Villefranche-de-Rouergue. Le Théâtre de la Rampe offre "Peire Petit"

  • Les deux comédiens s’étaient déjà produits dans le cadre du Festival en bastides 2013.
    Les deux comédiens s’étaient déjà produits dans le cadre du Festival en bastides 2013.
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Correspondant

Sourd-muet et borgne de naissance, Pierre Avezard exerce des activités de vacher et de bûcheron dans des fermes du Loiret. Dès 1947 (à 28 ans), il commença la réalisation de son œuvre la plus connue, "Le Manège de Petit Pierre" à La Coinche, la ferme où il s’installe définitivement.

Nous sommes en présence d’un long poème où se mêlent la grande histoire et la petite histoire : Pierre Avezard, dit "Petit Pierre", face au monde qui s’emballe : les guerres, les crises, la modernité… Un texte à deux voix, deux langues côte à côte, le français et l’occitan.

D’après "Petit Pierre", une pièce de Suzanne Lebeau et "Le Manège de Petit Pierre" de Michel Piquemal, traduit en occitan par Sèrgi Carles, Jean-Louis Roqueplan a mis en scène la création "Pèire Petit", interprétée par deux comédiens de la compagnie La Rampe, théâtre interégional occitan : Gilles Buonomo et Yves Duran. Création qui sera donnée sur la scène du théâtre de Villefranche, ce vendredi 10 mai, à 14 h 30 et à 21 heures. Au préalable des interventions scolaires se sont faites pour présenter la pièce et effectuer un travail sur l’art brut et sur la différence, les deux principaux thèmes de cette pièce en collaboration avec Aveyron Culture. C’est cette vie que les deux comédiens narrent sur scène : celle d’un enfant puis d’un homme "différent". Ils racontent cette vie comme un conte naïf et donc par moment cruel. Au fur et à mesure du récit, s’aménage et se transforme un dispositif scénique fait de tôles ondulées. Certaines de ces tôles, en fond de scène, deviennent surfaces de projection vidéo, sur lesquelles viennent s’inscrire les traces de la "grande" Histoire. Comme Pèire Petit bricolait ses bouts de métal, Gilles et Yves les dessinent, les plient, les découpent pour en faire sortir des silhouettes de personnages. Le travail du décorateur accessoiriste a consisté à élaborer des petits objets découpés (vaches, herbes, fleurs, avions, cyclistes, poules…), pour qu’ils soient posés ou aimantés avant que toutes ces silhouettes métalliques ne se rejoignent dans le ballet final du monde féerique de Pèire Petit. Tous ces éléments disparates constituent un manège bricolé et animé, comme la mémoire d’un siècle au mouvement incessant, comme la vie, la poésie d’un vacher difforme et très attachant, comme une valse sans fin…

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