Usine Bosch : "Inquiétude grandissante" après l’entrevue de Stuttgart

  • Heiko Carrié, lors de l’une de ses venues sur le site de Rodez.
    Heiko Carrié, lors de l’une de ses venues sur le site de Rodez. Repro CPA
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Joel Born

La direction générale du groupe Bosch confirme que la situation du marché du diesel est "catastrophique", avec plus de 6 000 emplois de trop, dont 515 à Rodez, dans les six usines européennes concernées.

On l’a déjà écrit à de maintes reprises mais la situation du marché du diesel ne cesse d’empirer. Les représentants syndicaux des trois syndicats représentatifs de l’usine Bosch de Rodez (CGT, Sud, CFE-CGC) en ont eu, hélas, la confirmation, mercredi 26 juin, à Stuttgart, lors d’une entrevue de plus de deux heures, avec les dirigeants du géant allemand et de la division mobilité, dont Uwe Gackstätter et Uwe Raschke.

Yannick Anglarès, le représentant de la CGT, le syndicat majoritaire qui n’a pas signé l’accord de transition, a préféré réserver la primeur des informations aux salariés, lors d’une assemblée générale, prévue ce jeudi 27 juin, à 8 h 30. Le syndicaliste a toutefois évoqué une "inquiétude grandissante."

Une "situation catastrophique" selon la direction

Mardi 25 juin, lors d’une nouvelle rencontre au ministère de l’Économie, à laquelle participaient syndicalistes, élus et direction, le patron de Bosch France, Heiko Carrié avait fait état d’un sureffectif de 515 salariés, sur le site de Rodez, à l’horizon 2025. Précisant par ailleurs que les 300 emplois promis d’ici 2021, dans le cadre de la reconversion industrielle, ne pourraient être atteints, le groupe tablant sur une centaine d’emplois d’ici 2021, et 70 de plus d’ici 2023.

"Les dirigeants du groupe ont dressé une situation catastrophique de la division mobilité", confirme Pascal Raffanel, le porte-parole de la CFE-CGC, l’un des deux syndicats signataires avec Sud. Selon les chiffres communiqués par le Directoire de Bosch, le marché du diesel a encore reculé de 4 % cette année, pour s’établir à 34 % du marché global, alors que la part des véhicules diesel était encore de 59 % en 2012. Un véritable effondrement qui devrait malheureusement s’accentuer, les dirigeants de Bosch établissant une prévision de 10 % seulement en 2025.

Partant de ce constat, dramatique, pour l’ensemble du secteur automobile et, plus particulièrement, la filière diesel, les six usines européennes de Bosch directement concernées accuseraient un sureffectif de 6000 à 6500 emplois à l’horizon 2025. à savoir 1 947 emplois en Turquie, 824 emplois à Bari en Italie, 498, 1 028 et 1 222 emplois dans les trois usines allemandes de Feuerbach, Hambourg, Bamberg et 515 emplois à Rodez, sachant que le site aveyronnais compte à ce jour un peu moins de 1 500 emplois. La direction a toutefois confirmé qu’il n’était pas question de fermer le site de Rodez et qu’elle s’efforcerait d’appliquer une égalité de traitement des six sites, avec un ajustement des effectifs. Les dirigeants de Bosch se sont également engagés à tout mettre en œuvre pour respecter la promesse de création de 300 emplois, dans le cadre de la diversification industrielle, d’ici 2021, ne cachant pas cependant que le contexte est particulièrement difficile, les mutations industrielles ne pouvant s’opérer du jour au lendemain.

Afin d’adapter les effectifs de chaque usine de l’ancienne division diesel à la réalité d’un marché en chute libre, des négociations, portant, entre autres, sur des départs volontaires, vont être engagées dans chacun des six sites. À la demande de Sud et de la CFE-CGC, le patron de Bosch France, Heiko Carrié viendra à la rencontre des salariés aveyronnais, jeudi 4 juillet.

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