La ganterie de Millau fait un pas de plus vers l’Unesco

  • Nadia Bédar était déjà venue à Millau, en janvier 2018. Nadia Bédar était déjà venue à Millau, en janvier 2018.
    Nadia Bédar était déjà venue à Millau, en janvier 2018. Repro CP
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CORRESPONDANT

En embauchant une chargée de mission pour porter le dossier, les acteurs entrent dans le concret.
 

L’idée trottait dans des esprits, à pas de loup, depuis plus de quatre ans. Voilà que le dossier d’inscription du savoir-faire millavois en termes de ganterie entre dans une phase concrète. Pensée par Olivier Fabre, patron de la ganterie familiale éponyme, soutenue par le Pôle cuir qui fédère dix-neuf entreprises du cuir en Aveyron, la labellisation pourrait être effective dans les six années à venir. Dans toutes les bouches, la prudence et l’humilité sont érigées en mots d’ordre. "Parce qu’il reste beaucoup à faire", prévient Olivier Fabre. Pourtant, en faisant la demande d’embaucher une chargée de mission pour porter ce dossier jusqu’à l’obtention du label, la Ville, la communauté de communes et le Pôle cuir marquent leur ambition. C’est sur le recrutement de Nadia Bédar que s’accordent toutes les parties. Déjà directrice du projet de candidature de Grasse pour son savoir-faire lié au parfum, qu’elle a obtenu en novembre dernier après dix ans de travail, Nadia Bédar était déjà venue en visite à Millau, en janvier 2018. Elle est aussi auteure, pour France télévisions, d’un programme de 124 courts films dédiés au patrimoine immatériel de la France et de la Belgique, diffusés depuis 2016.

Son embauche comme chargée de mission, encore conditionnée aux votes en conseil municipal et communautaire courant juin, pourrait être actée au début du mois de juillet. Les deux collectivités partageraient alors le coût de ce recrutement, à parts égales. Sa mission serait alors de fédérer les acteurs de la ganterie millavoise, de recueillir les mémoires, d’organiser des colloques pour obtenir, en premier lieu, l’inscription au patrimoine immatériel national. Une première porte absolument nécessaire pour prétendre à celle de l’Unesco. En cela, Nadia Bédar bénéficie des contacts et des clés pour accélérer et optimiser l’avancée administrative du dossier.

Mémoire vivante

Dans la foulée de cette embauche, une association doit être constituée, ainsi que des collèges de réflexion mis sur pied, réunissant des acteurs, des anciens, des éleveurs lacaune, mais aussi des élus, entre autres pour retracer l’histoire de ces savoir-faire gantiers et de son écosystème. "Je ne suis pas passéiste, mais j’ai souvent entendu ma famille parler de la belle époque du gant, quand 20 000 personnes en vivaient autour de Millau, conclut Olivier Fabre. Obtenir cette inscription Unesco, c’est penser aux générations futures, garder la mémoire d’un patrimoine vivant local, industriel et artisanal. C’est garder une trace de ces hommes et ces femmes qui ont transmis ou font toujours vivre des techniques et des savoir-faire exceptionnels à Millau."

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