Sapeurs-pompiers : Véronique Fouquier quitte à regret le Bassin

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  • Le lieutenant Véronique Fouquier, chef du centre des sapeurs-pompiers du Bassin.
    Le lieutenant Véronique Fouquier, chef du centre des sapeurs-pompiers du Bassin. DDM
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Propos recueillis par Marie-Christine Bessou

La chef de centre de secours principal du Bassin est nommée à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Native d’Indre-et-Loire mais depuis sept années en Aveyron, Véronique Fouquier nous accueille dans son bureau de chef de centre de secours principal du Bassin.

Elle s’apprête à rejoindre sa nouvelle affectation en tant qu’adjointe au chef du CODIS de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques. Un centre de secours de catégorie supérieure de par le nombre de ses habitants et donc de ses interventions. En uniforme et les cheveux relevés, cette jeune femme longiligne de 32 ans n’a rien perdu de sa féminité et commande son équipe avec sourire et fermeté.

Être une femme pompier, c’est une vocation ?

Pompier est une vocation tardive mais j’ai toujours voulu être militaire dans l’armée de terre. J’ai d’ailleurs suivi une école militaire mais cette vie ne me donnait pas entièrement satisfaction car les missions n’étaient pas assez concrètes pour moi. L’action me manquait. Chez les pompiers, j’ai retrouvé toutes les valeurs des militaires mais avec davantage de concret au quotidien.

Quel a été votre parcours ?

J’ai commencé en tant que pompier volontaire dans mon département d’origine et ma première affectation en tant que pompier professionnel a été l’Aveyron, en 2012. J’ai d’abord été à l’état-major de Rodez, au service opération. Ensuite, j’ai interrompu pendant une année pour suivre l’école de formation des officiers à Aix-en-Provence. À mon retour, en novembre 2014, j’ai été nommée chef du centre de secours principal du Bassin.

Quelle est votre tâche, ici, précisément ?

C’est une fonction très intéressante et variée avec autant de management que d’administratif et d’opérationnel. Il y a une vraie dynamique. J’ai pu suivre aussi l’évolution du centre et approfondir ma connaissance des gens. C’est un travail d’équipe au quotidien. On réalise entre 1 200 et 1 300 interventions par an. Et je me suis attachée au Bassin, à sa population et à ses pompiers.

Vous avez du mal à partir ?

Oui, c’est vrai, parce que je laisse une équipe derrière moi, alors c’est un peu compliqué. Je m’étais aussi acclimatée au Bassin. Je m’y sens bien et je suis surtout très bien entourée. Il y a une belle dynamique et un bon état d’esprit. Finalement, c’est plus dur de quitter l’Aveyron que mon département d’origine. Le lien est fort.

Pourquoi avoir demandé une autre affectation ?

Il est bon que l’encadrement bouge, que quelqu’un d’autre amène de nouvelles idées, une nouvelle dynamique. J’incite aussi mes gars à bouger, à voir d’autres choses, à sortir de la routine et de leur zone de confort. On en a besoin pour se construire, avancer, s’enrichir et réaliser un travail de qualité.

Quel est votre plus grand souvenir ?

Il y a deux ans, avec mon équipe, on a eu la très belle opportunité d’aller en renfort en Corse pour aider à lutter contre les feux de forêt. On est parti une semaine. Ce fut mémorable, c’était une vraie expédition. Commander ce genre de dispositif n’arrive pas souvent dans une carrière.

Vous faites aussi partie du Grimp, le groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux. C’est important pour vous ?

Oui, en effet, et je quitte aussi cette équipe avec ces interventions si particulières et ces entraînements, une fois par mois, dans une ambiance et une cohésion hors norme. Et puis, au Grimp, j’étais redevenue une simple équipière et ça faisait du bien.

Qui constitue votre équipe dans le Bassin ?

Notre équipe est constituée d’environ 70 personnes, 10 pompiers professionnels et 60 pompiers volontaires. Parmi eux, il y a 14 femmes, dont certaines à l’infirmerie, mais ce serait bien qu’il y en ait davantage. On est complémentaire et à partir du moment où on est compétent et motivé, qu’on a un savoir-faire et un savoir-être, tout le monde a sa place.

Vous recrutez ? Avec quelles aptitudes ?

Oui, c’est ouvert et accessible à tous avec des conditions physiques et des compétences intellectuelles car il y a de nombreuses formations.

On demande beaucoup aux pompiers, notamment beaucoup d’heures de présence et de disponibilité, donc il faut qu’ils soient soutenus par leurs familles et leurs proches. Moi-même j’ai priorisé ma carrière professionnelle et je n’ai pas beaucoup avancé dans ma vie privée, mais c’est un choix, c’est mon choix. J’ai construit mes armes et mon expérience avant tout.

Qu’est-ce que vous regretterez le plus ? Qu’est-ce qui vous a marqué ici ?

La commune où j’habite, Firmi, et toutes celles aux alentours, mais aussi les maires, les politiques qui essaient de faire de gros efforts, de redynamiser les commerces, d’organiser des manifestations pour faire vivre ce territoire et aussi les entreprises qui se créent et recrutent.

Qui va vous succéder ?

La personne n’a pas encore été nommée, moi-même je ne prends mes fonctions que début juillet à Pau En attendant, ce sera l’adjudant-chef Robert Garcia qui assurera l’intérim car je pars ce lundi après avoir dit au revoir à mon équipe et partagé avec eux un dernier moment convivial.

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