Sébazac-Concourès. Avec la casa de l’Aveyron, le gâteau à la broche débarque en Catalogne

Faire avaler à un Barcelonais un gâteau à la broche n’est pas chose aisée. Particulièrement quand le mot "gato" signifie chat en espagnol… Mais une fois dissipé le quiproquo, la Casa de l’Aveyron a de quoi faire saliver les plus réticents avec des recettes emblématiques du département. Du gâteau à la broche donc, – "une histoire familiale, j’ai souvent assisté au rituel de la cuisson chez ma tante de Rieupeyroux"- mais aussi de l’aligot, des biscuits, bientôt, "pourquoi pas" des tripous, et pour goûter le tout, des couteaux de Laguiole… "Nous n’en sommes qu’au début mais notre volonté est véritablement de jouer à fond notre rôle d’ambassadeur", ambitionne le trentenaire. Installé depuis 12 ans dans la capitale catalane, Sylvain Deltor croit à son projet comme les socios en Lionel Messi. "J’ai toujours été très attaché à l’Aveyron et sa gastronomie. J’avais envie de la faire connaître et de la promouvoir en Espagne." Et au pays du roi tapa, la tâche n’est pas simple. "Nous sommes dans une phase test, notre but aujourd’hui et de faire connaître la marque, le département. Rares sont les Espagnols à pouvoir situer l’Aveyron sur une carte." Si la pédagogie est de rigueur, le potentiel est là, assure le Sylvain. De là à parler d’une réussite ? "Si l’apprentissage est la clef du succès, disons que pour notre premier marché aux pieds de la Sagrada Familia, nous avons beaucoup appris."

Éternel voyageur

Gourmand de recettes aveyronnaises, Sylvain l’a d’abord été de voyages et de découvertes. Instituteur en Guyane, le trentenaire a passé plusieurs années en Espagne puis en Angleterre avant de se fixer, du moins pour l’instant, dans le petit village d’Olivella, situé à quelques kilomètres au sud de la capitale catalane. Multilingue, Sylvain a travaillé dans plusieurs call center avant de se lancer dans l’aventure Casa de l’Aveyron. "J’avais dans l’idée de faire moi-même les gâteaux à la broche, mais promouvoir celui des autres qui font ça depuis des décennies en Aveyron m’est apparu plus valorisant, tant pour eux que pour moi."

À l’aube de cette nouvelle aventure, le trentenaire démarche les producteurs aveyronnais. "Je leur offre une visibilité de ce côté-là des Pyrénées. A eux de s’approprier ce nouveau marché.." En parallèle, Sylvain développe un autre projet, une maison d’hôte à Olivella, le petit village où il vit désormais avec femme et enfants. Une commune de 3 500 âmes qu’il espère d’ailleurs jumeler avec Sébazac, la ville qui l’a vu naître. Une autre casa de l’Aveyron en somme pour cet hôte qui est avant tout gourmand de la vie.