Energies renouvelables : l’Aveyron tire l’Occitanie vers le haut

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  • Les trois énergies renouvelables, bien présentes en Aveyron : l’hydraulique, suivi par l’éolien, puis le solaire (ici à Réquista) en troisième position. Ces trois productions cumulées font de l’Aveyron le premier département d’Occitanie dans ce domaine.
    Les trois énergies renouvelables, bien présentes en Aveyron : l’hydraulique, suivi par l’éolien, puis le solaire (ici à Réquista) en troisième position. Ces trois productions cumulées font de l’Aveyron le premier département d’Occitanie dans ce domaine. Archives J.A.T.
  • L’Aveyron tire l’Occitanie vers le haut
    L’Aveyron tire l’Occitanie vers le haut Archives J.A.T.
  • L’Aveyron tire l’Occitanie vers le haut
    L’Aveyron tire l’Occitanie vers le haut Archives J.A.T.
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    L’Aveyron tire l’Occitanie vers le haut Archives J.A.T.
Publié le
Christophe Cathala

Réseau de transport d’électricité (RTE) a posé son regard sur l’Occitanie en termes de production. Et l’Aveyron apparaît comme le bon élève de la transition énergétique.

 

Le bilan électrique de la région Occitanie vient, pour 2018, le confirmer : l’Aveyron est bien le premier des treize départements de ce vaste territoire pour la production d’électricité issue des énergies renouvelables, domaine qui exclue de fait la centrale nucléaire de Golfech en Tarn-et-Garonne, championne du KWh.

Mieux encore, en 2018, l’Aveyron a produit trois fois plus d’électricité que ses habitants n’en ont consommée, selon les analyses de Réseau de transport d’électricité (RTE) "On n’avait pas vu cela depuis dix ans, relève même Erik Pharabod, délégué de RTE pour le Sud-Ouest. Il faut dire que l’on a eu à faire à un phénomène un peu particulier, celui d’une pluviométrie très abondante l’an passé qui s’est soldée par une augmentation de la production hydraulique de 50 %…"

 

En chiffres

  • 12,7 %, c’est la hausse de la production totale d’électricité en Occitanie en 2018 par rapport à l’année précédente, dont 48,7 % pour la seule production d’origine hydraulique. La hausse est de 4 % pour l’éolien et 6,3 % pour le solaire.
  • 1,7 TWh (le terawatt/heure, équivaut à un milliard de kilowatts) ont été consommé en Aveyron en 2018.
  • 4,8 TWh ont été produits en Aveyron en 2018, dont 4,17 TWh par l’hydraulique, 0,47 TWh par l’éolien, 0,18TWh par le solaire et 0,01 TWh par les bioénergies.
  • 158 M€ ont été investis en 2018 en Occitanie pour "contribuer à la réussite de la transition énergétique". Pour la période 2019-2023, RTE prévoit 995 M€ d’investissements.

 

Les barrages, ont l’a déjà dit, ont donc turbiné à plein régime. Et l’hydroélectricité reste le fer de lance de la production électrique aveyronnaise où, néanmoins, toutes les énergies renouvelables sont représentées. "L’Aveyron est d’ailleurs un des départements qui contribuent le plus à l’essor des énergies renouvelables et qui impulse la dynamique de progression qui fait que l’Occitanie est en pointe dans ce domaine", confirme Erik Pharabod. L’Occitanie qui ambitionne d’être la première région d’Europe à énergie positive d’ici 2050, et qui est bien partie pour y parvenir avec déjà 47,7 % de la consommation régionale assurée par des productions d’origine renouvelable.

Derrière les barrages, c’est l’énergie éolienne qui signe aussi une certaine prédominance de l’Aveyron, troisième département de production derrière l’Aude et l’Hérault. Et il y a fort à parier que le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) sollicite encore l’Aveyron doté pourtant d’un parc éolien assez considérable avec 160 machines en service ou en construction. Pour certains, le niveau de saturation est atteint. Mais les politiques liées à la transition énergétique ne devraient laisser passer aucune opportunité nouvelle…

Seul secteur dans lequel l’Aveyron n’est pas sur le podium : le solaire. La qualité de l’ensoleillement doit pouvoir expliquer cette part d’ombre dans le classement régional. " En Occitanie, le solaire est chaque année en progression sensible, reprend Erik Pharabod. Et il tient sa dynamique, d’autant que les débats en terme d’acceptabilité lui sont favorables", ce qui n’est pas le cas forcément de l’éolien, combattu par des collectifs d’opposition. Reste les bioénergies (méthane), peu encore représentées (10 millions de KWh, contre 4 milliards de KWh pour l’hydraulique) mais qui ne demandent qu’à prendre de l’ampleur au nom, là encore, de la nécessaire transition énergétique. Celle-ci est sans cesse accompagnée dans son développement par les collectivités, mais aussi RTE qui prévoit d’engager pour la seule région Occitanie 995 M€ entre 2019 et 2023.

RTE : 11 500 km de lignes

Réseau de transport d’électricité, RTE, entreprise de service public, exploite, développe et entretient à ce jour, en haute et très haute tension, environ 11 000 km de lignes aériennes et 425 km de lignes souterraines. "La création de ces dernières est désormais privilégiée, car les nouvelles techniques ont fait baisser leur coût", explique Erik Pharabod qui reconnaît aussi qu’enterrer les lignes est un meilleur "enjeu d’acceptabilité pour les citoyens". RTE est peu connu du public, et pourtant c’est l’entreprise indispensable qui relie la production à la consommation en acheminant l’électricité entre les fournisseurs français (tel EDF) ou européens et les consommateurs, qu’ils soient distributeurs (tel Enedis) ou industriels directement raccordés au réseau de transport. "Nous mettons en œuvre tout un volet d’innovations techniques et numériques pour adapter l’offre de production à la demande de consommation, tels des automates pour rediriger les flux ou un travail permanent avec Météo France dans le domaine de l’éolien", avance Erik Pharabod qui assure que RTE est guidé par trois priorités : l’efficacité économique, le respect de l’environnement et la sécurité d’approvisionnement en énergie.

En Occitanie, RTE emploie 900 personnes, dont 15 en Aveyron, essentiellement à Saint-Affrique et à Brommat.

 

Saint-Victor-et-Melvieu : "Un poste indispensable"

Voilà une dizaine d’années que le projet de création d’un poste de grande dimension à Saint-Victor-et-Melvieu, porté par RTE, attend d’être réalisé. "C’est une sorte d’échangeur qui assure la connection entre le réseau local aveyronnais de 225 000 volts et l’artère de 400 000 volts qui traverse l’Aveyron du nord au sud. C’est un poste indispensable pour que la production aveyronnaise soit acheminée. Cela vaut mieux que de créer de nouvelles lignes à très haute tension. Et renforcer ainsi le réseau, pour éviter sa surcharge, est une question de sécurité d’alimentation pour l’Aveyron" : les arguments que martèle Erik Pharabod, délégué de RTE pour tout le Sud-Ouest, sont pourtant balayés par quelques opposants ("l’Amassada") qui occupent le terrain d’implantation du projet. "On a toujours été dans le dialogue avec eux, reprend Erik Pharabod. Ce qui nous a permis d’améliorer le projet, en enterrant le poste à moitié, en le recouvrant d’une couverture végétale. Des améliorations chiffrées à 7,5 M€, soit 10 % du montant total du projet, dont les retombées économiques locales ont été chiffrées à une dizaine de millions d’euros".

À ce jour, RTE, propriétaire du terrain "a toutes les autorisations et une déclaration d’utilité publique signée en juin 2018. On est prêt à réaliser les travaux. On attend juste de pouvoir accéder au terrain…"

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