Rupture de stock de médicaments : France Assos Santé exige une "transparence totale" sur les causes de la pénurie

  • Pour mettre fin à la pénurie, France Assos Santé somme le gouvernement de prendre des mesures "fermes" et "coercitives".
    Pour mettre fin à la pénurie, France Assos Santé somme le gouvernement de prendre des mesures "fermes" et "coercitives". PeopleImages/Istock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - L'association de défense des patients France Assos Santé alerte sur la pénurie de médicaments de plus en plus préoccupante et somme le gouvernement de sanctionner les responsables à l'origine de cette crise sanitaire. 

Selon les dernières projections de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), plus de 1.200 traitements ou vaccins seront concernés par des situations de pénurie sur l'ensemble de l'année 2019. C'est 60% de plus qu'en 2018, et 30 fois de plus qu'en 2008.

Alors que la ministre de la santé Agnès Buzyn présente sa feuille de route 2019-2022 pour lutter contre les pénuries ce lundi 8 juillet, le collectif d'associations de défense des patients France Assos Santé tire la sonnette d'alarme.

Anti-inflammatoires stéroïdiens, cortisone, traitement anticancéreux... les pénuries de médicaments au sein de l'Hexagone se multiplient. En juin dernier, la France rencontrait une inquiétante rupture de stock de traitements à base de cortisone. Un mois plus tôt, la Société Française de Rhumatologie publiait, avec d'autres associations et syndicats, un communiqué pour faire part de son inquiétude face à des "pénuries actuelles et répétées de corticoïdes". 

Fin août 2018, le laboratoire MSD annonçait une rupture de stock prolongée de certains dosages de la spécialité Sinemet (lévodopa/carbidopa), médicament indiqué dans le traitement symptomatique de la maladie de Parkinson. 

Des mesures "fermes" et "coercitives"

Selon un sondage BVA réalisé pour France Assos et dévoilé en janvier dernier, 45% des personnes confrontées à ces pénuries ont été contraintes de reporter leur traitement, de le modifier, voire d'y renoncer ou de l'arrêter complètement.

"Il n'est pas admissible que des personnes atteintes de cancers, de Parkinson ou d'épilepsie chronique ne puissent trouver en pharmacie les traitements qui leur ont été prescrits. Il faut revoir l'ensemble de la chaîne, identifier clairement les causes et mettre tous les acteurs face à leurs responsabilités. Les médicaments ne sont pas des produits de consommation comme les autres, leur production et leur distribution ne sauraient répondre à la seule logique de rentabilité financière", rappelle dans un communiqué Gérard Raymond, président de France Assos Santé.

Selon l'association, les industriels et grossistes répartiteurs sont les principaux responsables de cette crise, élaborant des stratégies financières contestables et des exportations des stocks vers des pays "qui paient mieux". Pour y mettre fin, France Assos Santé somme le gouvernement de prendre des mesures "fermes" et "coercitives". 

"Cette feuille de route ministérielle, si elle témoigne d'une volonté louable des pouvoirs publics de s'attaquer au problème, ne présente en l'état que très peu de mesures concrètes et dissuasives pour lutter contre ces dérives. Nous demandons la transparence totale sur les causes de ces ruptures d'approvisionnement, un renforcement des sanctions à l'égard des responsables et une politique volontariste de relocalisation de la production des matières premières nécessaires à la fabrication des médicaments."

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