Decazeville. Un sacré duo à Notre-Dame

Le concert autour du gospel donné en l’église Notre-Dame de Decazeville par Daniel Alogues et Jean-Marie Tiam a tenu toutes ses promesses. Quelque 120 mélomanes ont fait le déplacement pour apprécier la voix éclatante de Jean-Marie Tiam, musicien franco-camerounais basé dans le Villefranchois, accompagné à la trompette par Daniel Alogues, spécialiste du jazz en Aveyron en charge de la collection Hugues-Panassié.

Le duo a proposé 2 heures de concert, mené tambour battant autour des racines du jazz et en particulier du negro-spiritual et du gospel, des musiques situées aux racines du jazz. Issu de la rencontre entre le gospel, le blues et le ragtime, le jazz est né aux États-Unis, à la fin du XIXe siècle, de la rencontre entre trois genres musicaux liés de près à l’expérience des Noirs américains dont les ancêtres sont venus d’Afrique quelque 200 ans plus tôt : le gospel, le blues et le ragtime. Le mélange de la musique traditionnelle des esclaves africains avec celle plus classique de leurs maîtres blancs crée l’expression de tous nouveaux rythmes. Durant ces siècles de servitude, les esclaves, arrachés à leur Afrique natale, chercheront des moyens pour survivre dans des conditions de vie inhumaines. Dieu et la musique seront leurs seuls réconforts. Et pour se donner du courage lors de leurs durs travaux, les esclaves vont adapter les hymnes et chorals des chrétiens baptistes ou méthodistes, seule musique autorisée par leurs maîtres, donnant naissance au negro-spiritual.

Ce concert grand public a ravi son auditoire au son de "Swing Low, Sweet Chariot", "Nobody knows", "Go down, Moses", "Down by the Riverside" pour n’en citer que quelques-uns, le tout mis en perspective avec les explications historiques et musicales de Daniel Alogues.