Entraygues-sur-Truyère. Souvenirs du pont : "La guerre aurait pu m’être fatale !"

  • Valette avait prévu de dynamiter les arches !
    Valette avait prévu de dynamiter les arches !
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CORRESPONDANT

Si les travaux actuels m’ont parfois bien inquiété, rassurez-vous : ils n’ont jamais mis en danger ma solidité, à toute épreuve, comme l’ont prouvé des siècles d’utilisation de mon tablier et de crues effrayantes sur mes piles. Non ! Mais j’aurais bien pu m’écrouler : voyez comment.

En août 1944, regroupées à Ruyères, les troupes allemandes de Mur-de-Barrez et du barrage de Sarrans activent leurs préparatifs de départ. Pour les bloquer, la résistance envisage de détruire des ouvrages dans la direction de Rodez, notamment les ponts de Coursavy et Entraygues. C’est ainsi que, pour freiner leur repli et interdire toute retraite aux troupes allemandes, le capitaine Silbert (groupement Melbourne situé au sud d’Aurillac) reçut le 3 août 1944 une missive du commandant Valette, commandant des FFI du Cantal, indiquant que le pont de Coursavy devait sauter le soir même et que les munitions et instructions nécessaires lui seraient fournies pour faire sauter le moment venu le pont de Truyère à Entraygues (50 à 60 kilos d’explosif pour chaque arche).

Le bouillant commandant écossais Mac Pherson avait déjà commencé à faire sauter les ponts sur le Lot : d’abord Coursavy puis Bouillac. Le colonel Benoît sauva lui-même le pont de Livinhac en enlevant le crayon du dispositif d’amorçage mais arriva trop tard pour celui du Pont d’Agrès qui s’effondra le 11 août, à 6 heures du soir… (À suivre)

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