Prévention du VIH en France : l'épidémie est encore mal maîtrisée, alerte la Cour des comptes

  • En 2016, 172.700 personnes environ vivaient en France avec le VIH, dont 31 000 qui ne bénéficiaient pas de prise en charge médicale et 24 000 qui ignoraient leur statut sérologique.
    En 2016, 172.700 personnes environ vivaient en France avec le VIH, dont 31 000 qui ne bénéficiaient pas de prise en charge médicale et 24 000 qui ignoraient leur statut sérologique. alexskopje / IStock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Dans un nouveau rapport dévoilé le 9 juillet, la Cour des comptes analyse la situation épidémiologie du sida en France. Selon la juridiction financière, la France ne s'est pas donné les moyens d'atteindre ses objectifs de son plan pour éradiquer les nouveaux cas de VIH à l'horizon 2030. 

Premier constat de l'étude : l'épidémie ne faiblit pas. En 2016, 172.700 personnes environ vivaient en France avec le VIH, dont plus de 31.000 qui ne bénéficiaient pas de prise en charge médicale et 24.000 qui ignoraient leur statut sérologique.

Le nombre de cas découverts chaque année reste également préoccupant, puisqu'il s'élève à 6.424 en 2017. L'Île-de-France, la Guyane, la Guadeloupe et la Provence-Alpes-Côte d'Azur, sont les régions les plus touchées par l'épidémie. A elle seule, l'Île-de-France cumule 42% des découvertes annuelles de séropositivité. 

"Les caractéristiques médicales et sociales de cette pathologie rendent très difficile sa mesure précise en temps réel. Sa description repose sur des estimations", précisent les auteurs du rapport.

Des découvertes de séropositivité encore "trop nombreuses" 

Malheureusement, ces chiffres présentent peu de différences avec ceux du rapport rédigé par la Cour des comptes en 2009. "Les découvertes de séropositivité à un stade avancé sont encore trop nombreuses : 28% en 2017, contre 31% en 2010", indique le rapport. A l'époque, la Cour des comptes recommandait déjà de renforcer le dépistage et le plan national de lutte contre le VIH et les IST pour 2010-2014. 

"Pourtant, dix ans après, la situation ne s'est guère améliorée. Allant au-delà des recommandations de l'OMS, la France a mis en place une stratégie très ambitieuse visant à éradiquer les nouveaux cas à l'horizon 2030, mais elle ne s'est pas donné les moyens d'atteindre ses objectifs, en particulier en matière de prévention et de dépistage", déplore la Cour des comptes.

A la lumière de cette analyse, la Cour des comptes formule dix recommandations, à commencer par une meilleure coordination entre l'Inserm, l'agence gouvernementale Santé Publique France et l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS).

La juridiction préconise également de confier le suivi épidémiologique à l'ANRS, ainsi que de réaliser régulièrement des enquêtes de prévalence auprès des populations les plus exposées au VIH, notamment celles issues du milieu carcéral. 

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