Millau : la belle palette d’Yvon Jean, sportif accompli épris de peinture

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  • Yvon Jean avec son chevalet.
    Yvon Jean avec son chevalet. Repro cp
  • Avec son épouse Jany.
    Avec son épouse Jany. Repro cp
  • Yvon Jean sous le maillot du Som. Yvon Jean sous le maillot du Som.
    Yvon Jean sous le maillot du Som. Repro cp
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Joel Born

Depuis sa jeunesse, le Millavois de 83 ans se passionne pour le sport et la peinture.

Comme l’on a coutume de dire, c’est un personnage haut en couleur. A l’image de certains de ses tableaux. Depuis sa jeunesse, le Millavois Yvon Jean, aujourd’hui âgé de 83 ans, nourrit plusieurs passions : le sport en général, le rugby en particulier, et la peinture, donc. Né l’année de l’avènement du Front populaire, en 1936, ce retraité sud-aveyronnais a appris le dessin et la peinture dès son jeune âge avec son père Franck Jean, lui-même peintre et sculpteur sur bois. Il fut ensuite élève de Mme Valton-Sauron et de M. Jacquinet, des noms qui parleront certainement aux anciens Millavois.

Trois-quart centre au Som

Au milieu des années cinquante, Yvon Jean a porté le maillot du Sporting de Millau, alors en deuxième division, au poste de trois-quarts centre. Avant d’être mobilisé en Algérie. De retour en métropole, le jeune Yvon a poursuivi sa carrière rugbystique dans la région parisienne, où il fut nommé après avoir réussi son concours d’entrée dans les PTT. Après douze ans de vie parisienne, le Millavois est redescendu au pays, dans la cité gantière, où il a exercé et terminé sa carrière, de 1970 à 1996, comme inspecteur central.

Tennis, course à pied, vélo, marche et ski de fond

Les années passant, le père Yvon s’est mis au tennis et au ski de fond, avec son épouse Janny, qui a remporté Aubrac 50. Il a également couru plusieurs marathons et participé deux fois aux 100 km de Millau. Toujours en duo, avec sa femme. Le couple a également parcouru les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et s’est mis au vélo : le tour de l’Andalousie, la Corse, les Alpes au départ de Millau… Yvon ne cache pas qu’il reste toujours et avant tout un adepte du rugby, du cadrage débordement et du beau jeu à la toulousaine.

Du figuratif à l’abstraction

"Ma femme c’est ma critique la plus dure", glisse l’octogénaire. Même si après avoir subi des ennuis de santé, il a quelque peu ralenti la cadence, Yvon Jean a réalisé plus de 300 tableaux. Pour le plaisir, avant tout. Sans se prendre au sérieux.

Après avoir longtemps peint des paysages, d’ici et d’ailleurs dont Venise ou le Maroc, des danseurs de tango, des scènes de tauromachie et quelques rugbymen, bien sûr, l’ancien inspecteur des PTT s’est progressivement tourné vers l’abstraction. Adepte de la peinture à l’huile, il s’est aussi essayé à l’acrylique. "Ce n’est pas facile et ce n’est pas une grosse réussite", concède-t-il.

Quand on évoque ses goûts personnels, l’octogénaire cite volontiers Carlos Pradal et Nicolas de Staël, deux peintres qu’il apprécie tout particulièrement. Et Pierre Soulages ? "J’aime mais je n’ai pas la même vision."

Un catalogue des peintres aveyronnais disparus

Depuis plusieurs mois déjà, le Millavois a entrepris un important travail de recherche et de collecte sur les peintres et sculpteurs aveyronnais aujourd’hui disparus. Une bonne soixantaine d’artistes ont été recensés. De la fin du XVIIe siècle, avec Pierre Granier, un peintre de Creissels, jusqu’à une période récente, avec Marie-Hélène Sola, une peintre millavoise, fondatrice du mouvement du fragmentisme, à la fin des années 80, malheureusement décédée, en 2017, à l’âge de 42 ans. Des peintres du Millavois, du Ruthénois, du Villefranchois, du Decazevillois mais également du fin fond des campagnes aveyronnaises. De Renaud de Vezins à Eugène Viala, dont il fut l’élève, Bernard Dufour (dont on peut voir les toiles dans le film de Jacques Rivette, La Belle noiseuse), Jean Ségalat, Robert Paul André Vigouroux ou le peintre et dessinateur Jean Ferrieu, parmi beaucoup d’autres. Ce travail, initié, par la Société d’études millavoises, avait été commencé par Maurice Labbé, un ingénieur des Arts et métiers, qui travaillait à Roquefort. Ce dernier avait réalisé une trentaine de portraits. Yvon Jean a pris la suite avec plus d’une vingtaine d’artistes aveyronnais. Une dizaine de portraits supplémentaires seront empruntés à Robert Taussat. La publication est prévue fin 2019, début 2020, au plus tard.

Une excellente initiative qui permettra de découvrir certains artistes aveyronnais ayant acquis une réelle renommée. D’autres beaucoup moins connus du grand public. Une palette d’une fort belle et foisonnante diversité.

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