William Lebghil, le flegme au service de la comédie

  • L'acteur William Lebghil explose dans le registre comique.
    L'acteur William Lebghil explose dans le registre comique. ALAIN JOCARD / AFP
Publié le
Relaxnews

(AFP) - Il a du mal à réprimer un petit rire qui s'échappe régulièrement et le rend d'emblée sympathique.

Révélé par la série "Soda", l'acteur William Lebghil explose dans le registre comique, avec une nonchalance qui fait mouche en rappeur loser dans "Yves".

"Je reste encore assez mou", lance le jeune homme de 28 ans aux allures de grand adolescent potache, l'oeil rigolard et la voix traînante.

"J'aime bien la nonchalance. C'est un rythme", ajoute-t-il. "Il y a quand même des moments où je suis un peu stressé et speed, mais ça ne m'arrive pas non plus très souvent".

Dans "Yves" de Benoît Forgeard, en salles mercredi, William Lebghil incarne Jérem, un jeune rappeur flemmard qui s'installe chez sa grand-mère pour écrire mollement son premier disque, se nourrissant exclusivement de bananes et de biscuits écrasés avec du lait.

La vie de Jérem va être bouleversée quand il accepte de prendre à l'essai un frigo intelligent, dénommé Yves, qui décide de se transformer en véritable coach pour l'aider à écrire un disque à succès.

"Une des données importantes pour réussir ce film, c'était que le personnage de Jérem apprenne à rapper. Je me suis rendu compte qu'il était prêt à relever ce défi", souligne Benoît Forgeard, pour qui il y a chez William Lebghil "un esprit enfantin qui perdure" et un "flegme", vers lesquels il l'a poussé pour ce rôle.

- De Sattouf à "Soda" -

Pour construire son personnage, William Lebghil a travaillé pendant un mois avec un rappeur, Tortoz, et un beatmaker, Mim, "jusqu'à ce que ce soit crédible".

"Je me suis très franchement inspiré des rappeurs d'aujourd'hui, comme les Belges Caballero et JeanJass, des gens que j'aime beaucoup", raconte l'acteur aux cheveux frisés et à la fine barbe.

A l'aise dans la comédie, William Lebghil n'en est pas à ses premiers pas dans ce registre. L'acteur originaire de Seine-et Marne, qui dit avoir toujours aimé faire rire son entourage, a commencé le théâtre à l'âge de dix ans. "Au lycée, j'ai joué au festival d'Avignon puis dans des petits cafés-théâtres à Paris, dans des créations que je faisais avec mes potes", raconte-t-il.

Le bac en poche, il reste une demi-journée en fac de Lettres modernes, puis s'inscrit à l'école de théâtre Jean Périmony.

Après une pub, il fait ses débuts comme acteur dans la web-série "Mes colocs" de Riad Sattouf en 2010, avant son premier film au cinéma, la comédie potache "Les Mythos", et la série humoristique pour les jeunes "Soda", diffusée sur M6 puis W9, qui va le faire connaître.

Il y incarne le naïf et lunaire Slimane, meilleur ami du héros joué par le populaire Kev Adams. "Ca a été une école formidable pendant quatre ans", se souvient-il.

- Nomination aux César -

Au cinéma, Riad Sattouf le fait jouer à nouveau en 2013 dans "Jacky au royaume des filles", conte futuriste et humoristique avec Vincent Lacoste.

Après un passage chez Thomas Cailley ("Les Combattants") ou Jean-Paul Rouve ("Les Souvenirs"), il retrouve Kev Adams dans "Les Nouvelles aventures d'Aladin", et incarne un serveur dans "Le Sens de la fête" d'Eric Toledano et Olivier Nakache.

En 2018, il est à l'affiche de "Première année" de Thomas Lilti, sur la vie des étudiants en médecine, qui dépasse le million d'entrées et lui vaut une nomination au César du meilleur espoir masculin. Il y incarne un brillant fils de médecin, face à un redoublant qui joue donc son va-tout, interprété par Vincent Lacoste.

"Comme Vincent, il a un naturel qui frôle toujours la comédie", dit de lui Thomas Lilti. "On peut jouer sur les nuances avec lui".

Avec "Yves", William Lebghil reste à nouveau sur le terrain comique, mais assure que "jouer dans des drames l'intéresserait beaucoup aussi".

Le comédien, qui sera sur les planches à la rentrée dans "Vie et mort d'un chien" au Théâtre de la Tempête à Paris, affirme que le théâtre est aussi "essentiel pour lui".

"J'ai vraiment envie de jouer. C'est trop frustrant d'être acteur seulement quatre mois par an", lâche-t-il.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?