Millau : le personnel de l’Ehpad les Cheveux d’ange en grève

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  • La résidence, ouverte en 2009, fêtera ses 10 ans cette année.
    La résidence, ouverte en 2009, fêtera ses 10 ans cette année. JDM
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Victor Guilloteau

Les salariés dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail. Leur mouvement est reconductible.

Le climat social se tend du côté de l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) privé des Cheveux d’ange qui fait face à un mouvement de grève ce mercredi, de la part d’une partie du personnel. Les salariés ont annoncé stopper le travail depuis 7 heures et jusqu’à 19 heures. Leur appel à la grève étant reconductible. Les grévistes ont pour motivation "la dégradation des conditions de travail, un dialogue social déficient et la préservation de leurs droits", alerte Edith Ras, qui signe le préavis de grève au nom de la CGT. La déléguée syndicale insiste sur un personnel "hyper fatigué", "stressé", des règles du Code du travail "contournées", des "difficultés de management", une "absence de respect du personnel" et un "manque d’effectif".

"La discussion avec la hiérarchie est rompue"

Celle qui est aussi déléguée du personnel point également du doigt "le turn-over très important" qui touche les équipes en interne. "Il y a pas mal d’arrêts maladie pour fatigue, dépression…, assure l’aide-soignante. La discussion avec la hiérarchie est rompue. La situation dure depuis trop longtemps et cet appel à la grève doit nous permettre d’obtenir un dialogue, de parler de l’organisation du travail, du manque de personnel, des plannings, du management et du Code du travail." Dans une longue liste de revendications adressée à sa direction, le personnel réclame "de véritables négociations annuelles obligatoires, la conformité des bulletins de salaire et le calcul des congés payés". Il revendique "l’arrêt de toute discrimination, quelle qu’elle soit", demande une augmentation des salaires et de la prime d’ancienneté, des plannings "avec deux jours de repos consécutifs et des journées de 7 ou 8 heures". "On nous refuse de prendre ces jours lorsque nos enfants sont malades, insiste Edith Ras. Pour le décès d’un de ses parents, une collègue n’a eu l’autorisation de ne prendre qu’une journée au lieu de trois. Nous n’avons pas non plus de repos compensateur pour le travail de nuit."

Management, plannings, primes…

Un personnel qui demande également "plus de bienveillance envers le personnel qui assure le quotidien et qui se dévoue pour les résidents". Il exige aussi, pour les aides-soignantes de nuit, "un planning permettant d’avoir un week-end sur deux", ou encore "la prise en compte de la prime de nuit et de dimanche" pour les veilleuses de nuit. Leur préavis de grève est annoncé reconductible, en fonction du déroulé de cette journée de mercredi.

La résidence des Cheveux d’Ange dispose d’une capacité totale d’accueil de 67 lits, dont 52 d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, 11 dédiés aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer et 4 réservés à l’accueil temporaire.

" Une forme de chantage"

Armand Haon préside l’Union des mutuelles millavoises, l’organisme gestionnaire des Cheveux d’ange, et dirige son conseil d’administration. Appelé à réagir, il dit regretter "une stratégie" de la CGT visant à "se racheter une conduite". "On les a déjà entendus à Saint-Affrique, Millau, Onet-le-Château… Ils ont le droit de faire grève, mais c’est une forme de chantage. Je ne répondrai pas au chantage. J’ai un conseil d’administration, je gère une entreprise à but non lucratif et les grévistes ne sont pas les interlocuteurs privilégiés." Relancé, il souligne qu’une négociation annuelle obligatoire (NAO) a eu lieu en mai à la demande de la CGT, avec "des réponses à toutes les questions". "Des problèmes de plannings, vous en avez dans toutes les entreprises du monde. Nous, on applique le Code du travail. Un médecin du travail est là tous les mois dans l’établissement. Nous avons donné 500 € de primes à tous nos salariés en décembre… Et j’ai d’autres exemples… ! À Millau, les salariés ne sont pas les plus mal lotis."

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