L’Aveyron se prépare à affronter les fortes chaleurs

  • Une hausse des températures importantes est attendue à partir de mercredi. L’épisode caniculaire pourrait durer jusqu’à vendredi, selon les prévisions de Météo France.
    Une hausse des températures importantes est attendue à partir de mercredi. L’épisode caniculaire pourrait durer jusqu’à vendredi, selon les prévisions de Météo France. Archives José A. Torres
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JDM

Pour l’heure, l’Aveyron reste en vigilance jaune canicule, même si les températures ont fortement augmenté ces derniers jours. Toutefois, à partir de mercredi, le thermomètre devrait augmenter pour atteindre jusqu’à 36° à Rodez. Ehpad, hôpitaux et professionnels sont prêts à affronter la situation.

Un nouvel épisode de fortes chaleurs s’apprête à frapper l’Hexagone. Déjà, l’alerte canicule, niveau Orange, a été déclenchée à Paris et dans les départements limitrophes. En Aveyron, ce seuil de vigilance reste, pour l’heure, au niveau Jaune.

Hier déjà, les services de Météo France basés à Albi ont enregistré une forte hausse des températures partout dans le département. Un peu plus de 30° à Rodez, jusqu’à 32° à Villefranche-de-Rouergue et Saint-Affrique. Un point de situation est réalisé tous les jours vers 16 heures pour ajuster le niveau de l’alerte canicule.

Même si les températures ne sont pas aussi élevées que dans certains départements, les moyennes de l’Aveyron sont "des normales de saison", souligne Jean-Michel Vaysettes, prévisionniste de Météo France, à Albi.

Aujourd’hui, les températures devraient à nouveau augmenter. Sans toutefois atteindre le seuil qui ferait basculer l’Aveyron en vigilance Orange. D’après les estimations de Météo France, les températures devraient atteindre jusqu’à 35° dans les vallées (Tarn, Lot, etc.), et entre 28° et 30° sur les causses, "ce qui reste très important", rajoute cet ingénieur de Météo France.

Vendredi, les prévisions divergent

En revanche, mercredi, le thermomètre devrait sérieusement augmenter. Il pourra atteindre jusqu’à 38° à Villefranche-de-Rouergue ou dans certaines villes du Nord-Aveyron ; 36° à Rodez… Sois jusqu’à dix degrés de plus que les températures habituelles. La journée de jeudi s’annonce également très chaude. Sans doute le pic de température de cet épisode caniculaire.

Ensuite, vendredi, les prévisions de Météo France divergent. Certains scénarios annoncent une légère baisse des températures.

Le spectre de la canicule de 2003 se profile-t-il ? "Il ne s’agit pas vraiment de la même chose, reprend Jean-Michel Vaysettes. Car, en 2003, l’épisode caniculaire avait duré beaucoup plus longtemps, une dizaine de jours. Ici, il ne s’agirait que de trois ou quatre jours de fortes chaleurs."

Mais cet épisode a de quoi surprendre : "Il arrive très tôt dans la saison. L’été n’est là que depuis le 21 juin."

Et puis, poursuit-il, "les températures ont été plutôt fraîches jusqu’ici". Il y a quelques jours de ça, elles ne s’élevaient guère au-dessus des 20° dans certains endroits du département.

La plateforme d’information "Canicule info service" sera accessible au 0800 06 66 66 (numéro vert) pour des recommandations sur les conduites à tenir.

Ehpad et hôpitaux mobilisés

Les personnels des hôpitaux et des Ehpad sont particulièrement vigilants en cette période de canicule. À Rodez, le personnel de l’hôpital Jacques-Puel a reçu des messages de sensibilisation, « pour prendre soin des personnes âgées, et des patients les plus fragiles », explique-t-on du côté de la direction de l’établissement qui peut déclencher « le plan bleu » a tout moment.
Ensuite, l’établissement hospitalier reste en contact étroit avec les autres hôpitaux et les Ehpad du secteur, en cas d’alerte, pour faire face à toutes les situations.
Une fois le niveau 3 activé, niveau Orange, le préfet prend toutes les mesures adaptées dans le cadre du Plan de Gestion d’une Canicule Départemental (PGCD).

 

Pour les agriculteurs, ces fortes chaleurs sont utile pour les récoltes des foins.
Pour les agriculteurs, ces fortes chaleurs sont utile pour les récoltes des foins. Archives JAT

Agriculture : la canicule n'est pas encore redoutée

Si la canicule surprend par son arrivée précoce, les agriculteurs ne s’en alarment pas. Habituellement attendue entre le 15 juillet et le 15 août, la chaleur n’est pour le moment pas un problème. Elle est au contraire bienvenue pour achever les récoltes des foins. Les éleveurs s’adaptent en changeant les heures de pâtures, notamment pour les brebis, qui refusent de se nourrir sous les fortes chaleurs.
Ainsi, ils vont privilégier les heures matinales et le soir pour sortir les bêtes.
De plus, « 50 % des animaux en élevage s’abreuvent dans les sources à proximité, ce qui est un atout en période de canicule, puisqu’une vache laitière peut consommer 80 litres d’eau par jour », explique Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA. La semaine qui s’annonce va obliger les agriculteurs à « s’adapter à la nature », ce qui « fait partie de la vocation » rappelle-t-il.
Quelles que soient les conséquences sur les récoltes, l’assurance paramétrique, mise en place par Météo Protect, est basée sur un paramètre climatique (température, vent, pluviométrie…) et déclenche automatiquement une indemnisation dès que la température dépasse un seuil prédéfini en fonction de la pratique culturale et de l’espèce. C’est une réelle sécurité pour l’agriculteur qui n’a pas besoin d’attendre une indemnisation.
La pluie reste tout de même attendue par les éleveurs et agriculteurs. Car l’impact des fortes températures à long terme sur les cultures peut être désastreux.

 

Les ouvriers du BTP décalent leurs horaires pour bénéficier de la fraîcheur du matin.
Les ouvriers du BTP décalent leurs horaires pour bénéficier de la fraîcheur du matin. JAT

L’épreuve du « feu céleste » pour les ouvriers du BTP

La canicule est chaque année une épreuve pour les ouvriers du BTP. Les conditions de travail sont rendues plus difficiles par les fortes chaleurs, et nécessitent une organisation spéciale. Les horaires sont décalés pour profiter au maximum de la fraîcheur, la journée commence ainsi dès 6 heures du matin, et se termine au plus tard à 13 h 30. Habitués, les ouvriers sont sensibilisés aux risques des fortes chaleurs, et connaissent les précautions à prendre : boire plus de trois litres d’eau par jour, manger salé, conserver les aliments au frais, porter des vêtements qui couvrent le corps… Ces conditions s’appliquent surtout pour les chantiers d’extérieur, où les travailleurs sont fortement exposés. Dans le cas où il n’y aurait pas de climatisation dans un chantier d’intérieur, une pause rallongée est obligatoire pendant le temps de travail.
La canicule reste néanmoins contraignante pour ces salariés qui se doivent de respecter les délais des chantiers. En effet, il est rare qu’ils soient repoussés pour cause de forte chaleur. « La contrainte se situe également au niveau du voisinage, qui ne doit pas être dérangé à des heures jugées trop matinales », souligne Robert Hyronde, président de la FBTP 12.
Annoncée pour une courte durée, la canicule ne semble pas encore inquiéter les travailleurs du BTP, qui cette semaine travailleront 7 heures par jour, comme à leur habitude.
Il n’en reste pas moins que, comme le précise Robert Hyronde, « les employeurs sont à l’écoute des ouvriers au sein des PME », et restent prêts à intervenir en cas de besoins.

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