Millau. Quels sont les leaders économiques sur le territoire du Sud-Aveyron ?

  • Les 40 leaders sur le territoire du Sud-Aveyron.
    Les 40 leaders sur le territoire du Sud-Aveyron.
Publié le
Victor Guilloteau

Le Club des entrepreneurs millavois a classé les sociétés locales selon leur “valeur ajoutée” pour le territoire. Analyse.

Ce classement a valeur, pour lui, de "Cac 40 millavois". Malgré sa part de subjectivité, la hiérarchie révélée par le Club des entrepreneurs millavois lève une partie du voile sur les forces économiques du Sud-Aveyron en termes de retombées pour le territoire. L’association, grâce à ses bases de données et le recoupement d’informations dénichées sur la toile notamment, livre un classement des entreprises de "Millau et sa région" selon leur valeur ajoutée (lire ci-après) pour le territoire.

"Il montre quelles sont les entreprises qui participent à la véritable création de richesses localement, assure Cyrille Brengues, le président du Club. Nous avons cherché à mesurer les retombées locales qui font vivre le Sud-Aveyron. Et pas simplement classer les entreprises selon leur chiffre d’affaires."

"Success stories" locales

Malgré son parti pris de sortir de la notion de chiffre d’affaires brut, ce classement garde donc une vraie logique.

Il mesure ainsi l’impact économique local de chaque entreprise. À ce jeu-là, la filière fromage y est prédominante. En contribuant au maintien de quelque 600 emplois directs, Société (n° 1), Papillon (n° 6), Gabriel-Coulet (n° 8), Vernières (n° 14) et Carles (n° 29) génèrent, selon les calculs du Club des entrepreneurs, environ 50 M€ de valeur ajoutée pour le Sud-Aveyron.

"Tirons-en nos forces", résume Cyrille Brengues. Pour le président de l’association, la valeur de ce classement tient également dans ce qu’il révèle des différentes success stories sur le plan local.

Pour la plupart, les chefs d’entreprises classés dans cette hiérarchie "ont les deux pieds à Millau", souligne la voix du Club.

"Il n’y a aucune réussite exogène dans ce classement, à l’exception de MJ2 Technologies (concepteur de turbines installé à La Cavalerie, NDLR), atteste Cyrille Brengues. Toutes ces boîtes se sont développées grâce à la qualité de ses entrepreneurs. Ainsi, le Top 10 est détenu par des familles locales, sauf Société et Papillon, avec des patrons que l’on peut croiser dans la rue, à Millau."

On pense effectivement à Marc Sévigné (n° 2), Christian Cabiron (Leclerc, n° 5), William Galzin (n° 7), Michel Montrozier (Artimat, n° 9) ou encore Alain Décembre (n° 10), pour ne citer que ceux-ci. "Ces entreprises sont fortes car elles sont gérées de façon familiale. Ce sont elles qui emploient et font retomber de l’argent sur le territoire. Sans elles, le Sud-Aveyron s’appauvrirait."

Message politique

Le Club des entrepreneurs millavois entend ainsi délivrer un message d’ordre plus politique.

" Un discours de vérité ", fait valoir Cyrille Brengues, qui se place en défenseur des sociétés dont l’ADN est millavois et/ou sud-aveyronnais. " Ce classement est l’illustration que si l’on veut développer l’économie ici, mieux vaut aider les entrepreneurs locaux à grandir, à rester et à transmettre. Aujourd’hui, des institutions comme la communauté de communes Millau grands causses ont pour stratégie de développer des zones pour accueillir des entreprises exogènes. Alors qu’il en existe déjà ailleurs en Aveyron, voire dans le Sud, où le potentiel est certainement plus important ! Pour moi, on fait fausse route, craint l’expert-comptable de profession. Le risque, c’est que dans dix ans, certaines entreprises du Top 10 ou du Top 20, qui font réellement vivre le territoire, disparaissent au profit de boîtes avec beaucoup moins de valeur ajoutée pour le Sud-Aveyron. "

Pour le président, "la réalité doit donc s’imposer" aux yeux des élus et décideurs économiques : "Soit on continue à rêver, soit on est solidaire avec les entrepreneurs locaux."

La « valeur ajoutée », c’est quoi ?

La valeur ajoutée (VA) est un indicateur économique qui mesure la valeur ou la richesse brute créée par une entreprise.
Elle représente ainsi une traduction de l’activité de l’entreprise et se définit comme la différence entre le chiffre d’affaires et la valeur des biens qui ont été consommés par le processus de production (consommations intermédiaires, comme les matières premières).
La richesse ainsi produit e par l’entreprise est répartie entre les salariés (salaires), l’État (impôts et taxes), les actionnaires (dividendes), les prêteurs (intérêts d’emprunt) et l’entreprise, afin qu’elle réinvestisse et donc se développe localement.

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