Patrimoine : le chœur en bois de Notre-Dame de Rodez

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  • « Près de quatre-vingt sièges médiévaux ouvragés et alignés de part et d’autre du chœur, organisés sur deux niveaux, séparés de hauts accoudoirs ciselés et couronnés pour les stalles hautes, par un dais ajouré, traduisent l’importance du lieu destiné à l’évêque et à son chapitre de chanoines assistés également de nombreux vicaires ; un ensemble exceptionnel exécuté durant dix années, de 1478 à 1488 par André Sulpice et son équipe de sept sculpteurs. »
    « Près de quatre-vingt sièges médiévaux ouvragés et alignés de part et d’autre du chœur, organisés sur deux niveaux, séparés de hauts accoudoirs ciselés et couronnés pour les stalles hautes, par un dais ajouré, traduisent l’importance du lieu destiné à l’évêque et à son chapitre de chanoines assistés également de nombreux vicaires ; un ensemble exceptionnel exécuté durant dix années, de 1478 à 1488 par André Sulpice et son équipe de sept sculpteurs. » André Méravilles
  •  «Il suffit de relever les tablettes des sièges pour libérer une sculpture vivante et souvent malicieuse, ornant les miséricordes...»
    «Il suffit de relever les tablettes des sièges pour libérer une sculpture vivante et souvent malicieuse, ornant les miséricordes...» André Méravilles
  • L’ingéniosité des sculpteurs est grande pour disposer de façon naturelle ces sujets dans d’aussi petits espaces.
    L’ingéniosité des sculpteurs est grande pour disposer de façon naturelle ces sujets dans d’aussi petits espaces. André Méravilles
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Quatrième épisode de l’histoire consacrée au plus emblématique des édifices de la ville. 

 

Voilà maintenant plus de deux siècles que la cathédrale se construit peu à peu, selon les aléas du temps. Plus de dix évêques se sont succédé depuis la pose de la première pierre ; avec la même foi, la même pugnacité et toujours cette audace des hommes de l’art poursuivant le même rêve : offrir à Dieu et aux hommes une des plus belles cathédrales du royaume.
Si le chantier a connu une période de ralentissement due à la Guerre de Cent ans, à partir de 1440, les travaux prennent une ampleur considérable, faisant de Notre-Dame de Rodez, l’une des cathédrales françaises les plus riches en réalisations de la fin du Moyen Âge : les parties hautes du chœur, le transept, les portails nord et sud et les premières travées orientales de la nef sont érigés. Les réseaux de pierres des fenêtres deviennent plus complexes et s’animent ; les pierres ondoient et dansent en un grand brasier ; le gothique devient flamboyant.

Au pied des majestueuses colonnes claires et sobres du chœur achevé au XVe siècle, s’est élevée en dix années une autre « cathédrale » en bois, toute parée de « dentelles et de broderies » de chêne, chef-d’œuvre du « menuisier » André Sulpice, originaire de Bourges et déjà auteur en Rouergue des stalles de la chartreuse et de la collégiale de Villefranche-de-Rouergue.
Près de quatre-vingts sièges médiévaux ouvragés et alignés de part et d’autre du chœur, organisés sur deux niveaux, séparés de hauts accoudoirs ciselés et couronnés pour les stalles hautes, par un dais ajouré, traduisent l’importance du lieu destiné à l’évêque et à son chapitre de chanoines assistés également de nombreux vicaires. Les religieux « s’installaient », littéralement prenaient place dans les stalles pour les offices.

Un voyage entre profane et sacré

Des statues religieuses sacralisent l’espace dès l’entrée du chœur, la Vierge et l’ange Gabriel. Au fond, près du maître-autel, la stalle épiscopale, la cathèdre, se distingue par son ornementation et sa très haute et élégante flèche terminée par un ange. Plus bas, un autre ange aux ailes déployées présente un blason aux armes de l’évêque Bertrand de Chalencon, commanditaire du chef-d’œuvre.

Tout semble si ordonné dans cet ensemble exceptionnel exécuté durant dix années, de 1478 à 1488 par André Sulpice et son équipe de sept sculpteurs ; et pourtant il suffit de relever les tablettes des sièges pour libérer une sculpture vivante et souvent malicieuse, ornant les miséricordes, ces petites consoles servant de modestes et discrets appuis pour les chanoines, tout en donnant l’illusion de rester debout.

Singe, chouette, lion, chameau, chat, canard aux longs cous emmêlés, sirène à la longue chevelure se peignant avec son délicat miroir, centaure… animent véritablement les lieux par leur diversité, nous proposant un voyage entre profane et sacré, histoire et légende, jour et nuit de l’âme.

Un bestiaire imprévisible alternant avec de riches motifs végétaux, mais aussi des représentations humaines aussi variées que la population vivant aux portes de la cathédrale à l’époque : acrobates ou baladins dans des postures élastiques, visages de religieuses sous de larges et souples cornettes, potier (?) et son tablier d’artisan, grimacier assis en tailleur, soldat (?) couché sur le ventre, bustes de femmes aux coiffes apprêtées…

L’ingéniosité des sculpteurs est grande pour disposer de façon naturelle ces sujets dans d’aussi petits espaces.
Mais toutes ces sculptures ne s’offraient alors qu’aux regards de l’évêque et son chapitre, occupant seuls cet espace sacré et séparé de la nef des fidèles, par une haute tribune de calcaire, le jubé, déplacé par la suite au XIXe siècle au sud du transept.

Retrouvez le service du patrimoine de Rodez agglomération sur : www.patrimoine.rodezagglo.fr

 
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