Florence, capitale de la mode masculine, avant Milan

  • Défilé homme printemps-été 2020 de la marque italienne MSGM lors du salon Pitti Uomo à Florence, le 13 juin 2019
    Défilé homme printemps-été 2020 de la marque italienne MSGM lors du salon Pitti Uomo à Florence, le 13 juin 2019 Miguel MEDINA / AFP
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Relaxnews

(AFP) - Florence s'est imposée ces dernières années comme une référence pour la mode masculine: avec son salon Pitti Uomo, la cité toscane forme un vrai tandem avec Milan, à qui elle passera vendredi soir le relais après quatre jours intenses de défilés et de présentations.

"Le Pitti Uomo est le salon qui donne le tempo à toute la mode masculine, c'est là où tout se passe", assure Stéphane Gaffino, le fondateur de la marque française "hipster chic" L'égoïste, présente pour la quatrième année.

"On fait des salons en Angleterre, aux Etats-Unis... mais s'il y a un salon où il faut être, c'est le Pitti: c'est ici qu'il y a le plus de retombées. Tout le monde est là, il y a des acheteurs américains, japonais, coréens... On a eu des rendez-vous avec de grands groupes qu'on ne peut pas avoir sur d'autres salons", souligne-t-il.

Installé dans la Fortezza da Basso, une forteresse du XVIe siècle, le Pitti accueille sur quatre jours plus de 30.000 visiteurs, dont 19.000 acheteurs. Près de la moitié de ces derniers sont étrangers, comme les exposants.

Vêtements, chaussures, accessoires... le salon propose tout pour habiller le mâle, qu'il soit classique ou sportswear. Si l'ambiance est aux affaires, elle est aussi festive, avec de petits bars et "foodtrucks".

Une haie d'hommes super stylés attend qu'on les prenne en photo, souvent des stylistes ou créateurs de petits labels espérant se faire connaître via Instagram.

- Innovation -
Le secteur est un colosse, encore porteur: le chiffre d'affaires mondial de la mode hommes s'est élevé à 440 milliards de dollars (389 mds d'euros) en 2018 (+4,5% sur un an) et le prêt-à-porter de luxe masculin à 32 milliards de dollars (28 mds d'euros) (+3,4%), selon Euromonitor International.

Né en 1972, le Pitti Uomo a su s'imposer grâce à une nouvelle stratégie lancée il y a 30 ans qui met l'accent "sur la partie culturelle de la mode, la recherche, l'innovation", souligne le directeur général Raffaello Napoleone.

"En 1989, il y avait 400 exposants, surtout italiens; aujourd'hui ils sont 1.220", se félicite-t-il, en rappelant que les salons "concurrents français et allemand ont, eux, disparu".

Le Pitti Uomo compte même une liste d'attente, oscillant entre 350 et 500 noms.

Le lien de Florence avec la mode est ancien. C'est dans la cité toscane que furent organisés en 1951 les premiers défilés femmes haute couture, sur l'idée visionnaire de l'homme d'affaires Giovanni Battista Giorgini, qui fit venir de grands acheteurs américains.

Le "Made in Italy" prend ensuite l'habitude de défiler dans l'extraordinaire Salle Blanche du Palais Pitti. Une tradition qui perdurera jusqu'au début des années 80, avant que la Fashion Week s'impose à Milan.

- Lieux grandioses -
Le Pitti présente néanmoins toujours quelques beaux noms pour les défilés, souvent organisés dans des lieux exceptionnels.

C'est dans le jardin d'une villa grandiose, au milieu des cyprès et des citronniers, qu'a ainsi défilé mercredi la maison parisienne Givenchy, avec le premier défilé masculin de Clare Waight Keller, sa directrice artistique depuis mars 2017.

Le show proposé jeudi par la prêtresse de la mode Carine Roitfeld s'annonce lui aussi exceptionnel: ce défilé multimarques, le plus grand jamais organisé, aura pour écrin une place offrant une vue majestueuse sur le fleuve Arno, au soleil couchant.

Le show, conclu par un concert de Lenny Kravitz, rendra hommage aux années 90: des "supermodels" de l'époque ou d'aujourd'hui défileront devant 5.000 personnes et l'événement sera retransmis dans plusieurs endroits de la cité.

Pour ce défilé organisé à l'occasion des 90 ans de LuisaViaRoma, boutique florentine et site de vente de luxe en ligne, Carine Roitfeld a sélectionné 90 silhouettes hommes et femmes dessinées par de grandes maisons (Burberry, Prada...) ou labels branchés pour l'automne-hiver 2019.

"Karl Lagerfeld disait toujours qu'il faut faire des choses n'ayant jamais été faites", a souligné l'ex-rédactrice en chef de Vogue Paris, amie du couturier décédé en février.

Dès vendredi soir, Milan prendra le relais, avec un coup d'envoi donné par Ermenegildo Zegna. Plus de 25 défilés de prêt-à-porter pour le printemps-été 2020 sont au programme jusqu'à lundi soir, dont Dolce & Gabbana, Versace et Fendi. Le monde de la mode prendra ensuite la direction de Paris.

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