Il était une… fouace l’Epi du Rouergue !

L’histoire a commencé en avril 1973. Sept boulangers pâtissiers mettant la main à la pâte dans la campagne aveyronnaise (Le Nayrac, Gages, Moyrazès, Florentin-la-Capelle, Muret-le-Château et Nuces) ont donné naissance à l’Epi du Rouergue, avec un fournil sorti de terre dans la zone commerciale de Lioujas, à une dizaine de kilomètres de Rodez. L’objectif de la structure était de fournir en pain des boulangers associés, des collectivités locales, ainsi que des clients individuels. Etabli au Nayrac, très actif dans cet esprit de coopération, Michel Molinié avait développé un important réseau de vente de ses produits sur les foires et les marchés régionaux.

Aussi, en septembre 1976, quand l’Epi du Rouergue a connu une baisse de régime et des difficultés de fonctionnement, les actionnaires lui ont demandé d’installer la totalité de son activité au fournil lioujacois, tout en prenant la direction. Michel Molinié a accepté d’être à la… baguette (!) d’une entreprise forte alors de 15 salariés. Elle en compte aujourd’hui 245. Entre temps, Michel Guy Molinié a succédé à son père en 2001, prenant la tête du directoire et du conseil de surveillance.

Présent sur les marchés hebdomadaires en Aveyron (17), sur les marchés de saison dans le département mais également en Corrèze, Dordogne, Hérault, Lozère et Haute Vienne, L’Epi du Rouergue commercialise, à une large majorité, ses produits dans dix magasins : six Aveyronnais (trois à Rodez, un à La Primaube, un à Sébazac, un à Onet-le-Château) et quatre Tarnais (deux à Albi, un à Lescure-d’Albigeois, un à Blaye-les-Mines).

"Les boutiques sont clairement notre cœur de métier, d’autant que les marchés sont, un peu, en perte de vitesse", souligne Natacha Molinié, en charge de la communication. La société familiale s’appuie sur deux poids lourds : le Jalousé (un pain) et la fouace. La fouace justement a le vent en poupe. Soit en trois kilos, soit en un kilo (depuis seulement un mois), soit, enfin, au détail. Cette douceur séduit les autochtones bien sûr, mais aussi les touristes. Jusqu’à présent, ils en consommaient pendant les vacances, plombaient les valises lors du retour à la maison mais, dès que le stock était épuisé (souvent très vite), comment faire ?

Le site internet vitrine est devenu marchand à l’automne 2018 "afin de répondre à une demande", mais L’épi du Rouergue veut "aller encore plus loin, en frappant un grand coup et les esprits". "Nous voulons ainsi “attaquer” le marché parisien, en touchant les professionnels (brasseries et hôtels), confirme Natacha Molinié. La fouace est un produit typique. Nous avons les capacités pour expédier mais le frein a été le conditionnement. C’est fini !".