Espalion. Charlotte Bonnet : au nom du père, de la grand-mère et de son propre plaisir

Abonnés
  • Charlotte Bonnet vit près de Limoges, avec son son mari, le ténor Olivier Montmory, et leur petit Basile, âgé de dix mois, mais elle prend plaisir à venir régulièrement sentir le parfum des fleurs de la maison familiale à Espalion.
    Charlotte Bonnet vit près de Limoges, avec son son mari, le ténor Olivier Montmory, et leur petit Basile, âgé de dix mois, mais elle prend plaisir à venir régulièrement sentir le parfum des fleurs de la maison familiale à Espalion. Rui Dos Santos
Publié le
Rui Dos Santos

L’Espalionnaise de 27 ans a réussi à se faire un prénom dans l’univers de l’art lyrique. Frédéric son papa et Claire sa mamie paternelle ont ainsi joué un rôle important dans son parcours artistique mais elle vole aujourd’hui de ses propres ailes.

Bon sang ne saurait mentir ! Parfois galvaudée, cette formule trouve ici tout son sens. Charlotte Bonnet a ainsi de qui tenir. Son grand-père Louis, connu sous le nom d’artiste Castella, faisait partie du théâtre de la Gaîté Lyrique à Paris, où il a interprété plusieurs opérettes. Quant à sa grand-mère Claire Bonnet, elle a participé, sous le nom de scène de Maria Cazals, à la création, le 15 décembre 1951, au Théâtre du Châtelet à Paris, de l’opérette "Le chanteur de Mexico" avec Luis Mariano, avant de partir quatre ans avec lui en tournée à travers la France. Enfin, son père Frédéric, musicien de formation, est à la tête de plusieurs ensembles, tout en orchestrant, depuis, depuis… longtemps, l’antenne d’Espalion du Conservatoire à rayonnement départemental de l’Aveyron.

Née à Rodez, voilà bientôt 27 ans, mais ayant grandi à Espalion, Charlotte Bonnet est chanteuse lyrique, héritière de cette partition familiale. "Mais, j’ai eu le choix, j’aurais très bien pu faire un autre métier, assure, en préambule, la jeune soprano. Je n’ai jamais vécu cette situation comme une pression mais plutôt comme une chance. J’ai fait le choix de cette trajectoire d’abord pour mon plaisir et j’ai une pensée pour eux quand je me produis".

Installée près de Limoges, avec son mari, le ténor Olivier Montmory (rencontré sur la scène du théâtre de Castres quand ils ont joué "La veuve joyeuse"), et leur petit garçon, Basile (âgé de dix mois), elle n’a pas oublié ses débuts avec les cours de chant de sa grand-mère, toujours active malgré ses 91 printemps !, et ceux de percussion de son père. "Je m’amusais et je n’ai jamais été forcée", insiste-t-elle, reconnaissant que "leur soutien a été un plus indéniable" : "J’ai aimé ce qu’ils faisaient". Elle a opté pour le chant lyrique lors de sa 2e année au Conservatoire de Montauban : "C’est là que j’ai eu le déclic". C’est là qu’elle a fait ses classes vocalement, faisant combiner "maturité et douceur". Elle aime la scène, se montrant aussi à l’aise pour interpréter de l’opéra, de l’opérette ou bien de l’opéra comique, sensible "au jeu et à la belle musique".

Si elle est "fière" aujourd’hui de son parcours, Charlotte Bonnet se donne "deux ans" pour "découvrir de grands théâtres". Ce qui ne l’empêche pas d’avoir de "beaux projets" et un double rêve : "Chanter “Manon” de Jules Massenet parceque le personnage et la musique me séduisent sur tous les aspects, et reprendre également, en opérette, le rôle de Clairette, l’un de mes préférés, car je me retrouve dans ses traits de caractère, à la fois volontaire, drôle, coquine, pleine d’humour et de sensibilité".

En attendant, elle brûle d’impatience de monter sur la scène du théâtre de l’Opéra de Montpellier, à Noël, dans la peau d’Ernestine, la sœur du héros, pour une version revisitée de "Poil de Carotte", sous la forme de conte musical opératique. Une occasion de plus de "rendre un bel hommage" à son père et à sa grand-mère.

Et l’intermittente du spectacle de conclure, avec un grand sourire : "Je ne veux pas être la nouvelle Natalie Dessay ! Mon objectif est de faire le métier que j’aime, qui me nourrit artistiquement, et de pouvoir en vivre. Et si je suis davantage médiatisée, pourquoi pas, mais je n’en fais pas une obssession".

 

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?