Football : Rodez a rendez-vous avec l’histoire
J-4. Ce vendredi 26 juillet face à Auxerre, le Raf entamera son aventure dans l’antichambre de l’élite du football français. D’ores et déjà, des instants historiques en perspective.
Dans la moiteur d’un soir de juillet, on s’attend déjà à voir nos poils se dresser peu avant 20 heures. S’enivrant du protocole de la Domino’s Ligue 2 au coup d’envoi réel d’une première journée, de la toute première saison du Rodez Aveyron football à ce niveau. Pierre-Olivier Murat, le président, l’a toujours sauvagement espéré, son manager général Gregory Ursule, forcément songé avec passion. Les Pierre Bardy, Ugo Bonnet ou Pierre Ruffaut y ont travaillé sans relâche, d’abord en n’osant y croire, puis en faisant passer avec brio leur rêve à la réalité. Les supporters, eux, en ont pris plein les mirettes ; jusqu’à, pour beaucoup, les voir se rougir avant de carrément pleurer à chaudes larmes au printemps dernier.
Première
Alors ce vendredi, sur les bords de la Garonne, face à l’AJ Auxerre, un monument du football français, l’émotion va forcément être au rendez-vous pour tout ce peuple sang et or qui devrait se retrouver en masse – enfin on l’espère – dans un Stadium de Toulouse faisant office de remplaçant au mythique Paul-Lignon de la rue Vieussens ; le temps que ce dernier se mette aux normes de la Ligue 2 en même temps qu’il change (enfin) de siècle. Les David Douline, Arthur Desmas, Amiran Sanaia and Co devront ainsi, à nouveau, se montrer à la hauteur de l’histoire. La leur. Celle du club. Celle des Ruthénois et des Aveyronnais. Celle qu’eux, les héros des chapitres précédents, aidés par les nouveaux venus, vont écrire durant les dix mois de compétition acharnée qui les attendent.
Car la page qui leur fait face est blanche. Vierge de tout temps de passage. On a souvent écrit que le club du piton avait attendu 26 ans pour retrouver le deuxième niveau français. C’est à moitié vrai. Donc tout aussi fautif. Car du temps de la formidable épopée des hommes de Michel Poisson en D2, à la fin des années 80 et au début de la décennie 90, le deuxième échelon hexagonal était davantage dilué, comptant deux groupes. D’ailleurs Murat y tient : "C’est une première, oui ! Même Michel me le dit. "
Son statut professionnel validé, le Raf peut donc se présenter aujourd’hui à la porte des 40 meilleurs clubs français avec enthousiasme. Il entend bien ne pas rester sur le seuil, et rentrer sans tarder dans un monde qui fait autant rêver Rodez qu’il peut le questionner. En effet, les référentiels ne sont désormais plus du tout les mêmes. L’argent et les à-côtés générés par le foot business sont à portée. L’accélération médiatique est une réalité, bien aidée en cela par les caméras et les fameux droits télé. La démesure devient la norme, même si la L2 reste un laboratoire vis-à-vis de sa grande sœur, la Ligue 1.
Le monde professionnel à la sauce ruthénoise
Mais, promis, le club sait d’où il vient. Il le répète en tout cas. Et ses choix le démontrent jusque-là. D’ailleurs, sur le rectangle vert, ce qui a fait sa force ces dernières saisons devrait encore être de rigueur. Le 3-5-2 du coach Laurent Peyrelade, boosté à la grinta collective d’un groupe de joueurs hyper soudé, bien là pour tenter d’embêter les grosses cylindrées de ce championnat. Les Lorient, Guingamp ou encore Lens, aux économies bien supérieures. Dans les bureaux également, il semble qu’on n’est pas eu les yeux plus gros que le ventre. Quitte d’ailleurs, peut-être, à souffrir par moments de certaines comparaisons avec d’autres. C’est un parti pris. Celui de digérer ce monde professionnel grâce à sa sauce ruthénoise.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?