Rodez. Le Ruthénois Jean-Joseph Tarayre, général de Napoléon, précurseur du canal de Suez
Après "Qui a tué Fualdès ?" et "Palace", l’association Rutènes en scène a choisi "L’Aiglon", qui sera joué du 24 au 27 juillet, place Foch à Rodez, en nocturne. L’occasion de faire plus ample connaissance, sous la plume de l’historien ruthénois Jean-Michel Cosson, avec quatre grands généraux, aveyronnais de naissance, enfants de la Révolution et soldats-marathoniens des campagnes napoléoniennes, représentants des milliers de Rouergats ayant bataillé d’Arcole à Austerlitz, de l’Égypte à la Bérézina. En attendant Jean-Amans Biron, Sébastien Viala et Jean-Alexis Béteille les deux semaines à venir, coup de projecteur donc sur Jean-Joseph Tarayre.
Un personnage à trois visages que Jean-Joseph Tarayre, puisant au fil de l’Histoire, au sein de l’armée, de la politique et de l’agronomie, sa substance vitale.
Né le 21 mai 1770 à Solsac, commune de Salles-la-Source, près de Marcillac, fils de François Tarayre et d’Antoinette Poujols, agriculteurs aisés, il est le second d’une fratrie de douze enfants. Après plusieurs années d’études au séminaire de Saint-Geniez, puis au collège de Rodez, il se fait remarquer pour son patriotisme et ses capacités intellectuelles. On fait appel à lui pour représenter l’Aveyron à la fête de la Fédération du 14 juillet 1790. Quand on a 20 ans en 1790, que des horizons nouveaux s’ouvrent aux regards et aux idées nouvelles, la volonté à défendre les premiers acquis de la Révolution détermine son engagement militaire. Cette jeunesse le porte, jusqu’aux Cent Jours, à combattre sur tous les fronts que l’Empereur ouvre à travers l’Europe et jusqu’en Égypte. Des Alpes au siège de Toulon, des Pyramides au siège de Saint-Jean-d’Acre, d’Héliopolis à la Bérézina, Jean-Joseph Tarayre acquiert ses galons de général de division sans être un va-t-en-guerre. Il observe aussi et administre. À Suez d’abord, puis comme organisateur de l’armée de Hollande auprès du roi Louis Bonaparte. La Restauration met un terme final à sa vie militaire.
Des convictions mais des échecs
L’homme a des convictions qu’il ne cède pas au retour de la monarchie. Élu député de la Charente-Inférieure, il fait partie de ces "Républicains de la veille", gardiens des acquis de 1789, face au retour des ultras royalistes. Conseiller général de Marcillac de 1830 à 1839, il est battu à plusieurs reprises aux législatives. Sans doute ses idées avancées dérangent-elles, lui qui siège à la gauche et préside, en 1848, le Club des Travailleurs. Sans doute, ses différents échecs l’incitent-ils à abandonner la vie publique.
Désormais, dès les années 1830, se consacrent-ils à moderniser l’agriculture, sur son domaine de Billorgues d’abord, au sein de la Société d’agriculture ensuite, auprès des Durand de Gros et Amans Rodat. Il n’a pas manqué non plus de remarquer, lors de sa gouvernance de Suez, l’intérêt de réaliser un canal. Aussi, fait-il paraître, en 1844, un opuscule traitant d’un projet de percement du canal, 11 ans avant Ferdinand de Lesseps.
Il meurt le 27 novembre 1855 à Rodez. Uns statue de Gayrard a longtemps rappellé à Rodez, dans le square près du Sacré-Cœur (aujourd’hui en travaux), la vie de cet homme engagé sur tous les fronts.
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