La distribution des graisses dans le corps et le risque de maladies cardiaques sont-ils liés ?

  • Stocker les graisses dans la partie médiane ou inférieure du corps est associé à un risque différent de maladie cardiaque.
    Stocker les graisses dans la partie médiane ou inférieure du corps est associé à un risque différent de maladie cardiaque. mapodile / IStock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - De nouvelles recherches américaines ont montré que les femmes post-ménopausées qui avaient tendance à stocker leurs graisses au niveau du tronc pouvaient enregistrer un risque plus fort de maladies cardiovasculaires que celles qui avaient plus tendance à les stocker dans les jambes, et ce, même si elles affichaient toutes un poids normal.

Cette étude, menée par des chercheurs de l'Albert Einstein College of Medicine (New York), a suivi 2.683 femmes affichant un indice de masse corporelle (IMC) normal. Ces femmes qui ont été suivies près de 18 ans ne souffraient pas de troubles cardiovasculaires en début d'étude.

Les chercheurs ont mesuré la masse grasse des participantes à l'aide d'un scanner DXA (Dual-energy X-ray Absorptiometry) qui mesure la densité graisseuse, musculaire et osseuse. 

Leurs résultats, repris par la revue European Heart Journal, ont montré qu'après avoir pris en compte des facteurs pouvant potentiellement influencer les résultats, les femmes qui stockaient le plus leurs graisses dans la partie moyenne (tronc) du corps enregistraient un risque presque doublé de troubles cardiaques par rapport aux femmes qui stockaient le moins leurs graisses dans cette même partie du corps.

En revanche, les femmes qui stockaient le plus les graisses dans leurs jambes voyaient leur risque de maladie cardiovasculaire reculer de 40% par rapport à celles qui ne stockaient pas leurs graisses dans la partie inférieure du corps.

Les scientifiques ont aussi trouvé que les sujets qui enregistraient le plus grand pourcentage de graisses dans la partie moyenne de leurs corps et le pourcentage le plus bas de graisses dans leurs jambes voyaient leur risque tripler par rapport aux participantes affichant la distribution graisseuse opposée.

Après avoir fait leurs calculs, les chercheurs ont estimé que, sur 1.000 femmes qui gardaient une quantité de graisses constante dans les jambes mais qui réduisaient leur proportion de graisses dans le tronc (passant de 37% à 27%), environ six cas de maladie cardiovasculaire pouvaient être évités chaque année.

Sur 1.000 femmes qui gardaient un niveau constant de graisses dans le tronc mais qui augmentaient leur masse graisseuse dans les jambes (de 42% à plus de 49%), ils ont noté qu'environ trois cas de maladie cardiovasculaire pouvaient être évités par an.

Cette nouvelle étude est la première à s'intéresser à l'association entre la localisation du stockage des graisses dans le corps et le risque de maladie cardiovasculaire chez les femmes post-ménopausées affichant des IMC normaux.

Les chercheurs ont tout de même tenu à souligner que leurs résultats ne montraient pas un lien causal entre les lieux de stockage des graisses et le risque de maladies cardiovasculaires.

Le principal auteur, le Dr. Qibin Qi a ajouté qu'il était "important de noter que les participantes à [leur] étude étaient des femmes post-ménopausées qui enregistraient relativement plus de masse graisseuse à la fois dans la région médiane du corps et les jambes. Reste à savoir si ce schéma d'association pourrait être généralisé aux femmes plus jeunes et aux hommes affichant des concentrations graisseuses inférieures".

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