Le livre français s'exporte bien mais pas en français

  • En 2018, près de 13.800 titres (tous genres confondus) ont été cédés à des éditeurs étrangers
    En 2018, près de 13.800 titres (tous genres confondus) ont été cédés à des éditeurs étrangers Mercedes Rancaño Otero/Istock.com
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Relaxnews

(AFP) - Le livre français s'exporte bien mais à condition qu'il soit traduit dans une autre langue que le français notamment en chinois, relève jeudi le rapport annuel du Syndicat national de l'édition (SNE) l'organisme qui rassemble la quasi totalité des éditeurs français.

En 2018, près de 13.800 titres (tous genres confondus) ont été cédés à des éditeurs étrangers générant une source de revenus non négligeables pour des éditeurs français qui voient leur chiffre d'affaires s'éroder d'une année sur l'autre.

"Les cessions de droits, par le revenu qu'elles génèrent, participent à l'équilibre financier des maisons d'édition. Quant aux cessions en coédition, elles permettent souvent d'amortir les coûts de fabrication de certains ouvrages illustrés", a souligné le SNE

L'activité de cessions de droits étrangers peut représenter entre 4 et 6% du chiffre d'affaires des maisons d'édition.

Les titres les plus prisés par les éditeurs étrangers concernent le livre jeunesse (29% du total des cessions) et la bande dessinée (28,8%). En 2018, ce sont, au total, presque 8.000 titres qui ont été cédés à des éditeurs étrangers, en jeunesse (3.991 titres) et en bande dessinée (3.968).

La Chine est le nouvel eldorado des éditeurs français. Si l'on prend l'ensemble des contrats conclus, aussi bien en cession qu'en coédition, le chinois reste la principale langue de traduction des ouvrages français.

Arrive ensuite le marché de langue espagnole, surtout actif dans le secteur de la bande dessinée (détrônant l'Italie qui était le principal acheteur de BD française ces deux dernières années). Le marché espagnol est également important dans les secteurs de la fiction et des essais et documents où l'Allemagne était traditionnellement le principal acheteur de titres français.

Les livres français exportés en version originale ont par contre du mal à s'imposer y compris dans certains pays francophones.

Traditionnellement premier pays d'importation de livres français, le marché a reculé en Belgique en raison notamment de nombreuses fermetures de librairies. Le Liban, traditionnellement considéré comme un îlot francophone au Proche-Orient, a enregistré une baisse "inquiétante" de ses achats de livres français (-13%).

A l'inverse, pour des raisons qui demeurent inexpliquées, les exportations de livres français en français ont explosé en Pologne (+45% par rapport à 2017) et en Slovaquie.

Globalement, le chiffre d'affaires généré par le livre français à l'export accuse un léger recul de 0,3% à 665,2 millions d'euros.

Concernant enfin les livres étrangers traduits en français (près de 14.000 en 2018) ils l'ont été principalement de l'anglais avec plus de 8.800 titres, soit 64% des traductions. Arrive ensuite le japonais grâce à la vitalité du manga. En ce qui concerne la bande dessinée, fait ainsi remarquer le SNE, 93% des traductions sont faites à partir du japonais.

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