville, - a fortiori les ruelles où l’œil du cyclone des big brothers rouergats ne pénètre pas - , déborde de ses tags innommables. Un coup de bombe de peinture noire par ci, un autre blanchâtre par là… Ajouté aux déjections canines, aux canettes jonchant les sols et autres papiers gras, on se dit que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Ainsi va la vie !