Les secrets du clocher de Notre-Dame de Rodez

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  • Le clocher aujourd’hui. Le clocher aujourd’hui.
    Le clocher aujourd’hui. Cédric Méravilles
  • Les derniers mots de Jésus sur la Croix, sont gravés au pied de la Vierge, à la demande de François d’Estaing, offrant à Notre-Dame de Rodez et aux hommes l’aboutissement de leur ouvrage de Foi et de pierres : Consummatum est.
    Les derniers mots de Jésus sur la Croix, sont gravés au pied de la Vierge, à la demande de François d’Estaing, offrant à Notre-Dame de Rodez et aux hommes l’aboutissement de leur ouvrage de Foi et de pierres : Consummatum est. André Méravilles
  • La cage d’escalier ajourée du dernier niveau, « dont la vis d’une légèreté aérienne, s’appuie aux minces colonnes d’une cage qui paraît bâtie d’ombre et de lumière » . La cage d’escalier ajourée du dernier niveau, « dont la vis d’une légèreté aérienne, s’appuie aux minces colonnes d’une cage qui paraît bâtie d’ombre et de lumière » .
    La cage d’escalier ajourée du dernier niveau, « dont la vis d’une légèreté aérienne, s’appuie aux minces colonnes d’une cage qui paraît bâtie d’ombre et de lumière » . Robert Taussart
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Centre Presse Aveyron

Septième épisode de la saga patrimoniale consacrée à la cathédrale de Rodez : avec l’un de ses éléments les plus emblématiques…

L’installation de François d’Estaing sur le siège épiscopal de Rodez en 1504 ouvre une période faste pour la cathédrale. Cet homme de Dieu est issu d’une des plus prestigieuses familles du Midi de la France. Dès 1495, François d’Estaing siégeait au conseil du roi dans le Val de Loire et à Paris. Proche du roi, dont il est l’ambassadeur auprès du pape à Rome, il est aussi à l’écoute des misères de son peuple. La cathédrale est pour lui une grande œuvre qu’il lui faut contribuer à achever, surtout après le grand incendie du clocher, une nuit du 27 au 28 avril 1510.

Le récit de cette catastrophe est raconté dans la pierre, en plus de mille lettres en caractère gothique gravées sur le côté sud du clocher près de vingt ans après le sinistre. Alors que le nouveau clocher était achevé dans toute sa lumière, il paraissait important de ne jamais oublier l’origine de sa reconstruction : l’imprudence d’un ouvrier qui, travaillant à la réparation du toit de l’horloge, laisse des braises encore ardentes utilisées pour la fonte du plomb, et puis un vent violent qui les propage dans toute la charpente et enfin l’empressement du pieux évêque de le reconstruire plus magnifique encore.

Au printemps 1512, deux années après l’incendie, Bernard Anthony, le maître d’œuvre de la cathédrale, est chargé par l’évêque de la reconstruction tant attendue. Puis Antoine Salvanh, maître-maçon ayant déjà montré son talent à l’église Saint-Jean-Baptiste d’Espalion ainsi qu’à la domerie d’Aubrac, prend le relais, aidé d’une équipe d’une centaine d’ouvriers.

Les références aux modèles toulousains et albigeois croisent ici celles, plus affirmées, à l’architecture flamboyante du nord de la France, la "tour du beurre" de la cathédrale de Rouen en particulier et la cathédrale de Tours pour la cage d’escalier ajourée du dernier niveau. Le maître d’œuvre avait peut-être suivi dans leurs déplacements les frères d’Estaing, ses principaux commanditaires.

Le style flamboie des derniers feux de la fin du Moyen Âge, "une fleur d’arrière-saison gothique" (Robert Taussat), mais invite aussi les premiers motifs d’un goût "à l’italienne" cher à l’évêque François d’Estaing, avec des rangs d’oves et d’acanthes pour souligner les décrochements des deux niveaux supérieurs.

Au troisième étage où se tenait autrefois l’horloge, et proche des grandes baies soulignées d’accolades et de fleurons, sept statues prennent place dont une Annonciation, accompagnée des premiers évêques fondateurs de Rodez : saint Martial, saint Amans et son diacre Naamas et saint Dalmas.

À l’étage au-dessus, là où demeurent aujourd’hui les cloches, l’architecte fait preuve d’ingéniosité : le clocher jusqu’alors carré, se libère de sa massivité, en se changeant en un octogone par un jeu de pendentifs à ressauts, surgissant au sommet dans un élan céleste. Aux angles ainsi dégagés, quatre tourelles ornées chacune des statues des apôtres, poursuivent l’irrésistible ascension, offrant aux quatre clercs thuriféraires qui les surmontent, une place privilégiée, seuls dans le ciel avec la Vierge, afin de participer les yeux grands ouverts et porteurs de leurs encensoirs, à son Assomption. La légende les rapproche encore un peu plus près du Ciel : ne raconte-t-on pas que la nuit, pendant le sommeil des ouvriers, les quatre religieux de pierre continuaient l’incroyable travail !

Les derniers mots de Jésus sur la Croix, sont gravés au pied de la Vierge, à la demande de François d’Estaing, offrant à Notre-Dame de Rodez et aux hommes l’aboutissement de leur ouvrage de Foi et de pierres : "Consummatum est…" A suivre…

Retrouvez le service du Patrimoine de Rodez agglomération sur : www.patrimoine.rodezagglo.fr

Chaque semaine, Centre Presse ouvre ses colonnes au service du patrimoine de Rodez Agglomération. Laissez-vous entraîner dans son sillage à la découverte de ces trésors, connus ou méconnus, de l’agglomération ruthénoise.
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