Entre Rodez et Prévinquières, l’Aveyron a trouvé sa voie

  • Après Rodez, le GR62b suit la rivière Aveyron qui a donné son nom au département.Elle a creusé des gorges profondes et serpente dans une vallée étroite et profonde, dominée par des villages très pittoresques : Ampiac, Belcastel, Mirabel, Prévinquières.
    Après Rodez, le GR62b suit la rivière Aveyron qui a donné son nom au département.Elle a creusé des gorges profondes et serpente dans une vallée étroite et profonde, dominée par des villages très pittoresques : Ampiac, Belcastel, Mirabel, Prévinquières.
  • Entre Rodez et Prévinquières, l’Aveyron a trouvé sa voie
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    Entre Rodez et Prévinquières, l’Aveyron a trouvé sa voie
Publié le
Rui Dos Santos

Née aux portes du département, en terre lozérienne, (presque) à portée de jumelles du château de Sévérac, la rivière Aveyron s’élance pour 291 kilomètres, avant de se jeter dans le Tarn, entre Lafrançaise et Villemade, en Tarn-et-Garonne. Elle tourne le dos à Rodez quelques hectomètres après le pont de Layoule (1), non sans avoir arrosé au passage les jardins ouvriers de Labardie, et s’en va chatouiller, pour terminer son périple aveyronnais, deux autres Grands Sites, qui ne font plus qu’un depuis que Midi-Pyrénées est devenue Occitanie, Villefranche-de-Rouergue et Najac.

Du chef-lieu de l’Aveyron jusqu’à ce qu’il prenne la nationalité tarn-et-garonnaise, ce cours d’eau est suivi de près par le GR62b, un chemin de grande randonnée très fréquenté, qui permet de tutoyer les charmes et tous les trésors de cette rivière qui quitte le département près de Laguépie, après avoir dessiné des gorges particulièrement sauvages, accessibles uniquement à pied. Mais, sans pousser jusqu’à la Perle du Rouergue, la plus imposante des bastides du territoire fondée en 1252, construite autour de sa collégiale Notre-Dame et qui a su conserver son plan d’urbanisme médiéval en damier, la partie entre Rodez et Prévinquières, soit une cinquantaine de kilomètres, vaut déjà le déplacement. Suivez le guide…

Alors que Rodez est déjà dans les rétroviseurs, après un ludique passage à gué peu avant la ferme de Brienne, le GR62b mène au pont de La Cureye. L’occasion de faire une pause et de s’accorder un crochet hors circuit. Allez, 800 mètres et 10 minutes de plus, ce n’est pas le bout du monde ! Ce petit supplément mène Ampiac, un coquet village avec un château du XIe siècle à tourelles d’angles (2), appartenant à un privé, et une église gothique du XVe siècle avec clocher décoré de gargouilles. Il est déjà temps de repartir. Proche du village et des ruines du moulin du même nom, le pont de Comencau (3) enjambe l’Aveyron à la limite des communes de Moyrazès et de Druelle, toujours sur le GR62b, chemin qui marche là sur les pas de la voie romaine, trait d’union, à une époque que même les plus de 20 ans n’ont pas pu connaître, entre Rodez (Segodunum) et Villefranche-de-Rouergue (Carantomagus). Datant, lui, de 1458, long d’une quarantaine de mètres, s’appuyant sur quatre piliers, cet ouvrage en schiste (Combecau au registre du cadastre, qui signifie vallée chaude en occitan) a été restauré pierre par pierre par l’association des Amis du pont de Comencau. Les garde-corps auraient été construits par les usagers riverains du début du XXe siècle pour des raisons de sécurité.

La vie de château à Belcastel

Après avoir enchaîné chemins de terre et petite route, par la ferme d’Ayrolles, le circuit prend de la hauteur et, au détour d’un grand lacet, rejoint Saint-Clément, un hameau construit sur un promontoire dominant les gorges de l’Aveyron, abritant une très ancienne chapelle préromane à nef unique (4). Quelques kilomètres plus loin, après une étape qui vaut le coup d’œil à Mayran, son église (5) et sa croix gothique sculptée sur la place du village, c’est LE haut lieu de cette promenade qui se présente sur le devant de la scène.

Dans un cadre d’exception, les pieds dans la rivière Aveyron et la tête dans les étoiles, posé délicatement dans un magnifique écrin de verdure, Belcastel (6) est un village (classé parmi Les plus beaux) de caractère, avec son château fier et dominateur des Xe, XIIe et XVe siècles, restauré par le célèbre architecte Fernand Pouillon et propriété de l’Américaine Heidi Leigh. Le château de Belcastel n’est pas seulement un monument historique et un miracle architectural, mais il abrite également plusieurs galeries d’art. Cet été, les visiteurs peuvent découvrir les expositions de l’Américaine Crystal Wagner et de l’Alsacien Pierre Matter. Belcastel, c’est aussi son pont et son église du XIVe siècle, ses calades (ruelles pavées), ses maisons traditionnelles, ses fours, ses métiers à ferrer. Sans oublier, bien sûr, Nicole et Michèle Fagegaltier, infatigables ambassadrices de leur village avec leur cuisine étoilée au Michelin, servie au restaurant du Vieux Pont.

"Visiteur, souviens-toi. Début 1944, le Maquis du Guesclin, formé par des hommes du pays, fut constitué tout près d’ici". Gravée sur la façade de l’église Saint-Félix de Mirabel (7), village perché sur un éperon rocheux, cette référence historique à la Seconde guerre mondiale plante le décor. Elle invite à parcourir "Le chemin de la Résistance" (8), une balade balisée de 13 kilomètres (indiquée en 3h30’), qui longe parfois l’Aveyron (empruntant donc le GR62b) ou qui prend ensuite de la hauteur au-dessus du pont de Mirabel. Une association de bénévoles passionnés de Prévinquières a ainsi pris son bâton de pèlerin, reconstruisant près du lieu-dit Mièjesoules un camp de résistants (coiffeur, tailleur, magasin de vivres, infirmière…), ravitaillé depuis le village de Regardet. Après ce rendez-vous fort en émotions, la balade du jour prend fin. Et oui déjà ! Elle se termine donc à Prévinquières (9), un village ancien, jadis fortifié (quartier de la Fon, Le Tinal, le Portail haut, la forge), dans lequel les marcheurs pénètrent par une tour. Les maisons du XVIe siècle à encorbellements et à colombages s’élèvent le long d’étroites ruelles.

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