Notre-Dame de Rodez, une cathédrale des sens

Abonnés
  • « Ce n’est pas de la lumière c’est autre chose […] »
    « Ce n’est pas de la lumière c’est autre chose […] » A. Méravilles / Repro CP
Publié le
Centre Presse

Quinzième et dernier volet consacré à la cathédrale de Rodez sous tous ses aspects.
 

Après ce long voyage en cathédrale à travers histoire et architecture, nous souhaitions terminer par le vivant, le sensible et l’indicible d’un tel monument proposé à tout visiteur qui y pénètre un jour, afin peut-être de "laisser le cœur chanter dans son propre langage" comme l’écrivait Paul Claudel à Notre-Dame de Paris.

Sitôt la retombée des portes de Notre-Dame de Rodez, derrière soi, derrière la ville, derrière le monde, on est happé par le silence, ici on chuchote, on glisse des mots à l’oreille du Ciel et on apprend à écouter ; le Mystère, la vie qui se retranche, comme un tissu se rétracte, se resserre…

Et puis la fraîcheur, la froideur des pierres, c’est ici l’épaisseur du temps, les cernes d’un arbre de cathédrale, un pilier. Sentir cet air du temps distillé, de l’air du Moyen Âge…

Et il y a cette lumière qui jaillit comme une évidence, éclabousse, étend son linge sacré de lumière, entre les piliers, entre les chapelles, entre le ciel et entre la terre, nous et le Mystère.

Ce n’est pas de la lumière c’est autre chose, qui met en scène, raconte, projette, éblouit, colore, éteint, sème des ombres, dessine des silhouettes, condense de la pénombre dans les recoins de l’âme, le secret dans l’ombre… Et les vitraux, "la Jérusalem céleste" projetée sur un écran de verre, sur la peau de la lumière dans le vertige des voûtes,

La froideur de l’eau bénite, le toucher rugueux du grès rose et la peau douce, raffinée, précieuse du calcaire blanc qui a "la blancheur du lait et que l’on raye avec l’ongle", le parfum de la forêt des stalles du chœur, automne après automne, branche après branche, bois après bois, sculpture après sculpture…

L’odeur des cierges se consumant en petites flammes, sautillant comme des âmes à chaque seconde, à chaque siècle, et puis les sons, les tintements des pièces dans les troncs, les pas qui martèlent sur les grandes dalles de calcaire, résonnent, se rapprochent, ou une volée de petits pas qui trottent vers les voûtes… Et soudain, l’orgue se met à chanter, le Ciel fait entendre sa voix.

Le voyageur s’évapore alors peu à peu, se dilue au goutte-à-goutte du temps, stalagmite des siècles, concrétion des âmes…

Où sommes-nous donc ?

Jusqu'au 18 août, l’autre voyage en cathédrale de Rodez

Embarquer dans le vaisseau cathédral en se laissant porter par la musique de l’orgue et contempler le ciel constellé d’étoiles, voilà l’expérience que propose de vivre aujourd’hui Miguel Chevalier. Une expérience unique entre art, science et poésie, pour tous les publics. L’installation de l’artiste dégage une énergie rayonnante dans cet espace de plénitude. Entre art et science, cette création plonge les visiteurs face aux mystères de l’univers et ouvre sur l’infini. Digital Supernova 2019, à la cathédrale Notre-Dame de Rodez chaque soir de 20 h 30 à 22 h 30 du 8 au 18 août ; accompagnée de créations à l’orgue les 10, 11, 17 et 18 août ; entrée libre dans la limite des 800 places disponibles, pour des raisons de sécurité.

 

Crédits photographiques et remerciements tout au long de ces quinze épisodes : André Méravilles. Laissez-vous entraîner dans son sillage à la découverte de ces trésors, connus ou méconnus, de l’agglomération ruthénoise.

 

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?