Assises de l'Aveyron : jugé pour inceste sur sa fille, le père nie les faits

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  • Me Laurence Foucault et  Me Hubert Aoust assurent la défense de l’accusé.
    Me Laurence Foucault et Me Hubert Aoust assurent la défense de l’accusé. C.C.
Publié le
Christophe Cathala

La session de la cour d’assises de l’Aveyron s’est ouverte lundi sur une affaire d’agressions sexuelles et viols par ascendant.

C’est un procès dominé d’évidence par de fortes personnalités qui s’est ouvert lundi aux assises de l’Aveyron. Un père face à sa fille, parole contre parole, et des chefs d’accusation qui signent la gravité des faits reprochés : agressions sexuelles et viols par ascendant, courant de 2002 à fin 2008, du côté de la région de Capdenac. Gwenaëlle est sur le banc de la partie civile, elle a aujourd’hui 27 ans. Sur le banc des accusés, son père, Arnaud, en a 50. Et tous deux voient défiler leur vie au terme d’une procédure longue de six ans : plainte déposée par la jeune fille en 2012, mise en examen du père en 2013… Ce dernier, sous contrôle judiciaire, comparaît libre.

Les jurés et le président de la cour, Régis Cayrol, devront donc jusqu’à mercredi démêler le faux du vrai dans les propos de ces protagonistes qui jouent des accents de sincérité.

Issue du nord de la France, venue en Aveyron un peu par hasard, la cellule familiale est minée par l’autoritarisme du père, volontiers violent, l’alcool comme recours et une certaine résignation de la mère qui finira par prendre le large après avoir donné trois enfants au foyer.

"Un secret entre nous"

Dont Gwenaëlle, l’aînée, qui mettra des années à révéler la blessure qui la ronge : son père a abusé d’elle, dans sa chambre à de nombreuses reprises depuis l’âge de 11 ans. Par des attouchements d’abord, par des pénétrations ensuite trois à quatre ans plus tard… "Ne t’inquiète pas, ce n’est pas bien méchant, c’est notre secret entre nous", lui lâche le père présumé incestueux au début de leur tragique relation. Quand il ne devient pas menaçant avec sa fille, devenue adolescente, quand elle se refuse à ses agressions.

Elle sombre dans la dépression, les multiples addictions, avant de décider de tout révéler, quand sa mère aura quitté le foyer, en 2012. à des amis d’abord, à sa famille ensuite.

Des faits que nie farouchement le père, qui reconnaît néanmoins sa violence, cette empreinte éducative dont il ne s’est pas libéré. Il reconnaît des coups de ceinture sur ses fils, des colères, des menaces. Il assure n’avoir pas été un père exemplaire, volage qui plus est.

Mais pas de comportement incestueux. Ces accusations seraient le fruit d’une vengeance sur fond d’éclatement de la cellule familiale.

Le père et la fille répondent précisément aux questions. Gwenaëlle se souvient de tout, dates à l’appui. Arnaud ne se laisse pas défaire par les questions du président Cayrol, de l’avocat général Bernard Salvador, de l’avocate de la partie civile, Me Stéphanie Boutaric.

Les experts quant à eux n’ont vu aucune affabulation chez la victime, aucune construction imaginaire de la réalité. Le combat s’annonce rude. La défense compte bien démêler les fils de cette affaire et envisage de plaider l’acquittement "au vu de la faiblesse du dossier", mercredi matin après le réquisitoire attendu mardi soir au plus tôt.

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