Millau. Sud-Aveyron : une randonnée pour savourer le temps
Des randonnées sont proposées avec un repas à l’aligot au beau milieu du Larzac.
Certains rêvent du concept depuis de nombreuses semaines avant d’entamer leurs vacances. L’office de tourisme Millau grands causses propose, depuis cette saison, l’expérience décalée d’une randonnée au crépuscule et d’un aligot en guise de récompense. Le terme randonnée n’est pas vraiment approprié : il s’agit plutôt d’une balade. En près de 4 heures d’activités, ce sont environ 2,5 km qui sont parcourus par les aventuriers d’un soir, autour du chaos rocheux du Rajal del Gorp. " C’est un éloge à la lenteur", se plaît à dire Fabrice Zamuner, responsable des animations à l’office de tourisme et guide "pour le plaisir". "C’est ce que je fais avec des amis hors saison et je trouvais intéressant de proposer ce moment suspendu à des visiteurs", explique le passionné de géologie. Ainsi, tout le public, quel que soit le niveau de chacun peut participer à ce moment hors du temps, à condition de réserver : le guide restreint le groupe à une douzaine de participants, pour plus d’interactions.
Participatif et reposant
Avant même d’emprunter le petit sentier qui va nous éloigner, le temps de quelques heurs, du tumulte de la vie de tous les jours, le ton est donné : chacun devra mettre la main à la pâte. Mais avant d’arriver dans la cuisine ouverte sur le Larzac, les randonneurs se relaient pour porter les vivres et les réchauds. Vendéens, Castrais et Lyonnais partagent cette session et échangent leurs bons plans pour les vacances. Le tout ponctué par des arrêts fréquents du guide, pas en manque d’anecdotes, agrémentées d’humour. Différencier le climat de la météo, l’altitude du relief, raconter l’histoire du causse du Larzac et son relief inversé, la balade a été riche d’apprentissage en tout genre.
Rrepas partagé à la belle étoile
Après plus de 2 heures de balade, le moment tant attendu de sortir saucisse et aligot est arrivé. Chacun son tour, les visiteurs sont mis à contribution pour tourner et faire filer l’aligot, avec plus ou moins de réussite. Pour le dessert, chacun est invité à apporter quelque chose à partager, de quoi découvrir de nouvelles saveurs. À 10 minutes de Millau, avec une vue à 360° sur les steppes désertiques, le dépaysement est total. L’occasion pour Fabrice Zamuner de sensibiliser ses partenaires de balades à la protection de l’environnement. "La cardabelle était une plante commune ici mais elle est devenue rare à cause de l’abus de certains au niveau de la cueillette", déplore-t-il. Heureusement, les lieux jouissent de la présence de 58 orchidées différentes, sur la centaine référencée en France, observables au mois de juin. Le buis, malgré la présence de la pyrale à Millau, abonde ici, à 800 m d’altitude. "Il y a plusieurs degrés d’écart selon l’altitude et c’est peut-être la solution. Chaque jour, c’est comme si le climat du sud gagnait 12 m", détaille le guide.
Après quelques tranches de saucisse et de rigolade, le moment est venu de plier bagage, lumière frontale sur la tête. Le petit groupe pensait rejoindre tranquillement leurs véhicules mais le guide a réservé un dernier moment suspendu. Toutes lumières éteintes, le vent soufflant légèrement comme seul bruit aux alentours, le guide invite les visiteurs à voyager dans les étoiles et distille ses dernières anecdotes. Botanique, géologie, spéléologie, astronomes, tous les domaines sont balayés pour permettre aux visiteurs de tous les âges de repartir repus… Du repas comme des connaissances.
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