Decazeville. En Aveyron, une prise de conscience en Vert et « contre tous »
Les bons scores aux Européennes redonnent des couleurs aux Verts aveyronnais, qui pèchent souvent par discrétion. Un peu partout dans le département, les électeurs ont clairement exprimé leur prise de conscience écologique en accordant leurs suffrages à un mouvement qui a marqué son territoire, à l’écart des autres formations politiques. Cinq « figures » des Verts en Aveyron livrent leur sentiment sur fond de satisfaction partagée et d’envie de passer à l’action. Premier volet avec l'élu decazevillois Jean-Louis Camettes.
L’élu decazevillois Jean-Louis Calmettes est, comme l’on dit, un militant de la cause écologique de la première heure. Après des années 80 particulièrement rock – il fut l’organisateur de concert mémorables, avec le Folijeu de Livinhac – il a rejoint les Verts dès 1996. Élu en 2001 au sein d’une équipe d’Union de la gauche, il a effectué deux mandats comme adjoint en charge de l’environnement, puis de l’urbanisme. Depuis les dernières élections, le représentant d’EELV siège dans les rangs de l’opposition. "Au début des années 90, je voyais déjà le désastre qui avançait localement et plus généralement à l’échelle planétaire. J’ai décidé de militer chez les Verts puis d’être au cœur de l’action, en me présentant à des élections municipales", précise le sexagénaire. Jean-Louis Calmettes en convient : "C’est relativement difficile de se faire entendre quand on est minoritaire dans une liste." Mais, de suite, il s’empresse de rectifier : "L’avantage, c’est qu’on bosse les dossiers, on s’accroche. On ouvre un peu les yeux aux gens et quand ils comprennent, ils ouvrent eux-mêmes les yeux."
Un combat au quotidien
Un exemple concret, selon lui, lors du dernier conseil municipal de Decazeville, dix élus de la majorité se sont abstenus sur le dossier de réouverture du site de stockage de déchets dangereux. Réouverture à laquelle s’oppose l’élu Vert. Comme il s’oppose, avec l’Adeba, au projet de stockage et traitement de déchets ménagers, porté par les entreprises Séché Environnement et Sévigné. Et comme il s’est opposé, par le passé, avec l’ASGE, au projet d’incinérateur en lieu et place de la centrale thermique de Boisse-Penchot. Un combat au quotidien que revendique Jean-Louis Calmettes. Une action militante en faveur des mobilités douces, contre les porcheries industrielles ou les décharges sauvages de déchets inertes. Y compris quand elles sont l’œuvre des collectivités locales.
Autant dire que l’élu decazevillois n’est pas surpris par le bon score des écologistes. Il pense même que cela aurait pu être mieux. "Pour cette élection, nos candidats sont aussi des militants emblématiques qui défendent la cause écologique et qui sont reconnus. Les gens s’aperçoivent de plus en plus que le réchauffement climatique, ce n’est pas de la rigolade, que la perte de la biodiversité, c’est vraiment une réalité. On s’en aperçoit tous les jours, les oiseaux on les entend moins. Au-delà de toutes les pollutions, qu’elles soient agricoles ou industrielles, il importe aussi de s’attacher à tous nos petits gestes du quotidien."
Persuadé que la Communauté européenne se contente, pour l’instant, de "trop de mesurettes", Jean-Louis Calmettes espère que le renouveau du vote écologiste impulsera un élan supplémentaire. "L’Europe peut donner l’exemple face aux Américains notamment en relocalisant l’économie et en favorisant les circuits courts. Il faut installer une vraie résilience locale et éviter de croire que les technologies peuvent et vont tout résoudre."
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