Portraits de Capdenac

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    Capdenac. Repro CP
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Textes et photos : Rui Dos santos

Capdenac-Gare est née sous une bonne étoile. Une étoile ferroviaire en l’occurrence. Forte aujourd’hui de 4 800 habitants, elle a vu le jour en 1858 pour devenir la plaque tournante de tout le sud du Massif Central grâce donc à ce nœud ferroviaire implanté au lieu-dit Le Tinsou. La ville s’est développée de manière spectaculaire dans les décennies suivantes, devenant chef-lieu
de commune en 1891, puis chef-lieu de canton en 1922. D’abord centrée sur le chemin de fer (le pont Eiffel permet toujours de sauter le Lot), son activité économique se diversifie rapidement. Spécialisée dans les métiers de l’agroalimentaire (Raynal et Roquelaure en est toujours un fleuron aujourd’hui), la ville a développé aussi, à partir des années 50, des entreprises liées aux travaux publics, à l’aéronautique et à la filière biologique. Construite sur un plan régulier (larges places, habitations avec jardins), Capdenac-Gare présente une architecture marquée par l’ère industrielle.
 

L'équipe de Derrière le Hublot.
L'équipe de Derrière le Hublot. Repro CP

Derrière le Hublot, l'équipe

Originaires, respectivement, de Dordogne, du Massif Central et de Montpellier, Delphine, Simon et Julia sont salariés de Derrière le Hublot depuis douze ans, deux ans et dix-huit-mois. S’ils ne vivent pas tous les trois à Capdenac, ils lâchent toutefois à l’unisson : « Les habitants sont très accueillants et la qualité de vie ici est vraiment chouette ». Ils poursuivent en chœur : « On a une chance inouïe au niveau des activités et des lieux auxquels on a accès : le centre aquatique, le cinéma, la médiathèque, les clubs sportifs, les associations culturelles ». Avec un clin d’œil bien sûr pour celle dans laquelle ils travaillent et qui est un acteur majeur du territoire. Elle est source, en effet, de rencontres, d’échanges, d’ouverture. Les trois collègues se plaisent à saluer également « l’environnement naturel » dans lequel baigne Capdenac, « une ville à taille humaine ». Alors que Simon, qui n’avait pas de voiture, a apprécié de « tout pouvoir faire à pied », Julia croise les doigts pour « le maintien du train » et, avec Delphine, elles formulent un vœu : « Il manque un cœur de ville, un centre-bourg identifié. On imagine, par exemple, la place du 14 juillet aménagée en lieu de vie, de rassemblement ».


Brigitte Billiet.
Brigitte Billiet. Repro CP

Le sourire de l'OT

Après, notamment, la région parisienne, le Pas de Calais et même l’étranger, Brigitte Billiet a pris ses quartiers dans la région en 1982. Et cette Alsacienne de naissance, devenue aveyronnaise de cœur, a intégré voilà vingt-deux ans l’office de tourisme de Capdenac, rattaché depuis quelques années au Grand Figeac. Que recherchent les visiteurs ? Elle liste, dans le désordre : « Le calme, le plaisir d’être en dehors des grands centres touristiques mais avec de nombreux trésors à découvrir, les divers sites qui ont un lien étroit avec le Moyen Âge, la verdure ». Elle en parle d’autant plus facilement que, à titre personnel, elle partage l’élan de ces personnes de passage. Mais, et elle est bien placée pour savoir, « le tourisme n’est pas (encore) la locomotive de l’attractivité ! ». Elle explique : « Capdenac a le potentiel pour que ce soit le cas mais ce territoire est méconnu. Il y a, par exemple, le nœud ferroviaire, le tunnel de navigation, le tourisme industriel ». Et de conclure : « La ville est bien placée pour rayonner mais, pour l’instant, elle brille surtout par un tourisme familial avec des personnes qui effectuent un retour aux sources ».


José Rubio
José Rubio Repro CP

La balle au bond

S’il est né à Paris, en 1963, José Rubio a posé ses valises à Capdenac-Gare en 1984. Il a pris les rênes du club de basket en 1998 et, en deux décennies, le nombre de licenciés est passé de 77 à 280 ! Faisant de l’Alba (association Lot basket Aveyron, en entente avec Figeac) le huitième club d’Occitanie au niveau des effectifs. Très impliqué au sein de l’association qu’il préside, José Rubio est aussi « très à l’écoute » de sa ville, qu’il qualifie clairement de « dortoir ». II précise : « C’est paradoxal car elle est dynamique et sportive mais les gens se “mélangent” peu. Ils se contentent de leur univers ». En revanche, il en apprécie « le calme, le caractère des habitants et la mixité due probablement à son passé cheminot. Le brassage est une chance ». Il poursuit sur le sujet : « Comme c’est un carrefour, chacun apporte son histoire, sa culture, ses traditions. Ce mélange est vraiment intéressant ». Il en profite pour un clin d’œil plus personnel, faisant allusion à « une richesse familiale extraordinaire » : « J’ai mes deux enfants qui travaillent à Capdenac. Je peux donc voir mes petits-enfants (presque) tous les jours ».

 

Stéphane Bérard.
Stéphane Bérard. Repro CP

Monsieur le maire

Élu en 2001 (adjoint aux sports et à la jeunesse), maire depuis 2008, Stéphane Bérard, 47 ans, est affirmatif : « Capdenac est une petite ville avec les services d’une plus grande ! ». Et de préciser volontiers : « Elle est fière de son histoire mais elle a lutté pour se transformer. Elle est, à la fois, rurale et moderne ». L’élu insiste ainsi sur « l’attractivité », liée, notamment, à « la qualité de vie et au développement de l’économie ». La population peut donc trouver services publics, commerces de proximité, écoles. Stéphane Bérard se plaît aussi à mettre l’accent sur « un tissu associatif qui surprend » avec pas moins de 70 associations culturelles, sportives et caritatives. Le maire coupe court à ce qu’il entend « trop souvent » : « Capdenac n’est pas une ville-dortoir ! ». Il conclut : « La force économique nous encourage cependant à de l’ambition au niveau de l’habitat avec le développement de la politique d’urbanisme ».
 

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