Les quillodromes, outils précieux mais encore trop rares pour le sport "national" de l'Aveyron

  • Les quillodromes couverts sont encore trop peu nombreux dans le département pour éviter aux compétitions de quilles de huit d’être soumises aux aléas climatiques.
    Les quillodromes couverts sont encore trop peu nombreux dans le département pour éviter aux compétitions de quilles de huit d’être soumises aux aléas climatiques. Repro CPA
Publié le
Damien Calmels

À la veille de la cinquième manche, état des lieux des quillodromes, que les licenciés aimeraient voir fleurir.

Si vous demandez un avis aux 4 500 joueurs de quilles de huit au sujet de la météo du moment et ses conséquences, vous risquez fort d’obtenir une réponse unanime : « C’est pénible de jouer dans ces conditions ! ». En effet, si les joueurs ont commencé leur saison depuis un peu plus d’un mois maintenant, ce n’est pas encore le cas du ciel, qui accuse un peu de retard sur son programme et perturbe par la même occasion le bon déroulement du championnat.

Résumons la situation : lors de la deuxième manche, la pluie a douché les joueurs et la neige est tombée près de Sainte-Geneviève-sur-Argence, où jouait la catégorie Élite. Lors de la troisième manche, le froid et les rafales de vent ont frigorifié les joueurs, et dimanche dernier, à l’occasion de la quatrième manche, si la température était redevenue agréable, un fort vent soufflant en rafales a bousculé les joueurs, les quilles, et par conséquent les moyennes. Autant dire qu’on est loin d’un temps idéal pour la discipline, à savoir soleil et chaleur…

Heureusement, il existe des structures permettant aux joueurs de se protéger de ces conditions météorologiques automnales : les quillodromes. Seul problème : ils ne sont pas encore assez nombreux à ce jour pour que tous les joueurs puissent trouver un abri en cas de perturbations le dimanche. Seul le quillodrome de Campuac compte assez de terrains (vingt) pour accueillir une compétition sur une journée, mais dans l’idéal, il en faudrait sept autres pour pouvoir couvrir toute la compétition. D’autres bâtiments viennent pour le moment au secours des quilleurs, comme celui du complexe du Trauc, à Rodez, ou celui de Trémouilles, mais ils ont une capacité réduite de moitié par rapport à celui du nord du département, ce qui, pour le coup, force les organisateurs à ne planifier qu’une fournée sur deux.

À côté de ces grandes structures, il en existe de plus petites qui peuvent accueillir les jeunes et les femmes lorsqu’ils jouent le samedi. Parmi elles, celles de Bertholène, Bozouls, Espalion ou encore Laguiole, qui rassemblent à elles quatre environ vingt terrains. Ensuite, on retrouve encore une autre catégorie, celle des petits quillodromes ne couvrant qu’un ou deux terrains, comme à Limayrac, Sainte-Geneviève-sur-Argence, Millau et Onet-le-Château prochainement.

En attendant, on modernise

Sous l’impulsion de la nouvelle association « Les amis des quilles », créée en septembre 2018 par Jean-Pierre Auguy, Colette et Alain Brossy, le quillodrome de Campuac s’est vu offrir une nouvelle jeunesse après des échanges avec la mairie, et notamment Guillaume Girou, premier adjoint, et Arnaud Layrac, conseiller municipal, joueurs au club local. Un tout nouveau système d’arrosage automatique a été mis en place, à l’image de ce qui peut se faire sur les pelouses des sports collectifs. Des buses disposées derrière les jeux viennent en effet arroser l’ensemble des cadres sur plus de vingt mètres de distance. Le quillodrome bénéficie également d’un nouvel aménagement complet de l’espace bar, chauffé, où les joueurs pourront se retrouver autour de la table après quelques parties. Un système de badges à l’entrée vient compléter les nouveautés.

Du côté du Sport Quilles ruthénois, les dirigeants se sont inspirés de l’idée de l’arrosage, et le système devrait être prêt dans quelques jours, là encore pour alléger la charge de travail des bénévoles. À Trémouilles, par contre, c’est un chapitre réparations qui est ouvert. La structure est toujours fragilisée au niveau du toit et ne peut pour le moment accueillir que neuf jeux sur les dix qui la composent.

Des projets fleurissent

Jacques Barbezange, maire de Baraqueville et joueur à Cransac-Auzits, a poussé le projet de nouveau quillodrome au nord de la ville. Une structure espérée pour 2021, qui devrait offrir un abri supplémentaire pour les clubs du Ségala, en renfort de celui de Rodez ; un bâtiment abritant une vingtaine de jeux d’une surface d’environ 4 500 mètres carrés.
Du côté de Cassagnes-Bégonhès, les vingt terrains existants vont très bientôt bénéficier d’un toit et devraient aider les clubs du Céor et du Lévezou.

À côté de cela, certains projets n’ont, en revanche, pas pu aboutir, comme celui de Palmas, où le choix s’est finalement porté sur dix terrains non-couverts. Au rayon indiscrétions, on parlait également d’un projet du côté d’Huparlac, mais sans suite pour le moment…
Cette discipline est donc à ce jour plus que dépendante de la météo, et au vu des prévisions annoncées par Météo France, ce n’est pas demain que les joueurs pourront s’épanouir sous la chaleur et dans la poussière.

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Le nombre de terrains couverts tous quillodromes confondus.

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