Villefranche-de-Rouergue : la collégiale vue par Delphine Trébosc

  • « Je ne suis pas historienne,j’ai donc fait un livre visuel », défend Delphine Trébosc.
    « Je ne suis pas historienne,j’ai donc fait un livre visuel », défend Delphine Trébosc. DDM
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Jean-Paul Couffin

Avec "500 ans collégiale Notre-Dame" la photographe Delphine Trébosc offre un regard sur ce bâtiment emblématique de la ville.

Elle en connaît tous les coins et les moindres recoins. À force d’y laisser gambader son appareil photo, Delphine Trébosc arrive à montrer la face cachée, méconnue même, de la collégiale Notre-Dame. "Découvrir des choses que l’on voit sans les regarder", lâche-t-elle d’un sourire expressif. Aussi, lorsque le projet d’éditer un ouvrage visuel pour les 500 ans du lieu de culte central de la ville a vu le jour, elle n’a pas eu besoin de chercher midi à quatorze heures. "J’avais déjà pas mal de clichés en stock, j’en ai réalisé quelques autres pour que ce soit le plus complet possible", tranche-t-elle. Pas d’esbroufe, ni d’effet de manche. L’approche de la photographe n’a rien d’une compilation historique – "beaucoup de choses ont déjà été écrites, et je n’aurais rien apporté de plus".

Tout au plus en exhumant bien des faces cachées des lieux apporte-t-elle avec son œil affûté de bien belles découvertes. Ainsi va pour cet incroyable bestiaire, découvert lors du grand nettoyage du porche, grâce aux échafaudages installés pour l’occasion, qu’elle a mis en lumière en l’approchant au plus près. "Ces personnages étaient cachés, et il est toujours bien difficile de les voir depuis le sol", poursuit-elle. Le résultat flirte avec l’incroyable. Comme d’un coup de baguette magique, apparaissent des gueules de chiens, de singes, de lions… que le visiteur informé devra tenter de visualiser. Au fil des pages, même l’agnostique y trouve son compte.

Car la beauté des lieux dépasse le religieux. La bâtisse prise sous tous les angles a su traverser les siècles. Sa "forêt" charpente, toujours intacte, n’a pas à rougir. Pas plus que son carillon aux mécanismes complexes. Delphine a été jusqu’à assurer un reportage à la fonderie de Villedieu-les-Poêles pour assister à la naissance de certaines de ces cloches. Tout un pan de l’ouvrage y est consacré. Manière de comprendre par le seul aspect visuel l’importance ce carillon. Tant sur l’aspect musical qu’architectural.

Du "fenestrou" du clocheton, la vue dégage l’horizon sur la ville et ses abords. On tombe nez à nez avec des escaliers à vis, des gargouilles débonnaires, des sculptures abritées dans les culots et les clefs de voûtes, ou encore des portes en bois massif donnant sur quelque salle à l’instar de celle de l’horloge. Véritable dédale où l’imaginaire croise parfois le païen sinon le paillard – ah cette ribambelle de stalles de Sulpice… – où les sages rosaces n’en bougent pas une, où encore la lumière du soleil caresse la pierre, la collégiale Notre-Dame s’approche avec délicatesse. Sans effluve, ni emphase. Comme l’a voulu Delphine Trébosc.

L’ouvrage "500 ans collégiale Notre-Dame" imprimé à Grapho 12 et vendu au prix de 19,50 € est en vente à la librairie La Folle Avoine et à la Maison de la presse Francès.
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