Hier un village à Flagnac : poésie rurale grandeur nature

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  • Christian Roques, enfant du pays, à l'origine du spectacle "Hier un village".
    Christian Roques, enfant du pays, à l'origine du spectacle "Hier un village". Rui Dos Santos
  • Un spectacle plébiscité avec 20 000 spectateurs pour les sept représentations.
    Un spectacle plébiscité avec 20 000 spectateurs pour les sept représentations. Repro CPA
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Rui Dos Santos

L’histoire de Hier un village à Flagnac, dont la 38e édition sera servie à partir de ce jeudi 25 juillet, avec sept dates au menu, est une fresque simple, authentique, chargée d’émotion. Ce sont ainsi 350 figurants qui se retrouvent sur scène pour raconter la vie des campagnes à travers de multiples tableaux. Mais, Hier un village, c’est aussi l’histoire d’une belle passion, celle de Christian Roques.
 

Après avoir fait ses classes dans le Nord-Aveyron, Christian Roques est rentré au pays. Né, en 1948, à Saint-Parthem, dans une fratrie de quatre garçons (il était le deu-xième), il a posé, avec son épouse Marie-Christine, son cartable et ses affaires scolaires à l’école de Flagnac en 1976. Voulant rapidement s’impliquer dans la vie du village, l’instituteur a rejoint le comité des fêtes. La première année, il a tenu le casse-bouteilles le long de l’épicerie. La deuxième, il a animé un tiercé de chèvres. Ayant pris ses marques, avec un peu plus de temps, il a « réfléchi à autre chose ». Après les années cavalcades, quatre au total, il a poussé le bouchon (encore) plus loin : « Il y avait des gens qui aimaient se costumer et jouer des scènes ».
À cette même époque, il a travaillé en Vendée, dans un centre de vacances à La Faute-sur-Mer. « J’avais déjà rêvé de quelque chose dans le genre et un jour, j’ai vu Le Puy-du-Fou, se souvient Christian Roques. Mais, pas question de plagier car la copie est toujours moins belle que l’original. Et puis, on n’avait pas de décor naturel (un château, une cathédrale). Il fallait donc faire preuve d’imagination, inventer un “truc” à nous ». Il a commencé par proposer, le jour de la fête, des intervillages, en écrivant un scénario baptisé Les noces rouergates. Dans la foulée, le soir venu, en sollicitant Bernard Cauhapé pour le volet technique, il a proposé un spectacle. « Il s’est vraiment passé quelque chose, glisse Christian Roques, en ouvrant le tiroir à souvenirs. Il y a eu une émotion pas possible. Il fallait continuer ». Ce qui allait devenir le spectacle son et lumière Hier un village venait de naître. Le 18 juillet 1982.

Christian Roques, un homme et une flamme !

Ce format, intégré dans le cadre des festivités, a ainsi duré pendant 5 ans avant de prendre une autre dimension. Dès 1987, il a basculé sur trois soirées, avec les décors en carton installés dans le pré de La Garrigal. Les bénévoles y croyaient dur comme fer et les décors aussi ont été progressivement construits en dur. Quant aux spectateurs, ils prenaient place sur les bottes de paille sur la pente de cet amphithéâtre naturel.
En 1995, le doute a pris place en haut de l’affiche et le spectacle est resté en coulisses. Silencieux. Faute de terrain de jeu. Cette année-là, il a été envisagé de déménager dans le parc du château de La Griffoulière. La solution n’a pas eu de suite. Heureusement, comme la mairie est devenue propriétaire du site de La Garrigal, Hier un village a pu retrouver son lieu magique, historique. Il a repris son envol en 1996 et déploie depuis ses ailes. En gagnant de l’envergure à chaque édition. Le blé a poussé, les raisin de la vigne sont mûrs, le ruisseau coule sous le petit pont de pierres, la cloche de l’église sonne, le bistrot ouvre ses portes, la place du village s’anime. Dans cette fresque, où la technique est au service de l’émotion, le vieux paysan colporte dans sa musette l’histoire de son village. Une histoire écrite par Christian Roques avec des souvenirs d’enfance.
1982-2019, qu’est-ce qui a donc changé ? « Les tableaux (le terrain de rugby en 2008, la construction du château de Pagax en 2014, la rénovation du plan d’eau cette année pour les événements les plus significatifs), l’utilisation des nouvelles technologies (vidéo mapping en 2015), pour ne citer que la partie visible de l’iceberg », souligne le président de l’association née en 1998 et qui compte aujourd’hui près de 700 adhérents, dont 350 à 400 (figurants, techniciens, accueil, sécurité) sont à pied d’œuvre lors des sept dates Avec un budget de 300 000€. « En revanche, il y a des choses qui n’ont pas pris une ride en près de quatre décennies », s’empresse-t-il de lancer, avant de lister : « État d’esprit, solidarité, échanges ». Il résume volontiers, les yeux humides : « Il y a une âme flagnacoise. C’est notre ADN ! ». Plus que quelques heures avant de voir Jeannou remonter, lentement, tout voûté, le site et le temps. Le rideau va se lever, les acteurs sont prêts. Impatients même. Que le spectacle commence !
« On n’a jamais été frappés par la folie des grandeurs. On a toujours gardé les pieds sur terre », conclut Christian Roques. Et ça marche fort. Un plaisir qui dure depuis 1982. Ils seront encore près de 20 000 à en témoigner à partir de demain soir.

2019 : de nouveaux effets, de nouvelles émotions aussi

La 38e édition de Hier un village aura lieu du jeudi 25 au samedi 27 juillet, puis du jeudi 1er au samedi 3 août, et lundi 5 août, à Flagnac. Le début du spectacle est fixé à 22 h 15 (durée 1h45’) et la billetterie est ouverte à partir de 19 heures. Les tarifs : 20€ pour les adultes, 10€ pour les enfants âgés de 7 à 12 ans, gratuit (avec place assise) pour les moins de 7 ans. Les parkings sont surveillés et gratuits, avec une navette gratuite « Le petit train » réservée aux personnes à mobilité gratuite, des parkings jusqu’au site du spectacle. Pour réserver les places : soit au bureau de l’association à Flagnac (à côté de la mairie), soit par téléphone au 05 65 64 09 92 (paiement par carte bleue), soit sur le site internet www.hierunvillage.com. Il est possible d’acheter des billets aux guichets les soirs de spectacle, à partir de 19 heures.
Quelle est la grande nouveauté 2019 ? Le plan d’eau s’anime ! « Un nouveau décor, un espace scénique plus grand et des effets jamais vus », se réjouit Christian Roques. Et l’intéressé de poursuivre : « En (presque) quatre décennies, hormis donc ceux de 1995, ce sont les travaux les plus importants réalisés sur le site ». Soit une enveloppe de 85 000€. Le bassin où virevoltent les jeunes danseuses a été totalement changé avec, selon les propres termes du fondateur, un double objectif : « Un fonctionnement plus rationnel et gaspiller moins d’eau ». « On vise une politique écoresponsable, assure-t-il. Avec un impératif économique et environnemental en raison d’importantes et onéreuses fuites ». Après un crochet par Les Albres et Marcillac, la présidente de la région Occitanie Carole Delga sera présente, demain soir, à Flagnac pour inaugurer ces aménagements et elle assistera ensuite à la première des sept soirées 2019 de Hier un village.

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