Le Festival en Bastides déambule depuis 2000 en Aveyron
Lancé par les Espaces culturels villefranchois, le rendez-vous estival, programmé début août, a pris forme au sein de trois bastides (Villefranche-de-Rouergue, Villeneuve et Najac), avant de s’ouvrir également à La Bastide-l’évêque, à Sauveterre-de-Rouergue, à Rieupeyroux et au Bas Ségala (Vabre-Tizac et Saint-Salvadou).
C’est à la suite d’une conversation informelle, devant les portes du théâtre municipal, avec le sous-préfet de l’époque, Antoine André, qu’est né le Festival en Bastides dont la 20e édition se déroule du 5 au 10 août (lire ci-contre). Cofondatrice et présidente des Espaces culturels villefranchois, depuis 1986, Christiane Lauriac souhaitait proposer « autre chose », notamment en période estivale. Le pari était loin d’être gagné, mais, comme à son habitude, elle ne voulait pas perdre de temps. Moins d’un an plus tard, la première édition du Festival en Bastides venait éveiller la curiosité des amateurs (ou pas d’ailleurs) du théâtre et des spectacles de rue.
« Nous partions vraiment de zéro sans savoir où cela nous mènerait, se souvient-elle. Personne n’était derrière pour nous aider, même financièrement. Cette année-là, nous avons accueilli une jeune stagiaire à l’association. Et, toutes les deux, nous nous sommes improvisées productrices de festival. » Avec trois bouts de ficelle et surtout beaucoup de culot, Christiane Lauriac et Lydie Bouzin (photo ci-dessus) ont pris la route pour Aurillac et, ensuite, Avignon. « En 1999, il n’existait pas tous les moyens de communication d’aujourd’hui. Alors, nous attendions les artistes à la sortie de leur représentation et nous leur proposions de venir à Villefranche pour un festival qui n’existait pas encore. Que de souvenirs et de fous rires mémorables ! »
Surtout, certaines troupes ont adhéré pour lancer sur les rails cette manifestation tant attendue au sein des bastides de Najac, de Villeneuve et de Villefranche. « Avec les Espaces culturels, nous avions l’habitude de travailler avec Hubert Bouyssière et Raymond Audouard, les maires de ces deux communes. Dans notre esprit, nous n’en étions pas encore à nous ouvrir vers d’autres. » Le succès a été au rendez-vous, le mariage entre spectacles et patrimoine ayant séduit petits et grands. Si bien que, envisagé au départ en biennale, le Festival est revenu en 2001.
Défendre la culture
« Nous avons pris un plaisir fou à mettre ces éditions sur pied. Avec, en autres, Lucette Rouvière, Anne Manotte, Lydie Pascal et tant d’autres que j’oublie, nous avons monté une cantine à l’école de Pendariès et nous mangions avec les artistes à la bonne “franquette”. Tout le monde mettait la main à la pâte et nous inventions pas mal de choses au fur et à mesure… »
C’est en 2005 que le Festival ouvre ses portes à La Bastide-l’évêque et à Sauveterre-de-Rouergue. « Les gens nous suivaient et nous étions même étonnés qu’il y en ait autant ! Du coup, la manifestation prenait tout son sens avec l’arrivée de deux nouvelles bastides. Le plus gros inconvénient, c’était surtout la partie financière. Ceux qui devaient nous aider nous tournaient en fait le dos. Après, nous étions également tributaires des décisions communales, comme en 2006, lorsque Villeneuve et La Bastide nous quittaient faute de budget. »
Ces deux communes sont revenues un an plus tard, au moment où Christiane Lauriac quittait l’association pour suivre son époux, Bernard, à Madagascar. Monique Fréjaville prenait les rênes des Espaces culturels, épaulée par Alain Orcibal (jusqu’en 2015) pour le Festival.
En 2010, l’édition accueille Rieupeyroux et pas moins d’une trentaine de compagnies ; le budget est d’ailleurs de 131 300 €. La notoriété du Festival a largement dépassé les frontières du département. Pour preuve, des familles calquent leurs vacances en Aveyron début août afin d’assister aux spectacles. Seulement, les coupes budgétaires des différentes institutions – « et pourtant, comme l’ont souvent répété Christiane Lauriac, et ensuite le duo Monique Fréjaville-Alain Orcibal, nous défendons la culture » –, obligent les organisateurs à se montrer créatifs, tout en espérant la générosité du public au « chapeau ».
André Nouviale a pris la relève d’Alain Orcibal en 2016 (année où Sauveterre a fait impasse) ; un an plus tard, Vabre-Tizac s’est invitée parmi les Bastides, imitée en 2018 par Saint-Salvadou. Cette année, c’est Francisco Gomès aux manettes avec pour la première fois, une programmation « off »… et tant d’histoires encore à écrire.
La 20e édition en 2019…
La 20e édition des arts de la rue du Festival en Bastides se déroule du 5 au 10 août avec un menu alléchant. La nouveauté, cette année, c’est une programmation « in », bien entendu, mais également « off » les 6 (Rieupeyroux), 9 et 10 août (Villefranche).
Lundi 5 août (La Bastide-l’Évêque et Vabre-Tizac). À La Bastide-l’Évêque, trois représentations au château de Réquista (14 h 30), au parking des vestiaires (16 heures) et au stade (17 h 30) ; une représentation à Vabre-Tizac, place de l’église, à 21 h 30.
Mardi 6 août (Rieupeyroux). Trois représentations à la fontaine du lac (16 heures), rue Saint-Martial (17 h 15) et au jardin public (18 h 15).
Mercredi 7 août (Najac). Quatre représentations dans la cour de l’école (15 heures), place et rue du Bourguet (16 h 30), parking de la salle des fêtes (18 heures) et parking de la Poste (21 h 30).
Jeudi 8 août (Villeneuve et Sauveterre-de-Rouergue). À Villeneuve, trois représentations place des Conques (15 heures), place de la Capelade (16 h 20) et au Sol de la Dîme (17 h 45) ; à Sauveterre, quatre représentations, espace Lapérouse (15 heures), rue du pavé du Roi (16 h 30), départ du four banal (1 7h 15) et place des Arcades (18 h 15).
Jeudi 8 août toujours, spectacle à Villefranche, place Bernard-Lhez, à 21 h 30.
Vendredi 9 et samedi 10 août à Villefranche. Un programme riche pour le « in » et le « off » à découvrir sur le site espaces-culturels.fr
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