Laguiole, terre d’accueil des startups en herbe

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  • Ambiance conviviale loin du cadre traditionnel du travail pour inventer et se réinventer avec « La start-up est dans le pré ».
    Ambiance conviviale loin du cadre traditionnel du travail pour inventer et se réinventer avec « La start-up est dans le pré ». CPA
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Publié le
Olivier Courtil

La 18e édition de "La start- up est dans le pré" a lieu pour la première fois en Aveyron, à Laguiole, du 16 au 18 mai.

 

L’idée a germé dans la tête de Pierre Alzingue, dirigeant de l’agence Visionari qui porte bien son nom. "Le concours est né en 2012 à Lunel, situé entre Nîmes et Montpellier où c’est aussi compliqué qu’à la campagne. Le but est de permettre aux gens qui ont des envies de passer à l’action. Une start-up a les mêmes caractéristiques qu’une entreprise classique en collant aux attentes du consommateur avec l’avantage d’être agile".

Alimentation, social, recyclage et chanvre bio au menu

Cet événement débarque pour la première fois en Aveyron, à Laguiole qui affiche complet avec trente porteurs de projets, en grande majorité aveyronnais, retenus après avoir pris part à des ateliers pour débroussailler le terrain. Solutions logistiques pour l’élevage, site web pour randonnées, réhabilitation d’une ferme en restaurant thématique, ferme aquacole, création marque biscuit, station d’alimentation énergie autonome, plateforme sociale de mise en relation territoriale, chanvre bio, plateforme de tourisme collectif, élagage, recyclage textile, tiers lieux, etc. sont autant de projets qui seront présentés et rectifiés en présence de coachs et managers issus de grosses boîtes. "C’est une année emblématique avec la présence de Bras comme président du jury, la Macif, EDF, Bosch", estime Alain Picasso, responsable de l’agence EDF en Aveyron. Le concept prend de l’ampleur donc, grâce au travail mené en commun entre partenaires publics et privés. "Il faut un acteur privé, c’est le cas de Sismic, d’EDF pour l’agilité et la puissance, du public avec le soutien de la Région pour la logistique et la finance et du local avec la présence d’André Valadier pour des valeurs fortes", détaille en ce sens Pierre Alzingue. User de la campagne pour sortir du cadre étriqué du bureau permet un brainstorming inspirant et inspiré selon les dires d’Alain Picasso, présent lors de l’édition lozérienne l’an dernier. "Il faut être ambassadeur du territoire". Ou comme le formule l’organisateur Pierre Alzingue : "Le succès d’un entrepreneur c’est le succès de notre environnement".

En chiffres

  • 30 porteurs de projets dont 27 Aveyronnais retenus à Laguiole après avoir pris part à 4 ateliers (Cahors, Villefranche-de-Rouergue, Millau, Gaillac).
  • 23 équipiers venus d’autres régions, plausibles futurs associés, seront présents.
  • 10 managers de renom venus d’Accenture, EDF, Bosch pour les encadrer.
  • 12 membres de jury dont Sébastien Bras comme président.
  • Plus de 450 projets ont été présentés depuis la 1re édition en 2012.
  • 5 projets en moyenne arrivent à se concrétiser lors de chaque édition.

Accélérer les projets

Concrètement, les porteurs de projets sont accueillis ce jeudi soir par Sébastien Bras, président du jury, suivi d’un dîner, d’un discours d’Arnaud Vercruysse, coach du club de rugby de Rodez (lire ci-dessous) – autant dire qu’ils vont enfiler leurs maillots ! – avant celui des coachs de l’agence Visionari pour entrer dans le vif du sujet vendredi matin pour deux jours intenses de créativité dans un cadre ludique. " On est là pour accélérer les projets. En 48 heures, on reconstitue les six premiers mois en rencontrant banquiers, experts-comptables, etc. À la fin on identifie les qualités, les prédispositions et les faiblesses ". Histoire d’être en immersion, "La start-up est dans le pré" joue avec le champ lexical de la campagne en dénommant le marché aux bestiaux pour parler de la présentation des projets. Le travail se fait en équipes d’où la présence des équipiers avec des élus, des accompagnants, des managers pour encadrer. Et recadrer de façon constructive et récréative. Car le dessein est bien de faire prendre conscience que la ruralité est plus que jamais une terre d’emplois, de créativité. D’avenir. À l’heure où la ville tousse, s’asphyxie, burn-out à l’appui. "Le jour où on perd la ruralité, on est menacé par l’isolement. Mais on est des artisans ", a bien conscience Pierre Alzingue, chiffre à l’appui selon lequel 60 % des créations d’entreprises en France se font seules… Démontrer la réussite de cet événement passe par la concrétisation des projets d’entreprise. Mais c’est aussi simplement arriver à se faire rencontrer des gens de divers horizons. "On donne confiance pour se dire que j’ai ma chance et que je ne suis pas seul dans ma campagne. On est une opportunité à l’exode urbain, montrer que le plus important est d’entreprendre où j’ai envie de vivre".

Un combat de rue

Le chemin est long mais l’événement s’épaissit. Preuve en est d’une première édition de "La start-up est dans le pré" en fin d’année qui dépassera l’hexagone pour fleurir en Afrique. "Nos territoires c’est un combat de rue. Il faut se battre pour que les gens restent, maison par maison. Et pour cela il faut du haut débit. Une start-up demande trois ans pour arriver à éclore, on est dans les temps puisque la fibre arrive en 2022. C’est une chance pour ce territoire dont la proximité, la solidarité et l’agilité font la force justement des incubateurs".

Bonne incubation à l’établissement Fleurs d’Aubrac à Laguiole qui porte bien son nom pour faire éclore la fine fleur de la réussite entrepreneuriale de demain.

Arnaud Vercruysse.
Arnaud Vercruysse. Archives CPA

Arnaud Vercruysse pour un réveil musculaire !

L’entraîneur du Stade Rodez Aveyron est aussi un entrepreneur. Il a d’ailleurs un projet d’une application sur smartphone mais ne tient pas "au mélange des genres". A Laguiole, il vient livrer son ressenti, ses expériences. "J’ai entendu parler du concept séduisant, original, dans le degré de maturité des projets, de les accompagner, d’obtenir des investissements potentiels, qui va à contre-courant du modèle classique", dit-il pour expliquer sa venue demain soir à Laguiole.

Briser la glace

Et justement, le lieu, le plateau de l’Aubrac, est une terre propice à ce genre nouveau d’exercice. "L’environnement rural casse les codes, brise la glace de l’entrepreneuriat. On est spontané, on va à l’essentiel". Avec pour Arnaud Vercruysse, la curiosité comme maître mot. "L’intérêt est de découvrir, d’échanger, de vivre des expériences différentes, raconter aussi ses échecs qui font avancer. Avec l’émergence des nouvelles technologies et des nouveaux modèles économiques et de marketing, le but est de se faire remarquer, sortir de la masse. Ce n’est pas forcément plus novateur qu’une entreprise classique mais c’est différent dans leur approche. C’est un état d’esprit, une croyance en un projet qui va au-delà de l’argent mais dans la découverte de soi. Il faut être curieux, savoir emmagasiner des connaissances et ouvert d’esprit car cela va vite et tu perds le fil".

Un fil qu’il fera tenir aux porteurs de projet lors de son discours demain soir et vendredi matin, dès 6 h 30, pour un réveil musculaire dans le but de lier les vertus du corps à l’esprit !

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