Réquista. Derniers prix du concours de poésie

Dimanche 28 avril à Lincou a eu lieu la dernière remise des prix de poésie d’un concours international ouvert il y a 25 ans par Pierrette Champon, en présence du maire Michel Causse et de la conseillère départementale Karine Escorbiac. Elle a fait l’historique du concours lancé en 1992 alors qu’elle était professeur de lettres modernes au collège de Saint- Priest (69). Elle se fait la main en commençant par des concours pour les collégiens de la ville puis des départements du Rhône et de l’Isère, patronnés par le Ministre de l’Education nationale. Ensuite elle lance deux concours adultes, aidée par la mairie qui met Chantal Lambert à sa disposition si bien que Pierrette n’a qu’à faire la sélection des textes.

Avec Pierrette, la poésie investit l’Aveyron

Mars 1994, retour à Réquista pour la retraite. Elle emporte le concours de poésie dans ses bagages et crée l’association Croxibi. Trois remises des prix se font au moulin de Roupeyrac pour faire connaître François Fabié, une à Réquista, l’autre au château médiéval de Brousse et enfin Lincou est élu cadre poétique par excellence au bord du Tarn. Conjointement, elle lance trois années de suite le concours de poésie de Gramat, trois concours de poésie à Serverette (48) et elle est présidente du jury durant trois ans du concours de Nîmes (30). Elle a lancé au moins 36 concours et remises des prix durant tout le temps de sa retraite consacrée à la poésie. Des règlements portant le nom de Réquista et de l’Aveyron sont partis dans tous les pays francophones, ont paru dans diverses revues poétiques. Des participants du Canada, Israël, Roumanie, Belgique, Espagne, Kénya, Italie, Suisse, Grèce, Cameroun lui ont envoyé leurs textes. Elle a fait venir dans l’Aveyron 864 poètes qui ont pu découvrir ce département et sa gastronomie grâce à la poésie. Elle ne regrette pas le temps passé à lire des centaines de textes, à donner des conseils pour les améliorer. Elle a tenu bon avec la poésie classique à une époque où l’on rejette les règles trop difficiles à appliquer au profit de la poésie contemporaine. Elle déplore que l’on enseigne aux élèves le haïku alors qu’ils ignorent le rondeau, le rondel, le sonnet.

Dimanche 28 avril, les poètes étaient venus de Poitiers, de Toulon, de Marseille, Ardèche, Montauban, Mende, Montélimar, Carbon Blanc (33), Albi, du 47, du 82, du 12 etc. Tous furent surpris et tristes d’apprendre que c’était la dernière rencontre à Lincou.

Pierrette a remercié la marraine du concours, Jaclyne Durand Demontès de Montélimar qui, depuis plusieurs années, fournit les coupes et son délicieux nougat, puis Roger Auclair secrétaire de Croxibi, Raymond Caulet le trésorier, Charles Champon pour la sono et les images, le conseil départemental pour les objets promotionnels et M. Leclerc de Carrefour Contact. Dans son poème d’adieu, elle passe le flambeau au plus jeune poète de l’assistance, Christophe Duchemin, poète pratiquant la poésie classique et lui confie la mission de la faire rayonner dans le Bordelais.

Le maire a félicité Pierrette pour son engagement au service de la poésie en regrettant sa décision d’y mettre un terme mais il reconnaît que c’est une lourde tâche. Karine Escorbiac et les poètes souhaiteraient que le concours perdure car il leur permettait de se retrouver une fois par an dans une ambiance sympathique. Peut-être la poésie n’a-elle pas été suffisamment prise en considération et mise à l’écart de la "culture" en Aveyron ? Une page se tourne et désormais elle consacrera son temps à l’écriture de son 10e roman et à l’organisation du salon du livre qu’elle a instauré au cœur de la fête de la brebis le premier dimanche de juin.