ADMR : 70 ans de réalisations et autant de défis à relever en Aveyron

En 1948, à Aguessac, naissait la première association locale de l’Aide familiale rurale en Aveyron. Au sortir de la guerre, les besoins dans les campagnes sont nombreux. La cellule familiale, éclatée. La fédération départementale est créée à Rodez en 1949. L’objectif de cette nouvelle association est double : aider les aînés dans leurs tâches quotidiennes, créer des emplois de proximité pour éviter la fuite des forces vives vers les villes.
Aujourd’hui, 70 ans plus tard, l’ADMR Aveyron compte près de 12 170 clients. La structure célébrera cette date anniversaire, jeudi à la salle des fêtes de Luc. « En soixante-dix ans, les missions de notre structure ont bien changé, explique Nicole Cristofari, présidente de la fédération ADMR de l’Aveyron. L’aide aux personnes âgées s’est professionnalisée, de nombreux diplômes sont venus attester de cette évolution. »
Puis, l’entrée en vigueur de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) en 2002 a fait bondir l’activité de l’association : + 49 % en 2002 et 46 % en 2003. Ainsi, 104 équivalents temps plein d’aides à domicile ont été créés en 2002 et 107 en 2003.
« Tout au long de ces années, nous avons dû nous structurer et faire évoluer l’association, précise Nicole Cristofari. Aujourd’hui, nous intervenons à tous les âges de la vie, dans toutes les situations. » De l’accompagnement de personnes handicapées, de l’enfance et la parentalité, à l’entretien du domicile, en passant bien sûr par les services et soins aux personnes âgées. « Les besoins sont toujours plus importants. Nous nous occupons de gens dont le handicap peut être parfois lourd. Les personnes âgées restent de plus en plus longtemps à domicile », rappelle la présidente de la fédération ADMR de l’Aveyron.
« Ça ne peut plus marcher comme ça »
Aujourd’hui, les métiers de l’aide à la personne peinent à recruter. « Nous pâtissons d’une mauvaise image, déplore Claire Sabatier, directrice de l’ADMR. Ce problème départemental se retrouve au niveau national. La plupart des personnes méconnaissent la réalité de cette profession. »
Pour Marie-Lucie Vialaret, auxiliaire de vie, « une revalorisation de notre métier est primordiale. Nous sommes en plein paradoxe : la demande est de plus en plus importante et pourtant la valeur de notre point ne bouge pas ». « Ça ne peut plus marcher comme ça », renchérit Nicole Cristofari.
Les récentes déclarations du Premier ministre, Édouard Philippe dans son second discours de politique générale, présenté le 12 juin dernier face aux députés, ont rassuré les responsables de l’ADMR. « On a enfin l’impression d’une prise de conscience concernant cette grande question qu’est la dépendance », se félicite la présidente de la fédération.
Reste à savoir si les paroles seront suivies des actes. Car, à l’avenir, les défis seront nombreux entre le maintien à domicile et la médicalisation des soins de plus en plus poussée, le financement de la dépendance notamment.

La randonnée de l’ADMR est programmée samedi 21 septembre 2019 à Villefranche-de-Panat. Animation gratuite. Renseignements au 05 65 77 22 22.