Rodez. Pour les proches de l'Aveyronnais Mathias Échène, "il y a urgence"

Trente-huit jours. Ce matin, Mathias Échène a débuté son 38e jour de sa grève de la faim. Incarcéré depuis près de deux ans sur l’île de Bali, en Indonésie, l’Aveyronnais a annoncé qu’il irait "jusqu’au bout" pour alerter sur son cas. En attendant, les proches du promoteur aveyronnais se mobilisent. Et tirent la sonnette d’alarme. Hier, à Rodez, la sœur aînée de Mathias Échène, Éléonore, a annoncé la création d’un comité de soutien. Une pétition en ligne a également été lancée. Car, "il y a urgence", explique Éléonore. Son frère, âgé de 49 ans, se trouverait actuellement dans un état de santé "plus que préoccupant" et les autorités pénitentiaires refusent toujours de l’hospitaliser. "Jusqu’alors, on a laissé faire et on a respecté le droit. Mais aujourd’hui, on ne peut plus attendre. On est désespéré, rien ne se passe et notre frère se meurt. On est dépité", explique la créatrice du mouvement, professeure de théâtre sur le piton. Aujourd’hui, elle souhaite avant tout médiatiser le triste sort de son frère, à l’image des plus célèbres cas de Français emprisonnés à l’étranger. Tout en espérant un même "happy end" que pour Michaël Blanc, récemment libéré des geôles indonésiennes, ou encore de Florence Cassez, détenue de longues années au Mexique…

"Ce qu’il a fait ou pas, je ne veux même pas savoir"

En attendant le dénouement, Éléonore Échène reste "dans le flou le plus total". Et si elle ne souhaite pas donner son avis sur les ennuis judiciaires de son frère, incarcéré à la suite d’une fiche Interpol délivrée à son encontre par Hong Kong pour un imbroglio financier avec plusieurs de ses anciens associés dans une affaire d’immobilier (lire par ailleurs), Éléonore Échène ne comprend toujours pas pourquoi son frère n’a eu droit à aucun procès. Quant à sa possible extradition, un temps envisagée et souhaitée par ses proches, elle semblerait ne plus être d’actualité.. "A la base, c’est une histoire commerciale, pas pénale. Ce qu’il a fait ou pas, je ne veux même pas savoir. Il y a tout simplement urgence pour mon frère. On est dans un tourbillon effrayant. Tous les matins, j’attends son hospitalisation pour ne plus vivre avec cette épée de Damoclès sur la tête", confie-t-elle. S’agissant de la tentative avortée d’acquisition de l’ancien Palais Épiscopal par son frère, qui avait alors fait grand bruit dans la préfecture, la Ruthénoise précise que cela appartient "définitivement au passé. Aujourd’hui, Mathias pense seulement à ses trois enfants et à les revoir au plus vite".

Désormais, le comité de soutien promet d’agir à tous les niveaux pour débloquer la situation au plus vite. Cela à la suite de multiples démarches, de courriers adressés aux plus hauts responsables de l’État, d’innombrables recours déposés par les avocats de Mathias échène, jusqu’à l’Organisation des Nations Unis le mois dernier ! En vain jusqu’à présent.