Rodez. Jean-Michel Blanquer en Aveyron : "Il n’y aura pas de fermetures d’écoles"
Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, est en visite dans l’Aveyron ce jeudi. Avant son arrivée, il s’est confié. Entretien.
Pas de vacances pour le ministre de l’Éducation. Après un début d’été agité, entre le report du brevet pour cause de canicule et la grève des copies du bac, Jean-Michel Blanquer est en Aveyronce jeudi. Avec plusieurs rendez-vous au programme : un déjeuner à la base de loisirs de l’Anse du lac (Pont-de-Salars), entouré de jeunes, puis une visite du centre de secours à Espalion et du château de Calmont-d’Olt pour y rencontrer les membres d’une colonie de vacances.
Dans quel cadre s’inscrit votre visite dans notre département ?
Avec Gabriel Attal (secrétaire d’État auprès du ministère de l’Éducation et de la Jeunesse, lire par ailleurs), nous voulions venir à la rencontre des jeunes aveyronnais et de ceux qui passent leurs vacances dans cette région.
Nous allons notamment voir comment se déroulent les colonies de vacances et leurs activités que je souhaite le plus épanouissantes et enrichissantes pour eux.
"Un village sans école est un village qui se meurt". C’est en ces termes que plusieurs maires ruraux de l’Aveyron ont interpellé votre gouvernement lors du Grand débat. Avez-vous conscience de l’importance de l’école pour le monde rural ?
Je suis tout à fait conscient depuis très longtemps de l’importance de la place de l’école dans le monde rural. Les maires de l’Aveyron et les autres ont été entendus lors du Grand débat. Le président a clairement indiqué qu’il n’y aurait plus de fermetures d’écoles sans leur accord.
Il ne faut pas oublier que l’école primaire rurale est une école qui fait mieux réussir les enfants que la moyenne des écoles primaires en France. L’école, c’est un élément central de la vie d’un village.
Le grand sujet en réalité est celui de la démographie dans le monde rural. Notre objectif est d’aider les maires à rendre leurs territoires attractifs pour que de jeunes couples s’y installent. Et l’école est un élément essentiel de cette dynamique.
Vous confirmez donc qu’il n’y aura aucune fermeture d’école à la prochaine rentrée et jusqu’à la fin du mandat ?
Oui, je peux l’affirmer. Hormis si un maire le désire, notamment dans le cadre d’un regroupement de communes.
Récemment, les écoles primaires de l’Aveyron ont voté massivement pour un retour à la semaine de quatre jours. Est-ce une bonne chose selon vous ?
Je pense qu’il faut rester pragmatique sur cette question et laisser la liberté aux acteurs de terrain de choisir la solution qui correspond le mieux à leur territoire. Nous avons lancé le "plan mercredi", pour accompagner les collectivités dans le développement d’activités sportives, culturelles ou de nature le mercredi.
Les rythmes des collèges et des lycées doivent-ils également être revus dans le futur ?
Encore une fois, il faut faire preuve de souplesse. Chaque situation locale peut appeler des réponses différentes. On vient, par exemple, de lancer un appel à projets pour des établissements qui souhaiteraient pouvoir organiser les cours le matin et axer l’après-midi sur les activités sportives.
L’Aveyron compte également plusieurs écoles sur le modèle de classes bilingues avec l’occitan. L’apprentissage des langues régionales sert-il réellement à l’enfant ?
Notre politique est tout à fait bienveillante par rapport à l’occitan. Dès lors que cela est réalisé dans un esprit d’ouverture, le bilinguisme est toujours une bonne chose pour l’enfant. Notre priorité est de développer un vivier de locuteurs en occitan permettant de fournir plus de candidats aux concours de recrutement des professeurs. Nous travaillons aussi pour sécuriser les parcours bilingues de la maternelle au lycée. Le lycée où l’offre de l’occitan a été étendue à de nouveaux établissements dans le cadre de la réforme du baccalauréat en cours. Mais, ma première des priorités est que tous les enfants sachent bien lire, écrire et compter en Français.
Votre grand projet, la réforme du baccalauréat, qui doit entrer en vigueur en 2021, ne fait toujours pas l’unanimité. Ne craignez-vous pas de nouveaux remous d’ici là et comment allez-vous y faire face ?
Les premières remontées sur la réforme du bac font surtout état d’élèves très heureux ! Ils aiment cette nouvelle liberté qui leur permet de choisir des matières qu’ils affectionnent et dans lesquelles ils pourront davantage progresser. Après, c’est normal qu’il y ait des inquiétudes autour d’une réforme aussi profonde. On en tient compte mais les premières remontées sont très enthousiasmantes et la réforme est d’ores et déjà bien engagée.
Une rencontre avec les syndicats est-elle prévue à ce sujet lors de votre visite, ce jeudi ?
Ma porte est toujours ouverte. Si une demande est faite, ils seront reçus par mon conseiller lors de mon déplacement.
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