Villefranche-de-Panat : pour la 39e rencontre des amis de la 2 CV, toute l’écurie était de sortie

  • En pleine modernité, Hubert percheron, l’organisateur, passe les dernières consignes avant le départ, au haut parleur. Fini le morse ! En pleine modernité, Hubert percheron, l’organisateur, passe les dernières consignes avant le départ, au haut parleur. Fini le morse !
    En pleine modernité, Hubert percheron, l’organisateur, passe les dernières consignes avant le départ, au haut parleur. Fini le morse !
  • Réglées comme des horloges, elles défient le temps, les « deudeuches », dans les rues du village.
    Réglées comme des horloges, elles défient le temps, les « deudeuches », dans les rues du village.
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Centre Presse

La deux pattes a ses laudateurs, de vrais chevaliers fervents. Ils décrètent même au sujet de leur idole motorisée : "celle-là n’est pas une voiture, c’est un art de vivre". Rien que ça ! Faut tout de même pas pousser. D’ailleurs, on ne la pousse pas, la tigresse. Elle démarre au quart de tour. Elle s’affole même et rejoint l’horizon en montant sur ses grands chevaux. Alertes, ces dames âgées ont donc défilé dans le bourg, tout ce long ce week-end de trois jours, plus de 80. Et dociles, face au temps qui passe à folle allure, elles ont fait le dos rond. Elles en ont vu d’autres, des mois, des années, des époques, et des gouvernements qui tombent.

Apparue après la guerre, surnommée aussi "quatre roues sous un parapluie" la 2 CV consomme peu. Son réservoir discret n’a rien d’une citerne. Le cahier des charges de son constructeur était limpide "faire une voiture pouvant transporter quatre personnes et 50 kilos de pommes de terre ou un tonnelet, à la vitesse maximale de 60 km/h, pour une consommation de trois litres au cent, un faible coût d’entretien et un prix de vente du tiers de la traction". Car même si la 2 CV crée l’attraction, elle n’a rien de commun avec la Traction, qui elle aussi a ses adeptes. Mais roulons. On part !

La fête autour de ces dames endimanchées

C’était donc la fête dans la cité panatoise ! Et c’était d’abord la fête de l’amitié. Là, rien de mécanique. Ça fonctionne ou ça fonctionne pas. Ça s’explique pas. Parfois ça démarre au quart de tour et parfois il faut des années, toute une vie… Organisés en de multiples associations (160 en France), les "deuchistes", appelons-les ainsi, intègrent toutes les générations et toutes les classes sociales.

Et ces mordus-là sont la France. À l’étranger, la 2 CV représente même une certaine image de la "France classique", avec la baguette et la tour Eiffel. Et la bougonnerie ! Trois jours de bordées n’ont donc pas été de trop à bord de ces esquifs joliment gréés. Et comme la 2CV, certes spacieuse, ne fait malgré tout pas camping-car, le saint Étienne y suppléa, pour le bivouac. Le samedi, rangé sur la place du marché dans un joli ballet, le cortège de klaxons s’ébranla. La ballade touristique conduisit nos baroudeurs à la bergerie la Fumadette, pour le pique-nique tiré de la malle, puis vers Brousse-le-Château. Le soir venu, les équipages se retrouvèrent à nouveau sur la place pour un moment joyeux animé par l’Accordéon club Réquistanais. L’accordéon qui véhicule des sensations n’est pas né d’hier, lui aussi ; il a transporté tant de gens. D’où cette fraternité. Ils ont en commun la rondeur de leurs angles. Et la valse des jours. Dimanche matin, c’était l’assemblée générale du club, salle de la plage. Unanimité, convergence de vues et consentements mutuels. Vu le sujet évoqué, on ne pouvait guère se toller ; la feuille de route fut votée.

Et l’on désigna un nouveau président. Dans la joie. C’est pas le bagne, cette bagnole. Le lundi, on tournait encore dans les rues. Manivelle !

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