Bozouls : balade bucolique autour du canyon

Un canyon en forme de fer à cheval de 400 mètres de long et de 100 mètres de profondeur : "le Trou de Bozouls", comme le nomment encore bon nombre d’Aveyronnais, renferme bien des trésors. Classée Espace naturel sensible cette curiosité naturelle a été sculptée durant des millénaires par le Dourdou, ce paisible cours d’eau qui coule en son fond en poursuivant son action. A moins, comme l’atteste une ancienne légende, que cela ne soit l’œuvre du diable qui, nuit après nuit, a creusé ce trou pour faire écrouler Sainte-Fauste, l’église romane du XIIe siècle trônant sur l’éperon rocheux au cœur du canyon. Une histoire, comme beaucoup d’autres, que l’on peut découvrir sur place en arpentant les différents sentiers de randonnée pédestre (PR1, 2 ou 3). Nul besoin pour ça d’avoir des jambes de pèlerin, un cœur de jogger ou encore le souffle d’un tri athlète, car plusieurs variantes sont proposées pour éviter voire contourner certaines difficultés (les dénivelés notamment). Et oui, ils ont pensé à tous, les techniciens et baliseurs – ils sont 120 bénévoles – du Comité départemental de la randonnée pédestre de l’Aveyron.

Faune, flore et patrimoine

"Qu’il soit sportif ou ludique (ou les deux à la fois) le circuit doit être jalonné de choses à voir", explique Lionel Vidal. Contacté pour conseiller une balade Coup de cœur "instructive, accessible et familiale", l’agent de développement au sein du Comité départemental de la randonnée pédestre n’a pas eu à réfléchir longtemps pour conseiller "Bozouls et son canyon."

"Il y a le sentier botanique, de la faune et beaucoup de patrimoine, avance le féru de randonnée. Et en plus c’est à deux pas de Rodez", ajoute-t-il en guise de conclusion. Vendu ! Cartes, dépliants et catalogues en main, nous voilà partis en direction de cette curiosité géologique qui faisait office de plancher marin quelques millions d’années plus tôt. Aujourd’hui Bozouls est un charmant village qui s’étire tout en longueur sur le plateau calcaire du Causse Comtal. La majorité du village s’est développée sur la partie est, en bordure du canyon. Mais le cœur médiéval, avec l’église Sainte-Fauste et le quartier de l’ancien château, se situe sur l’éperon rocheux seulement accessible par le sud. Même s’il n’y a aujourd’hui plus de château, c’est toujours comme ça que l’on nomme cette partie du village, où se sont implantés les premiers habitants. L’église Sainte-Fauste en grès rouge a subi plusieurs modifications au fil des siècles. Outre sa beauté et le fait que son clocher abrite une importante colonie de chauve-souris, sa particularité tient du fait de l’inclinaison de ses piliers. Une inclinaison provoquée par l’action du poids de l’ancien toit en lauzes, recouvert de terre. Autour du village, plusieurs points permettent d’admirer le site. Pour l’embrasser d’un seul coup d’œil il suffit de se rendre en plein centre-ville, en face de l’office du tourisme.

Une à 2 heures de balade

C’est également de cet endroit que l’on peut partir arpenter le site pour des balades de 1 à 2 heures. Il suffit se laisser guider par ses pas à travers le village, depuis la rive est du canyon (OT). Puis, descendre la rue de l’Hospitalet en direction des deux tours et de la place éponyme, prendre la rue de l’Angle et emprunter le pont qui enjambe le Dourdou. De là, soit on prend le chemin qui monte vers l’église Sainte-Fauste, soit on continue sur le chemin en terre (PR2) en longeant la rivière jusqu’à la première passerelle. Il suffit de la traverser pour continuer la balade au pied des falaises où nichent de nombreux oiseaux et gambadent des ânes et quelques chèvres équilibristes. Cent cinquante mètres après les falaises on tourne à gauche vers la rivière (le PR3 part à droite) on passe la passerelle suspendue avant de remonter vers le vieux village en traversant des bois ombragés. En chemin, au niveau de la vieille fontaine de la Caumese, en prenant à droite, on rejoint un belvédère offrant une belle vue (une de plus) du canyon.

Les trois PR se croisent et se recroisent en proposant des tas de choses "à ne pas manquer." Comme la grotte de la Gachette, le Gourg d’enfer, le saut du mendiant, l’exurgence de l’Alrance qui se jette dans le Dourdou, ou encore les anciens moulins qui jalonnent la rivière… Et c’est sans compter l’éphémère, à l’image des "Feuillus" apportés par la rivière pour s’agripper où ils peuvent…