Millau : La Grave, un jardin partagé extraordinaire

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  • Les responsables de Myriade et du Bar’bouille ; Gine de la MJC et les enfants de l’école Jules-Ferry au jardin.
    Les responsables de Myriade et du Bar’bouille ; Gine de la MJC et les enfants de l’école Jules-Ferry au jardin. C. G.
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Caroline Gaillard

Ces jardins partagés, entre des associations et l’école Jules-Ferry, ouvriront leurs portes au public ce week-end.

Comme le chantait Trenet, ces jardins partagés de la Grave sont "un jardin extraordinaire", où se côtoient plusieurs associations et les écoliers de Jules-Ferry, dans un heureux melting-pot à deux pas du centre-ville. Le public est invité à le découvrir ce week-end, lors de portes ouvertes organisées dans le cadre de l’opération "Bienvenue dans mon jardin au naturel" des Centres permanents d’initiatives pour l’environnement (CPIE). "Ce terrain appartenait à un fleuriste de Millau, avec un accès direct en centre-ville, explique Yolande Barthélemy de l’association Myriade. La Ville l’a récupéré et a souhaité le confier à qui en voudrait." Plusieurs associations se sont portées volontaires et ont signé une charte d’engagement pour un jardin 100 % naturel : Myriade, le centre social, la MJC, le Bar’bouille et aussi l’école Jules-Ferry toute proche. "La maison de retraite venait aussi initialement, mais ils n’ont pas pu continuer et on s’est partagé leur parcelle", poursuit la jardinière.

Des oiseaux et des chats

Pour Myriade, ce sont huit familles qui cultivent ici, dont la moitié vient très régulièrement. "Certaines viennent ensemble, d’autres individuellement, ce sont beaucoup de femmes, précisent Yolande et Caroline Kaszak, qui supervisent le groupe adultes. Nous nous partageons les arrosages. Pour les récoltes, chacun prend selon ses besoins. Et je suis épatée, depuis six ans, tout se passe très bien, il n’y a jamais de dispute. Quand il y a de la surproduction, on fait appel à nos cuisinières maison, et le surplus est utilisé pour le repas de Myriade."

Cet après-midi-là, une adhérente est attendue pour planter des patates douces pour le groupe. "Ce lieu est merveilleux, le jardin accueille de nombreux oiseaux, pas sauvages du tout. Des merles, des bergeronnettes… Et aussi beaucoup de chats !" Une biodiversité, due à la pratique totalement naturelle des jardiniers. Ici, pas de pesticide ni d’engrais chimiques, beaucoup d’huile de coude, du fumier du Larzac et du purin d’orties. Pour le Bar’bouille, le jardin fait partie à part entière du café associatif. Le matin même, les fèves ont été ramassées pour le repas du lendemain midi. "Les familles viennent deux jours par semaine, le mercredi et le vendredi après-midi, explique Chantal qui jardine avec Françoise. Cinq familles viennent régulièrement…"

Chouettes découvertes

Dans des bacs de récup, des plantes aromatiques communes aux associations ont été plantées. Le Bar’bouille et l’école qui cohabitent sur un côté du terrain envisagent s d’installer un bac à sable pour les plus petits. La classe de grande section de Marie-Hélène et l’Unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) de Nicolas sont en plein travail. Les deux classes viennent une fois par semaine, peut-être bientôt deux "car une seule ne suffit pas". Et l’été, des parents volontaires et les enseignants se répartissent l’arrosage. "Mais nous ne sommes pas assez nombreux, il faudrait plus de parents. Le jardin se débrouille un peu tout seul. Nous plantons aussi des choses qui peuvent nous attendre !"

Un jardin artistique

L’atelier jardin de la MJC qui a aussi une parcelle dans les jardins partagés de la Grave, n’y fait pas un simple potager. "Ce serait un potager, je ne serais pas là, commente Gine, un piochon à la main. Pour le club jardin de la MJC, pas de potager utilitaire mais de l’art. Nous avons donc un projet artistique annuel. Nous avons eu un jardin zen, la pagode est restée. Nous commençons à y penser en hiver, les semis arrivent ensuite puis on repique et on plante souvent en mai juin, selon la météo. Sept à huit adhérents participent, selon les disponibilités. Nous nous partageons les tâches, notamment l’arrosage. Et nous essayons aussi de faire des sorties pour voir d’autres jardins. Nous sommes allés par exemple à Saint-Jean-du-Gard avec l’association des Fruits oubliés. Nous aimons ce côté ludique."

Cette année, un jardin nomade est prévu avec un tipi et une roulotte. Et de poursuivre : "Dans nos créations, nous mélangeons souvent les fruits et légumes dans un but artistique. Il y a deux ans, nous avions décidé de ne planter que des tomates, mais une centaine de variétés, du monde entier." C’est cet atelier de la MJC qui organise le troc plants en avril. "Nous plantons aussi pour cette manifestation, du coup plutôt des légumes."

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